Que faut-il retenir du défilé Burberry ?

Par Camille Bois-Martin.

Les racines britanniques de la maison Burberry

Parmi les grandes maisons de mode françaises et italiennes qui font sensation saison après saison, difficile de tirer son épingle du jeu. Mais Burberry, sous l’égide de Daniel Lee depuis 2022, continue de réinventer ses codes et de briller, malgré une Fashion Week londonienne de plus en plus dépréciée. Pour l’automne-hiver 2025-2026, le créateur britannique signe une collection en osmose avec ses propres racines et celle de la marque.

Semblable à la garde robe d’un lord dans son domaine de campagne, le vestiaire (présenté d’ailleurs au sein de l’emblématique Tate Britain) associe imprimés à carreaux et motifs tapissiers avec subtilité et modernité. Fasciné par le savoir-faire et la somptuosité du décor des maisons seigneuriales qui peuplent l’Angleterre rurale, Daniel Lee emprunte ses imprimés aux papiers-peints, rideaux, tapis et meubles croisés au cours de ses recherches. Sur les vestes et les pulls, des dessins médiévaux et renaissants (faisans, chevaliers) croisent des silhouettes ponctuées de kilts et de foulards enroulés autour du visage – clin d’œil subtil aux nombreuses photographies de la reine Elisabeth II dans ses châteaux de villégiatures.

Les manteaux, signature du défilé automne-hiver 2025-2026

Incontournable, le trench beige et son intérieur tartan a fait la renommée de Burberry, dont les manteaux continuent aujourd’hui de faire le succès de la maison. Modernisés sous l’œil aiguisé de Daniel Lee, ils s’adaptent aux nouvelles météos ainsi qu’aux tendances oversized ou cintrées.

Le classique trench s’orne pour l’automne-hiver 2025-2026 de cuir gaufré ou de franges (porté notamment par la Supermodel Naomi Campbell), tandis que la cape se décline en maille et en peau de mouton, des matières puisées dans les archives de Burberry. Les traditionnels imperméables se parent quant à eux de cuir ou de velours – à l’image de celui arboré par l’acteur Jason Isaacs, récemment aperçu dans la saison 3 de la série The White Lotus.

L’intemporel envers et contre les tendances

Au premier rang du défilé Burberry, un étrange chevalier en armure prenait place. Si l’on ne sait pour le moment qui se cachait sous un tel déguisement, les photos ont fait sensation sur les réseaux sociaux. Et ont nourri l’imagination des journalistes de mode, qui ont comparé cette apparition à la présence de Daniel Lee à la tête des collections de Burberry. Alors que de nombreuses rumeurs évoquent son possible départ de la direction artistique, en écho au grand turn over qui agite le monde de la mode ces derniers mois, ce défilé automne-hiver 2025-2026 laisse ainsi sous-entendre le contraire.

Maîtrisant les codes de la marque britannique sur le bout des doigts, le créateur façonne un vestiaire intemporel sans succomber aux tendances virales, et parvient à dessiner une identité contemporaine et désirable, qui manquait jusqu’alors à Burberry. En témoigne cette nouvelle collection, dont les silhouettes diffusent un ADN très marqué – de la palette chromatique mesurée aux coupes aiguisées en passant par les références historiques. Les robes, à franges, sequins ou en velours se définissent par une taille cintrée ou un travail de texture hypnotique. Et croisent les manteaux, écharpes et accessoires (parapluies, sacs) qui alimentent le succès de la maison, encore aujourd’hui.