Au-delà des polémiques, pourquoi la série The Idol reste un must en matière de mode

Très attendue, très commentée et très controversée, la série HBO The Idol, réalisée par le créateur d’Euphoria, Sam Levinson, et diffusée sur Prime Video, divise. Alors que les cinq épisodes sont disponibles, certains louent le jeu d’actrice épatant de Lily-Rose Depp, tandis que d’autres se moquent de The Weeknd, qui serait plus ridicule que sexy en gourou toxique enchaînant les pratiques sexuelles SM. Les réactions sont donc mitigées, et certains critiques de cinéma ont reproché au show son côté factice, gratuit et vulgaire. Des griefs alimentés par un scandale. Selon le magazine américain Rolling Stone, le tournage de la série aurait été sulfureux, entre remaniements du script et scènes – jugées par certains membres de l’équipe comme sordides – retournées.

Les meilleurs looks de The Idol, la série qui crée le scandale avec Lily-Rose Depp et The Weeknd

Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’image d’Euphoria, The Idol ne laisse pas indifférent. Cette ambitieuse série nous plonge au cœur de l’industrie musicale et nous en dévoile les coulisses. On suit les aventures de Jocelyn (Lily-Rose Depp), une chanteuse de pop qui fait une dépression après le décès de sa mère et qui tombe sous le charme – diabolique – de Tedros, le propriétaire vampirique d’une boîte de nuit de Los Angeles (The Weeknd) aux intentions douteuses.

« Drogue, sexe et pop« , tel pourrait être le résumé des premiers épisodes de The Idol, dans lesquels Lily-Rose Depp apparaît en chanteuse décomplexée répétant des chorégraphies très érotiques en crop top pile dans les tendances Y2K (de l’an 2000) et indie sleaze (des années 2010). Son look et son attitude rappellent la pop star Britney Spears, dont la vie tragique n’a cessé d’alimenter les tabloïds, mais aussi certains clips de Christina Aguilera. Tandis que ce qu’elle traverse évoque parfois le parcours de Selena Gomez, qui a souffert de dépression et d’anxiété et a annulé plusieurs dates de concert en 2016. Dans le magazine W, Lily-Rose Depp a avoué s’être inspirée de Britney Spears, mais aussi de Mariah Carey et de Beyoncé pour incarner avec justesse Jocelyn.

De nombreuses références aux pop stars des années 2000 à aujourd’hui, de Britney Spears à Miley Cyrus

L’actrice, très convaincante en pop star écorchée qui peine à remonter la pente, est d’autant plus crédible qu’elle est aidée par le stylisme, pointu, de la série, assuré par la costume designer Natasha Newman-Thomas (qui a travaillé avec Adele, Weyes Blood, Future et Childish Gambino). Lily-Rose Depp arbore en effet des robes, des mini jupes et des tops très échancrés, ainsi que de hauts talons, en adéquation avec les tenues audacieuses et provocantes portées par les stars du R’n’B, du rap et de la pop actuelles, de Miley Cyrus à Doja Cat en passant par Megan Thee Stallion et Dua Lipa. Côté créateurs, sont représentées les maisons Chanel (dont l’actrice est l’égérie), Saint Laurent, Valentino, Alexander McQueen, Alaïa, Maison Margiela ou encore Dolce & Gabbana, ainsi que des labels émergents tels que Didu, Shawna Wu et Aya Muse,

Au-delà de l’aspect esthétique des costumes de la série, on peut voir dans certains des looks de Jocelyn des allusions à d’autres stars. En effet, l’héroïne porte, pour le tournage du clip de son nouveau titre, un body Nusi Quero, un créateur qui a travaillé avec Grimes (sur un tatouage) et avec Beyoncé, pour la pochette déjà culte de l’album Renaissance (2022). Selon le réalisateur de la série, le peignoir en satin rouge à dentelle noire qu’arbore Jocelyn dans la première scène de l’épisode 1, est un hommage à Marilyn Monroe, idole au destin dramatique. Sharon Tate, actrice assassinée par la famille de Charles Manson, est également mentionnée dans le premier épisode. Lily-Rose Depp porte aussi une jupe Kirin dans l’un des épisodes de la série, un label lancé par la DJ et productrice sud-coréenne Peggy Gou, victime de préjugés sexistes tout au long de sa carrière. En effet, ses détracteurs la jugent trop belle pour réellement être responsable de ses productions… Plus qu’un faire-valoir, dans The Idol, le vêtement reflète l’état d’esprit de la star, notamment son chaos mental ainsi que l’emprise du show-business sur son corps et son esprit. Le fait qu’elle porte un body qui ressemble à une cage métallique lors du tournage, difficile, de son clip, indique qu’elle est prisonnière du bon vouloir de l’industrie musicale. Et du désir des autres. Et quand dans le dernier épisode, Jocelyn prend son envol, l’étoffe se fera plus aérienne… Et sa robe de scène, blanche et angélique, malgré la transparence.

The Idol (2023) de Sam Levinson, The Weeknd et Reza Fahim est disponible sur Prime Video (avec le Pass Warner).