Louis Gabriel Nouchi dévoile un défilé torride pour la saison automne-hiver 2022-2023
Il fait chaud au théâtre de Chaillot. Au sein du Grand Foyer du théâtre national parisien, bénéficiant habituellement d’une vue imprenable sur la Tour Eiffel, Louis Gabriel Nouchi a préféré occulter les fenêtres pour présenter son défilé automne-hiver 2022-2023 dans une ambiance nocturne, rappelant celle des clubs ouverts la nuit entière…
Par Matthieu Jacquet.
En bon bibliophile, le créateur français a baptisé sa collection “Paradis artificiels”, un titre emprunté à l’essai de Charles Baudelaire pour illustrer ces bulles de liberté offertes par le cadre de la fête, orchestrant la rencontre des corps, de la danse et de la sexualité. En toute logique, le vestiaire proposé cette saison est sans doute le plus sensuel jamais proposé par le label fondé en 2017 : la peau se dévoile sous des bodys échancrés portés avec des pantalons souples, sous des tuniques fluides fendues sur les côtés jusqu’au bassin, derrière des costumes en dévoré noir – matière transparente déjà développé par le label la saison précédente –, à travers des hauts et pantalons gris perle dans une maille fine dont les ajours savamment placés évoquent des déchirures, ou encore sur le côté gauche des cols, des slips et pantalons dans de fines fentes devenues signatures du label. Des débardeurs moulants, costumes décontractés mais structurés ainsi que des trenchs satinés et soyeux complètent cette ode à la fluidité un rien érotique. Côté couleurs, les ensembles souvent monochromes oscillent entre des tonalités noires et blanches en passant par jaune poussin, terre cuite et lilas, agrémentés parfois d’un imprimé rappelant les marbrures des vieux livres, ou un autre reprenant une fleur d’opium – comme un ultime hommage au poète romantique.