20 fév 2023

Fête païenne et galerie de poupées au défilé Simone Rocha automne-hiver 2023-2024

Ce week-end, la créatrice irlandaise Simone Rocha présentait dans l’enceinte d’une église méthodiste un défilé automne-hiver 2023-2024 inspiré par la fête celtique Lugnasad.

Simone Rocha présente un défilé inspiré par la fête païenne de Lugnasad

 

À quelques pas du palais de Buckhingham, dans l’enceinte de la solennelle église méthodiste du Central Hall Westminster, Simone Rocha présentait ce week-end son nouveau défilé. Si ce décor religieux est définitivement ancré dans l’histoire du protestantisme, la collection automne-hiver 2023-2024 de la créatrice viendra célébrer d’autres croyances et traditions : celles, païennes, des celtes irlandais. Cette saison, la native de Dublin s’est en effet inspirée de la fête Lugnasad, tenue chaque année le 1er août afin de célébrer les ressources de la Terre, ses moissons et sa fertilité tout en annonçant l’automne et la saison des récoltes qui arriveront bientôt. Un événement ayant pour emblème le blé, que Simone Rocha évoque à travers une série de robes, sacs et bas couleur d’or, ainsi que plusieurs vêtements et accessoires en raphia, à l’instar de robes translucides dont le volume est appuyé par l’intégration dans le doublage de bottes de cette fibre beige – qui n’est pas sans rappeler l’apparence du blé.

 

 

Des références à l’histoire du costume et aux savoir-faire

 

Outre cet hommage à la nature ancré dans la tradition irlandaise séculaire, Simone Rocha continue de développer une mode romantique dont les personnages semblent tout droit sortis d’un conte ou d’une maison de poupée de la fin du 19e siècle. Avec les manches gigots et les fraises, que l’on retrouve régulièrement dans ses collections, la trentenaire emprunte plusieurs éléments à l’histoire du costume : le volume bombé voire bouffant des jupes courtes de certaines robes rappelle celui des hauts-de-chausses, tandis que l’apparence d’autres robes évasées, plus légères et aériennes, s’inspire des jupes portés sous les robes Belle Époque. La créatrice valorise également le savoir-faire en agrémentant ses pièces de broderies de perles formant des fleurs, d’empiècements en dentelle ou en crochet sur le cuir qui, dans certains ensembles masculins, imitent la forme des cols marin. Ces détails se joignent alors aux fins rubans rouge sang présents sur l’ensemble des silhouettes de la collection, éclaboussant de passion un vestiaire alternant entre des tonalités sombres – noir, bleu marine – et très lumineuses – beige, blanc –, où des jeux de transparence dévoilent le corps avec délicatesse.