Le deuxième défilé d’ASAP Rocky, entre attente et canicule
Vendredi 27 juin 2025, rendez-vous à l’Église protestante de l’Étoile pour le second défilé AWGE, la marque lancée par ASAP Rocky en 2024. Un moment mémorable de la Fashion Week homme printemps-été 2026 à Paris.
par Léa Zetlaoui.
Publié le 28 juin 2025. Modifié le 1 juillet 2025.
ASAP Rocky de retour à la Fashion Week de Paris
Ce vendredi 27 juin 2025, après les premiers pas de Jonathan Anderson chez Dior, le très réussi défilé de Willy Chavarria et celui très festif de Nigo pour Kenzo, rendez-vous sur l’avenue de la Grande Armée pour le second défilé d’Asap Rocky.
Pour rappel, il y a un an, le rappeur new-yorkais lançait dans la joie et la bonne humeur, sa marque AWGE, à l’occasion d’un show surprise organisé dans l’ancien hôtel particulier de Karl Lagerfeld à Saint-Germain-des-Prés. Ce vendredi 27 juin 2025, l’ambiance n’avait plus rien de chaleureux. L’atmosphère, en revanche, frôlait la canicule au sein de L’Eglise Protestante Unie de l’Etoile.
Alors que, quelques heures plus tôt, on s’attendrissait de le voir arriver au bras de Rihanna chez Dior, ASAP Rocky a mis notre patience à rude épreuve en cette troisième soirée de Fashion Week. Il faut dire qu’être créateur de mode, ça ne s’improvise pas. Et si le rappeur, membre du collectif de hip-hop new-yorkais ASAP Mob, s’y connaît en matière de style, l’organisation de son défilé s’est révélée plus délicate.
Un défilé AWGE, entre attente et canicule
Quinze minutes avant l’ouverture des portes, annoncée pour 21h, la foule commençait déjà à se réunir sur le trottoir. Comme toujours lorsqu’il s’agit du défilé d’une célébrité, l’entrée est toujours mouvementée. À 21h30, alors que l’impatience commençait à se faire sentir, Rihanna a finalement fait son apparition. Dans ses bras, son second fils Riot. Il aura toutefois fallu patienter encore quinze minutes de plus pour pénétrer l’espace.
Des références à son affaire judiciaire
Pour comprendre le contexte de ce second défilé d’A$AP Rocky, il faut remonter au début de l’année 2025. Le 21 janvier, commençait son procès pour une agression à main armée survenue en 2021. Quatre semaines plus tard, il a finalement été déclaré non coupable. Une victoire judiciaire qui l’a visiblement inspirée.
Un cortège de policiers, un mapping d’audience judiciaire projeté au plafond, un décor de tribunal avec bureau et portiques… Mais si la scénographie se veut des plus solennelles, l’agitation règne dans la salle.
Un front row de stars et créateurs de mode
Tandis que les flashs crépitent, les invités – parmi lesquelles de nombreuses célébrités et créateurs de mode – s’installent tant bien que mal sur les bancs en bois. Aux côtés de Rihanna, les rappeurs Yasiin Bey (alias Mos Def) et Ghali et le chanteur Miguel, le chausseur Christian Louboutin ou encore, le créateur Guram Gvaslia.
Alors que la température grimpe (spots et projecteurs n’ont pas aidé), l’impatience se fait sentir. S’installe une sorte de désordre généralisé alors que l’on s’approche dangereusement des 22h30. Moins d’une dizaine de minutes plus tard, le show débute tant bien que mal.
AWGE revisite l’uniforme
Dans la lignée d’un Virgil Abloh ou d’un Demna cette collection AWGE printemps-été 2026 explore comment les vêtements naviguent d’une culture à l’autre. On pense aux uniformes qui dépassent leur fonction utilitaire pour devenir des pièces de mode. Par exemple, le gilet militaire et le bomber. Ou comment le style “ghetto” s’est hissé au sommet du luxe. Comme le baggy ou le hoodie. Ou encore, le costume institutionnel devenu un symbole culturel
Portée par des collaborations avec Puma et Ray-Ban (deux marques dont il est directeur créatif), ainsi que par le chausseur Christian Louboutin, cette collection offre une réflexion plutôt intéressante sur la sémantique du vêtement. Notamment à la perception que l’on se fait d’une pièce en fonction de qui la porte. Ou alors comment détourner un look par le biais des proportions et des accessoires.
Finalement, on regrette même que le rappeur new-yorkais ne soit pas allé plus loin dans sa réflexion, en jouant davantage des archétypes par le biais du stylisme.