2 oct 2025

Quand Dürer inspire le défilé Torishéju

Ses créations ont séduit le MET de New York autant que le prestigieux prix LVMH 2025 et les superstars Zendaya et Kendall Jenner. Ce mercredi, elle présentait son défilé printemps-été 2026, inspiré par les gravures d’un des maîtres de l’histoire de l’art…

  • Par Camille Bois-Martin.

  • Torishéju, lauréate du prix LVMH et talent prometteur de la mode

    Cet été, Numéro avait la chance de rencontrer Torishéju (par Zoom, vacances obligent). Au fil d’une discussion remplie de la bonne humeur contagieuse de la créatrice britannique, on découvrait son appétence pour la création d’un univers unique, où la monde se transforme en petit conte renfermant toutes les fantaisies de son esprit. Elle évoquait notamment son besoin de ”créer un petit monde auquel les gens pourraient s’identifier, pas juste des vêtements”, dans une mode qui, selon elle, ”manque d’identités fortes, d’univers très marqués”.

    Avec ses robes aux accents futuristes et ses manteaux oversized contrastés par une taille cintrée, elle imagine une mode singulière, inspirée autant par le cinéma d’horreur que par les costumes de théâtre. Et va même jusqu’à séduire le prestigieux jury du prix LVMH, qui lui décernait début septembre le prix Savoir Faire, quelques mois seulement après que le MET intègre dans ses collections des vêtements de la créatrice. Bref, une année bien remplie pour Torishéju, qui s’achève donc sur ce défilé printemps-été 2026.

    Une collection printemps-été 2026 inspirée par l’univers de Dürer

    Présentée sous les arches du pavillon Cambon Capucines, la collection s’intitule “Dürer” – une référence au maître allemand des 15e-16e siècles, dont les gravures surpeuplées et fantasmagoriques ont en effet inspiré la créatrice. On découvre alors un vestiaire jouant sur la tension entre la structure et le désordre.

    Un ensemble moulant composé d’une chemise cintrée et d’une jupe tube est ainsi contrasté par son tissu imparfait, dont les fils semblent avoir été effilés, voire arrachés, virevoltant au fil des pas de la mannequin. On note également un haut et un béret assortis, cousus de perles boisés, impraticables au quotidien, mais totalement hypnotisants…

    Quand je conçois une collection, j’imagine toujours une petite histoire dans ma tête.” nous expliquait Torishéju en juillet. J’ai besoin de visualiser la personne qui portera ma robe ou ma veste, l’évènement où elle le porterait, l’esthétique qu’elle souhaite créer.” Et peut-être les mannequins de ce défilé, parmi lesquels figuraient Naomi Campbell, nous donnent-ils un indice. Tous adoptaient une démarche mystérieuse et ténébreuse, à l’image des œuvres d’Albrecht Dürer