Pourquoi le défilé Diesel fait-il le buzz ?

par Nathan Merchadier.

Une installation de graffiti démesurée

Impossible de passer à côté des mises en scènes spectaculaires orchestrées par Glenn Martens à l’occasion des défilés qu’il imagine pour Diesel, depuis sa nomination à la tête du label en octobre 2021. Après avoir convié 1000 personnes à participer de manière interactive sur Zoom à son défilé automne-hiver 2024-2025 puis recouvert de 14 800 kg de chutes de denim le sol d’un hangar pour présenter sa collection printemps-été 2025, le designer belge frappe fort cette saison.

Ce mercredi 26 février 2025, Glenn Martens, fraîchement nommé au poste de directeur artistique chez Maison Margiela, invite 7000 graffeurs amateurs et experts à collaborer autour de la scénographie du défilé Diesel automne-hiver 2025-2026. 

Le résultat ? Une installation de graffiti démesurée et ultra colorée, figurant parmi les plus grandes jamais réalisées pour un défilé, se déployant sur plus de trois kilomètres de toile. “C’est la véritable démocratie de Diesel” déclare-t-il à propos du décor dans un communiqué. 

La tendance “Bumster” mise à l’honneur 

Au sein d’un décor très urbain, Glenn Martens poursuit son exploration autour du denim. Après avoir réinterprété des vestes de blazers dans une version plus trash au contact de déchirures et de tissus froissés la saison dernière, le créateur mise à l’occasion de ce nouveau défilé sur le “Bumster”. 

Reprenant les codes d’une tendance initiée il y a plus de 30 ans par Alexander McQueen, le style “Bumster” qui signifie “sourire du plombier”, désigne les pantalons portés très bas… et qui dévoilent la limite des fesses. 

Ravivant les heures de gloires de la tendance Y2K, la coupe ultra-basse de ces jeans (en écho au pantalon Dilara Findikoglu aperçu ce week-end à Londres) s’annonce déjà comme l’un des détails marquants de cette collection au caractère subversif. 

Le motif pied-de-poule s’impose au défilé Diesel

Plus tard, l’esprit impertinent de Glenn Martens se retrouve sur d’autres looks de cette collection automne-hiver 2025-2026. En puisant notamment dans l’héritage de Coco Chanel, le créateur belge imagine quelques silhouettes (jupes courtes, longs manteaux) aux motifs pied-de-poule, inspirés de l’incontournable technique de tissage qui voyait le jour en Écosse dans les années 1950.

Une filiation que le créateur ne semble pas nier, comme en témoignent les quelques mots qu’il aurait prononcé avant de présenter son défilé : “Le concept de cette collection pourrait se résumer ainsi : ‘Coco Chanel sous drogue’”.

Enfin, en clôture de ce défilé présenté à la Fashion Week de Milan, Glenn Martens imagine une série de tee-shirts et de robes moulantes, jouant sur la transparence dans un esprit résolument sexy. Une chose est sûre, avec cette collection audacieuse, l’ancien directeur artistique de Y/Project apparaît (une fois de plus) comme le meilleur choix pour prendre les rennes de Maison Margiela…