Légèreté et évasion dans la collection Nina Ricci printemps-été 2021
Dans sa nouvelle collection pour Nina Ricci, le duo formé par les Néerlandais Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter s’inspire du parfum iconique L’Air du Temps de la maison française, exprimant par ses pièces un désir d’évasion et de légèreté plus que nécessaire en ces temps ardus.
Par Matthieu Jacquet.
En 1948, seulement trois ans après l’armistice de la Seconde Guerre Mondiale, Nina Ricci dévoilait L’Air du Temps, une eau de toilette légère, féminine et fleurie animée par la perspective de jours meilleurs. C’est en s’inspirant de l’histoire de cette fragrance que Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter ont imaginé leur nouvelle collection pour la maison française, répondant, elle aussi, à des temps difficiles tout à fait contemporains. Nimbé de légèreté et d’une touche de romantisme, ce nouveau vestiaire reflète une nouvelle fois le minimalisme élégant qui caractérise la patte du duo néerlandais depuis son arrivée il y a deux ans à la direction artistique de Nina Ricci. Celui-ci transparaît d’abord dans l’introduction habile de couleurs vives comme l’orange, le jaune ou le bleu électrique à travers des foulards, chapeaux, jupes ou empiècements, qui viennent réveiller des ensembles d’une certaine sobriété chromatique – gris, noirs, blancs et bleus marine dominent en effet les pièces.
La fluidité est à l’honneur et s’incarne avant tout dans les écharpes, pièces signatures de la maison. Si celles-ci se nouent autour du coup, on retrouve leur tombé soyeux lorsqu’elles s’assemblent à des hauts et des robes qu’elles dotent d’une grande délicatesse. Mûs par un désir d’évasion, de détente et de nature, les créateurs ont en effet souhaité retranscrire l’apaisement apporté par les vastes étendues de sable, le mouvement de l’écume et la brise marine, dont les motifs poétiques peints à l’aquarelle, un pied-de-poule revisité et la vidéo de présentation se font l’écho. Une fois de plus, Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh montrent tout leur talent de techniciens du vêtement dans la découpe et l’hybridation des pièces : des cols tailleurs sectionnés laissent place aux bretelles d’un débardeur, les jambes de pantalons sont reliées sur les côtés par les fragments d’une jupe longue, des blazers sont ouverts dans le dos par un empiècement drapé en soie ou voient leur hanches accentuées par des basques courbées… Particularité de cette saison : les chapeaux cloche en feutre, signature du duo, laissent place à des chapeaux melons, symboles de ces désirs résolument actuels de villégiature.