Cuir moustache et spaghetti : le confinement vu par Boramy Viguier
Quelques mois après la présentation de son tout premier défilé à Paris, le créateur Boramy Viguier fait – comme tous les Français – face à la monotonie du confinement. Afin de s'amuser de cette période morose, celui-ci dévoile trois courtes vidéos parodiques inspirées par ces longues journées passées chez soi, où le chanteur québécois Bernardino Femminielli incarne un macho queer et moustachu. Découvrez-les en exclusivité pour Numéro.
Par Matthieu Jacquet.
Le confinement ne cesse de générer des créations inattendues. Trois mois après la présentation de son tout premier défilé dans l’enceinte du Palais Brongniart au cœur de Paris, le créateur français Boramy Viguier a souhaité mettre à profit cette période pour réaliser une série de courtes vidéos inspirées par le quotidien de ces journées passées enfermées chez soi. Au premier plan de ces mini-films à l’esthétique DIY qui semblent provenir de cassettes MiniDV, le chanteur-crooner québécois Bernardino Femminielli incarne des gestes particulièrement familiers, dévorant une assiette fournie de spaghettis sauce bolognaise ou se prélassant langoureusement dans une baignoire. En fond sonore, ses textes en français se font entendre, susurrés par sa voix grave et sensuelle qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Serge Gainsbourg.
Non sans humour, les trois vidéos de Boramy Viguier jouent volontiers avec les codes du style macho et cuir moustache des rockstars des années 70, dont Bernardino Femminielli incarne un cliché queer assumé. Poitrail à l’air, le chanteur arbore des lunettes noires, des bacchantes brunes fournies, des bagues et un pendentif en or où se lit le mot “Sexy”, mais également son bomber et son mini-short signés par le créateur français, dont les matières rappellent le vinyle noir très présent dans sa collection automne-hiver 2020. Comme pour parfaire l’apparence résolument sexuelle et provocatrice de l’artiste, un plug anal fait son apparition, installant ces films surprenants aux confins de l’érotisme et de la parodie.