22 sep 2022

Avec son défilé pour Diesel, Glenn Martens met le feu aux années 2000

Diesel a ouvert la semaine de la mode milanaise avec un défilé déjà mémorable. Depuis sa nomination à la direction artistique du label italien de prêt-à-porter en 2021, Glenn Martens propose avec cette deuxième collection sa vision démocratique quoique subversive, devant un parterre composé de plus de 4500 invités dont Julia Fox et Normani, des fans du label, et des étudiants…

Peu de maison ont pour habitude d’envoyer un plug anal en guise d’invitation à leur défilé. Cependant Diesel, qui a déjà fait une étonnante collaboration en avril dernier, avec l’un des leaders mondiaux d’accessoires intime, Lelo, n’y voit pas d’inconvénient. Ce sulfureux cadeau a le don d’éveiller l’intérêt. Car, le deuxième défilé par le Belge Glenn Martens était l’un des plus attendus de la Fashion Week de Milan. “Le pouvoir de Diesel est de parler à tout le monde”, déclare Glenn Martens. C’est donc devant un parterre de plus de quatre mille personnes dont Julia Fox, Skepta, Lolo Zouaï, Mahmood et Normani, et trois mille autres invités qui avaient obtenus leur billet d’entrée gratuit en ligne, que les mannequins ont foulé le catwalk sous une imposante sculpture gonflable, une structure représentant des corps gigantesques érotiquement enlacés, d’ailleurs certifiée par le Guinness World Records comme étant la plus grande jamais enregistrée. Il confie notamment dans une communiqué : “Je voulais ouvrir Diesel au public, pour les personnes qui n’ont peut-être jamais assisté à un défilé de mode auparavant. Ils méritent un spectacle, et nous avons donc battu le record de la plus grande sculpture gonflable du monde. C’est ce que je crois à propos de la mode et de l’état d’esprit – tout le monde peut faire partie de Diesel”.

 

Du côté de la collection, qui comprend aussi bien des looks féminins et masculins, le directeur artistique à la tête de Diesel depuis octobre 2020, est parti du vestiaire automne-hiver 2022-2023 pour l’enrichir de pièces toujours plus subversives. Divisée en quatre chapitres : denim, vêtements utilitaires, pop et extravaganza, Glenn Martens, également directeur de son label Y/Project, démontre une nouvelle fois son talent à détourner les fonctions de base des vêtements. Le denim, matière de prédilection du label est, ici, dévoré, tissé, déchiré, brodé dans une déclinaison de pièces allant des robes aux trenchs, en passant par les jeans taille basse déstructurés, le tout porté avec des souliers également en denim. Ailleurs, des ensembles sont entièrement balafrés, formant de fines bandelettes, tandis qu’un incroyable manteau est composé à partir de quinze mille étiquettes Diesel vieillies et brossées. On retrouve l’extra mini-jupe sous la forme d’une large ceinture qui s’enroule autour des hanches, une pièce déjà iconique depuis la saison dernière, alors que des pantalons utilitaires en satin avec des poches surdimensionnées sont autant porté par des femmes que des hommes. En compagnie de Renzo Rosso, le directeur de Diesel, Glenn Martens poursuit sa vision d’une mode démocratique à coups de collections en phase avec la génération Z.