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Chez Yohji Yamamoto, la mode est un jeu
Pour la collection printemps-été 2025, le défilé Yohji Yamamoto a présenté 43 silhouettes où le tissu est noué, assemblé, reconstitué… Une manipulation qui revient au style – un terme qui semblait désuet ces dernières années, mais qui fait son retour à l’heure où chacun entend se redéfinir.
Par Mélody Thomas.
Yohji Yamamoto printemps-été 2025 : apprendre à mieux regarder
Un défilé Yohji Yamamoto interroge sur ce qui est vu et sur ce qui ne l’est pas. Il y a la silhouette faite de superpositions, de laçages et autres systèmes d’attaches et d’ornements…
Et puis il y a la construction, la conception technique. Ce travail invisible – du siège du défilé -n dans lequel réside les capacités de réinvention constante du créateur de mode japonais.
Robes déstructurées, layering, fil rouge glissé dans des ouvertures avec pour seul but – apparent – que de glisser un peu de couleur, d’ajouter un effet de mode. Tissu découpé comme pour former ou intégrer des formes géométriques façon origami, voile de dentelle glissé sur les chapeaux, pinces ornées de morceaux de cuir clipsées sur la tête…
Un défilé mené par le pianiste Pavel Kolesnikov
La femme Yamamoto semble récupérer ce qui lui tombe sous la main et se le réapproprier, évoquant les heures que l’on peut passer devant son miroir à chercher comment styliser une nouvelle pièce.
Une même silhouette incorpore différents savoir-faire, comme le look numéro 8 composé d’un trench en tulle noire brodé de fleurs sous lequel se glisse une robe en dentelle blanche à col, qui recouvre elle-même un jupon noir.
Malgré une direction musicale aux sonorités hantées – menée par le pianiste Pavel Kolesnikov –, il y a quelque chose de ludique dans cette collection printemps-été 2025 de Yohji Yamamoto. Un appel à se jouer du regard des autres, et à s’attarder sur la manière dont sont imaginées les pièces de son placard.