7 juil 2025

5 looks exceptionnels du défilé Schiaparelli haute couture

Premier défilé de la fashion week automne-hiver 2025-2026, Schiaparelli dévoile une collection qui réinvente l’héritage de la maison fondée par Elsa Schiaparelli. Zoom sur 5 looks exceptionnels présentés au sein du Petit Palais.

  • par Léa Zetlaoui.

  • Le défilé Schiaparelli inaugure la fashion week haute couture

    Ce lundi 7 juillet 2025 à 10h, le défilé Schiaparelli haute couture sonnait le coup d’envoi de la semaine de la couture automne-hiver 2025-2026 à Paris. Avant de s’asseoir sur les chaises Napoléon, on observe le ballet des invités venus découvrir les nouvelles créations de Daniel Roseberry. Et comme c’est souvent le cas lors d’un défilé haute couture, les fidèles clientes de la maison se mêlent aux célébrités et professionnels de la mode.

    Cardi B et son corbeau au Petit Palais

    Qui a remporté cette saison la palme de l’arrivée la plus mémorable ? Sans doute Cardi B, apparue dans le look 24 du défilé Schiaparelli haute couture printemps-été 2024 : une somptueuse robe en velours noir, au col surdimensionné orné de franges et de perles.

    Devant la majestueuse grille d’honneur signée Charles Girault, la rappeuse américaine posée avec un compagnon aussi inattendu que poétique : un corbeau. Une scène digne d’un conte fantastique, sublimée par le ciel gris et la fine pluie de ce lundi matin.

    Dua Lipa, Hunter Schafer et Philippine Leroy-Beaulieu en front row

    Aux premiers rangs du show, étaient également présentes les chanteuses Dua Lipa, vêtue d’une robe ornée d’écailles blanche, et Karol G, l’actrice américaine Hunter Schafer, et l’artiste Nadia Lee Cohen. Côté star française, le front row accueillait Philippine Leroy-Beaulieu et Josephine Japy, dans des looks Schiaparelli automne-hiver 2025-2026.

    Un défilé Schiaparelli retour vers le futur

    Pour Daniel Roseberry, cette collection haute couture automne-hiver 2025-2026 marque un tournant pour Schiaparelli. Alors qu’avec son précédent défilé, « il s’agissait de rendre moderne quelque chose de baroque, cette saison, il s’agit d’inverser les archives pour les rendre futuristes,” explique le directeur artistique depuis 2019, Et pour ce faire, il puise l’inspiration dans une période très précise de la carrière d’Elsa Schiaparelli.

    En effet, en 1940, celle qui a fondé la maison de couture en 1927 quitte le Paris de l’occupation pour les États-Unis. Un exil précédé par une décennie qui l’a vu s’imposer comme une créatrice de premier plan. Au point de l’opposer à une icône : Gabrielle Chanel.

    Au cours des vingt années précédentes, deux créateurs avaient changé non seulement la façon dont les femmes s’habillaient, mais aussi le sens même de la mode. La première de ces avant-gardes était Gabrielle Chanel ; elle a libéré les femmes du corset et les a habillées de jersey moulant,” raconte les notes de la collection. “Et puis il y a eu Elsa, dont la contribution a été moins physique que conceptuelle. Elle a remis en question ce qu’était la mode.

    Elsa Schiaparelli vs. Gabrielle Chanel

    En réalité, comme le souligne Olivier Saillard dans son livre Le Bouquin de la mode, durant l’entre deux-guerres, l’industrie de la mode française était principalement dirigée par des femmes. Les hommes, partis au front, avaient dû leur céder la place malgré eux. Une période durant laquelle ces créatrices de mode ont modernisé la haute couture à bien des égards.

    Finalement, tout laisse penser que cette prétendue rivalité entre Elsa Schiaparelli et Gabrielle Chanel a ainsi contribué à la pérenniser. Car peut-on réellement parler de concurrence alors que leurs deux visions artistiques diffèrent à ce point ?

