28 sept 2025

Le défilé Moschino était-il plus sobre qu’à l’accoutumée ?

Chaque saison, les défilés Moschino sont une petite bouffée d’air au sein des très remplies Fashion Week de Milan. Ils regorgent d’accessoires fantasques et de vêtements ludiques, tout droit sortis de l’imaginaire Adrian Appiolaza. Mais, pour le printemps-été 2026, le créateur propose une collection à priori plus sobre qu’à l’accoutumée… Vraiment ? Numéro s’est penché sur le sujet.

  • Par Camille Bois-Martin.

  • Publié le 28 septembre 2025. Modifié le 29 septembre 2025.

    L’Arte povera et la mode, deux mondes antinomiques ?

    Moschino nous avait habitués à plus coloré. Depuis l’arrivée d’Adrian Appiolaza en janvier 2024, la marque italienne dévoilait chaque saison des défilés flamboyants. Et dont les accessoires et les vêtements déployaient une panoplie de détails ludiques et de couleurs vives… Ils devenaient d’ailleurs très souvent viraux sur les réseaux sociaux – on pense notamment à la fameuse (et alléchante) minaudière spaghettis et au sac baguette.

    Face à la collection printemps-été 2026, on reste ainsi pensif. La palette chromatique est plus mesurée, teintée de beaucoup de silhouettes automnales, ou blanches et grises. Pour comprendre cette apparente sobriété, il faut se pencher sur les inspirations du créateur argentin. Il convoque cette saison les idées et les couleurs de l’Arte povera, un mouvement artistique né dans les années 60 en Italie.

    Les messages engagés d’Adrian Appiolaza chez Moschino

    Michelangelo Pistoletto, Giuseppe Penone, Mario Merz… Les artistes adoptent alors une position défensive face à la société de consommation et privilégient l’usage de matériaux naturels ou récupérés. Une attitude contestatrice, qui rejoint notamment les revendications d’Adrian Appiolaza, souvent enclin à intégrer un message engagé à propos de l’écologie au sein de ses défilés (on pense à la jupe sac-poubelle et au sac globe de l’automne-hiver 2025-2026).

    Ainsi le défilé semble-t-il d’apparence plus sobre, misant sur une colorimétrie tellurique et des détails recyclés. On note le trench orné d’une multitude de morceaux de tissus, peut-être récupérés parmi les chutes. Mais aussi la robe en lin cousue simplement de deux fils beige… Sans oublier le look culotte-tee-shirt, avec un haut imprimé du mot “Niente” en lettres majuscules, traduisible par “rien” en français.

    Un défilé printemps-été 2026 nourri de looks signatures

    Malgré toutes ces revendications et ces inspirations engagées, la collection Moschino printemps-été 2026 reste un défilé de mode, dont les vêtements sont destinés à intégrer les rayons des boutiques de la marque à travers le monde et donc à être consommés. On retrouve ainsi des pièces empreintes de l’univers ludique et séditieux d’Adrian Appiolaza : un chapeau composé de cadeaux empilés, des robes ornées de coquelicots (qui nous évoquent beaucoup celles de Simone Rocha)… Ou encore des vêtements imprimés du logo smiley, signature de Moschino.