3 sept 2019

Lapérouse, la renaissance d’un restaurant mythique

Derrière sa devanture noir et or et sa vue panoramique sur la Seine, le mythique restaurant Lapérouse fait rayonner l’art de vivre à la française depuis 1766. Après quelques mois de rénovation, cette institution de Saint-Germain-des-Prés se révèle dans ses plus beaux atours.

Photo par Matthieu Salvaing

Au mois de juin dernier, tandis que Paris vibre au rythme des défilés de la Fashion Week masculine, le célèbre restaurant Lapérouse est, une fois de plus, le théâtre d’une soirée qui va entrer dans l’Histoire. Tandis que la célèbre institution parisienne fête, après quelques mois de travaux, sa réouverture avec un bal masqué, Claude Lelouch y tourne en effet des séquences de son prochain film, un huis clos au nom évocateur : Les Fantômes de Lapérouse. Aux côtés de Gérard Darmon et de Christophe Lambert, au générique du 50e film du réalisateur aux multiples récompenses, les actrices Arielle Dombasle et Victoria Abril, Farida Khelfa, le designer Joseph Dirand, l’écrivain Frédéric Beigbeder, le top model Natalia Vodianova accompagnée de son mari, Antoine Arnault. C’est à ce dernier, ainsi qu’à l’entrepreneur Benjamin Patou, fondateur du Moma Group, que l’on doit cette magnifique renaissance.

Pour sublimer le style délicieusement suranné et typiquement français du lieu, Antoine Arnault et Benjamin Patou se sont entourés de signatures : l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez, la directrice artistique Cordelia de Castellane (à la tête des lignes Dior Maison et Baby Dior), le pâtissier Christophe Michalak et le chef étoilé Jean-Pierre Vigato (qui avait fait la renommée d’Apicius). Moquette rouge vif à motifs végétaux, murs richement ornés de peintures, moulures, magnifiques chandeliers en cristal, vaisselle  d’apparat, carte dans la plus pure tradition de la grande brasserie française, on pénètre chez Lapérouse dans un univers romanesque et chargé d’histoire. Et pour la première fois, une des plus belles caves de la capitale pourra être visitée.

 

Il faut dire que depuis sa création en 1766, la dizaine de salons et le bar qui composent Lapérouse ont accueilli les grands noms de l’art, de la création et de la politique, d’abord parisiens puis du monde entier. Marcel Proust le cite dans À la recherche du temps perdu, Colette y dînait une fois par semaine, Woody Allen y a tourné une scène de Midnight in Paris, Gainsbourg y a rencontré Jane Birkin, Victor Hugo y emmenait ses petits-enfants, Michel Houellebecq y a célébré son mariage. Des hommes politiques français y ont aussi donné des rendez-vous secrets, et Winston Churchill, Orson Welles ou Guy de Maupassant ont également goûté à l’ambiance feutrée et mystérieuse de cette flamboyante institution germanopratine.

Conscient de l’aura exceptionnelle qui enveloppe, depuis plus de 250 ans, le restaurant à la devanture somptueuse, le duo d’entrepreneurs ambitionne d’exporter cet art de vivre typiquement parisien. Dans des lieux triés sur le volet, les cafés Lapérouse, ainsi qu’une ligne d’épicerie fine, verront ainsi le jour, notamment dès 2020 à l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, puis à l’étranger. Une jolie manière de faire scintiller la magie de Paris à travers le monde.

 

 

Restaurant Lapérouse, 51, Quai des Grands Augustins, 75006 Paris.