    Bien entendu, on ne peut nier l’influence de Coco Chanel au sein de cette collection Schiaparelli haute couture printemps-été 2026. À commencer par l’omniprésence du noir, couleur qu’elle a promu au rang d’élégante en 1926 avec la fameuse petite robe noire.

    Mais là où Gabrielle Chanel aimait la sobriété (Paul Morand la décrit comme celle qui allait inventer la pauvreté pour milliardaire), Elsa Schiaparelli préfère les silhouettes infusées de références artistiques. Ne l’oublions, cette dernière était proche des artistes tels que Dalí, Cocteau, Warhol.

    La haute couture sans artifices ?

    Conçue entièrement en noir et blanc, je voulais que la collection pose la question de savoir s’il est possible d’estomper la frontière entre le passé et le futur : si je privais ces pièces de couleur, ou de toute notion de modernité, si je me concentrais de manière obsessionnelle sur le passé, pourrais-je réellement faire une collection qui semble être née dans le futur ?” questionne Daniel Roseberry.

    Ainsi cette collection revient à l’essence même de la haute couture, c’est-à-dire, au savoir-faire des ateliers. Tandis que le surréalisme n’est plus une esthétique, mais une technique qui permet au directeur artistique de développer sa créativité. En témoigne cinq silhouettes exceptionnelles de ce défilé Schiaparelli haute couture automne-hiver 2025-2026.

    5 looks exceptionnels haute couture automne-hiver 2025-2026

    Look 14 : la robe Eyes Wide Open

    L’œil devient un trompe-l’œil avec cette sublime robe bustier colonne “Eyes Wide Open” entièrement brodée d’yeux ouverts dont l’iris est un cabochon peint à la main.

    Look 24 : la robe trompe-l’œil rouge et le collier cœur humain

    Véritable œuvre d’art, cette robe devant-derrière en satin rouge rehaussée de seins moulés ne saurait mieux incarner la vision d’Elsa Schiaparelli. En effet, à partir des années 30, la créatrice de mode collabore avec Salvador Dalí. Et ce collier cœur humain en strass rouges aux pulsations mécaniques dessiné par l’artiste espagnol et fabriqué par le joaillier Carlos Alemany, incarne selon Daniel Roseberry le cœur battant de la haute couture.

    Look 26 : le bustier selle de cheval

    Les célèbres silhouettes corsetées de Schiaparelli sont absentes, mais elles sont remplacées par une nouvelle exploration du drame, qui définit la taille et les hanches avec des techniques inattendues, offrant à la personne qui les porte à la fois intensité et aisance.” Ainsi la selle de cheval, réminiscence du style équestre qui se popularise dans la mode féminine dès les années 20, devient un bustier en velours stretch, satin et cuir d’agneau noirs.

    Look 29 : La cape Apollo de Versailles

    Issue de la collection automne-hiver 1938-1939, la veste Apollo de Versailles a été fabriquée pour Lady Mendl, actrice américaine devenue décoratrice, avec un goût prononcé pour le style du XVIIIe siècle et le spectaculaire. Le motif en sequins et strass couleur argent rehaussée de crin noir ton sur ton aux extrémités fait référence à la fontaine d’Apollon situé dans le parc du château de Versailles.

    Look 30 : le collier Apollo de Versailles

    Porté par Alex Consani, le dernier look de ce premier défilé de la Fashion Week haute couture s’inspire également du motif Apollo de Versailles, réimaginé en collier “comme une énorme gerbe de bijoux diamantés en trois couches d’étoiles métalliques, galvanisées dans différentes nuances de noir, de bronze et d’argent satiné”. Cette pièce contraste avec la robe au bustier suspendu en biais de satin noir incrustée de tulle transparent révélant les hanches d’une exquise simplicité.

    Les looks du défilé Schiaparelli haute couture automne-hiver 2025-2026