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Matthew Williams presents an understated and energetic first show for Givenchy
Pour la première fois depuis son arrivée à la direction artistique de la maison Givenchy, le créateur américain Matthew Williams présente un défilé – sans public – sombre dans lequel se dévoile sa collection automne-hiver 2021-2022. Un vestiaire mixte jouant sur les contrastes entre rigidité et souplesse, entre recouvrement et dévoilement et entre protection et sensualité.
Par Matthieu Jacquet.
Depuis son arrivée à la direction artistique de Givenchy il y a quelques mois, Matthew Williams n’a malheureusement pas encore pu recevoir en direct les applaudissements du public. Pour autant, après une collection printemps-été 2021 présentée uniquement sur photos, le créateur américain a pu organiser ce dimanche son premier défilé – sans public – pour la maison française. Dans un grand espace obscur éclairé par des dizaines de spots blancs, les mannequins hommes et femmes y apparaissaient au rythme d’un morceau techno inédit du producteur et musicien américain Robert Hood, marchant sur une légère pellicule d’eau qui éclabousse leurs chaussures. Sombre et froid, le décor planté évoqué aussi bien une scène vide de théâtre qu’un club accueillant une soirée endiablée, jusqu’au décor souterrain d’un film d’aventure ou de science-fiction. Nullement surprenant, ainsi, que les silhouettes proposées par le directeur artistique inspirent protection et résistance : entre les nombreux manteaux en fausse fourrure ou peau de mouton, les vestes en cuir, les successions de capuches et d’écharpes, doudounes, anoraks en tissus techniques, pulls en maille et cagoule en laine, les pièces recouvrent le corps et semblent aussi bien le préserver du froid que du contact.
Au-delà d’un vestiaire flirtant souvent avec le streetwear sombre de son propre label Alyx, Matthew Williams affirme dans cette collection son identité à travers les coupes qui se définissent par leurs lignes pures et orthogonales et leurs formes géométriques. Ainsi, du matelassage très étudié des doudounes aux lignes fines dessinées sur des costumes et manteaux, le quadrillage se décline au fil de plusieurs silhouettes, également rappelé par le logo Givenchy traduit en monogramme sur des combinaisons souples et moulantes monochromes, en noir ou en blanc, tandis que l’on aperçoit plusieurs formats et versions du sac Cut-Out dont les contours forment un M désormais caractéristique. Afin d’exprimer, comme le décrit le créateur, “la tension constante entre deux mondes”, ce dernier contrebalance cette impression de structure et de rigidité, particulièrement dans les silhouettes féminines. Ainsi, on découvre plusieurs robes épousant la silhouette coupées dans des matières fines souvent translucides où les effets de tissage laissent apercevoir la peau tandis que comme dans sa collection printemps-été 2021, le créateur recouvre parfois le haut des corps de drapés et bandes de fourrures asymétriques ou agrémente les mousseline de soie de strass et piercings – une technique qui semble devenir sa signature. Outre ces effets de caché-dévoilé, Matthew Williams joue également avec les contrastes à travers son tailoring affûté : en atteste quelques blazers et manteaux ultra cintrés qui démontrent toute la versatilité de ce nouvel ensemble.