20 mai 2024

Comment Jean Imbert est devenu l’une des figures du Festival de Cannes

En tant que chef du restaurant La Palme d’Or, au cœur de l’hôtel Martinez à Cannes, le chef Jean Imbert est celui qui a eu pour mission prestigieuse de cuisiner cette année pour le jury, notamment pour Eva Green et Greta Gerwig. Mais il imagine aussi des plats ambitieux et délicieux pour la plage Nespresso sur la Croisette. Lors du Festival de Cannes 2024, on a rencontré ce grand fan de cinéma qui est devenu l’un des chefs préférés des stars.

propos recueillis par Violaine Schütz.

L’interview de Jean Imbert, chef star du Festival de Cannes 2024

 

Numéro : Vous cuisinez lors du Festival de Cannes depuis des années. Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cet événement ?
Jean Imbert : Je crois que c’était il y a 10 ans. J’ai préparé un dîner pour Spielberg, organisé par le Festival de Cannes lui-même, où j’étais venu avec mes potes d’enfance de Bretagne. C’était après Top Chef, pour 200 personnes et c’était très « folklore », mais c’était un beau dîner. J’étais venu en salle et j’étais rouge comme une tomate. Ça, c’était un beau moment. Après, il y a quelques jours, j’ai réalisé le dîner du jury en tant que chef du restaurant La Palme d’or à l’hôtel Martinez, ce qui était aussi un grand moment. J’avais toujours rêvé d’imaginer, un jour, le dîner du jury. 

 

Pour ce dîner du jury qui a eu lieu le 13 mai, vous avez préparé des plats roses (comme une tartelette au fenouil et au marshmallow à la rose), en hommage à la présidente, Greta Gerwig, réalisatrice du film Barbie

Je ne voulais pas trop de clichés, au début. Après, je me suis dit : « C’est quand même la présidente du jury et je trouve ça marrant. » Je ne voulais pas faire un repas trop classique. Donc j’ai pensé à de petits clins d’œil. C’est la présidente du jury et c’était comme un petit hommage à son dernier film. J’ai quand même vérifié avec Thierry Frémaux qui trouvait ça cool. Finalement, j’ai vu dans C à vous qu’elle disait avoir trouvé ça génial. Et puis, j’ai parlé avec elle, j’étais content. 

 

Dans le restaurant La Palme d’or, au Martinez, il y a des affiches, des reliques et des scénarios et le short porté par Robert De Niro dans Raging Bull (1980)…
Oui, c’est l’original qui a été acheté dans une vente aux enchères. Si De Niro vient au restaurant, on va le lui faire reporter (rires). D’ailleurs, mon meilleur souvenir de repas à Cannes, c’était à l’époque où le restaurant Tétou existait encore, sur une plage, à côté d’Antibes. On avait mangé une bouillabaisse avec De Niro là bas, un soir, après une projection. Un grand souvenir.

 

Avez-vous le temps de voir des films ?
L’an dernier, j’avais pu en voir deux. Mais cette année, je n’en ai pas encore vu, malheureusement. Honnêtement, cette année, avec l’ouverture du restaurant La Palme d’or au Martinez, je suis hyper concentré, donc, je crois que ça va être la première année durant laquelle je ne vais pas voir de film. Mais ce n’est pas grave, parce que c’est pour la bonne cause. 

« Il y a beaucoup de similitudes entre la food et le cinéma : le côté équipe, l’élaboration d’un scénario… » Jean Imbert

 

Pour vous, quels sont les liens entre le cinéma et la food ? 
Le côté équipe et l’élaboration d’un scénario. Dans un restaurant, on met en scène une lumière, une musique, un décor et une équipe. Il y a beaucoup de similitudes. 

 

Quels sont vos trois films préférés ?

Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone et Le Parrain de Francis Ford Coppola.

 

Vous venez de cuisiner pour le dîner French Riviera de la plage Nespresso, accueillant notamment Lena Situations et le joueur de rugby Antoine Dupont ?
Nespresso m’avait proposé le thème « Riviera » et c’est vrai que je voulais juste imaginer un menu simple, joli, sans chichi, très sud de la France. Quand je pense à la Riviera, je pense à la cuisine à l’huile d’olive, aux produits de saison, sans prise de tête. Le premier plat qui me vient à l’esprit, et qui me rappelle des souvenirs, c’est la fleur de courgette, que j’ai cuisinée farcie à la ricotta pour Nespresso. J’ai l’impression que c’est le produit du sud par excellence.

 

Quelle est votre relation avec Nespresso ?
Ça fait pas mal d’années que je fais beaucoup de dîners avec eux. Je suis allé en Colombie rencontrer les caféiculteurs. Je suis allé en Suisse dans leur usine pour comprendre comment on fabrique un blend, un mélange de café. J’ai essayé d’en réaliser plusieurs moi-même, ce qui était  une expérience enrichissante. C’est une équipe que j’aime beaucoup, qui a toujours des idées créatives. Sinon, je bois beaucoup de café. Je le bois très court, avec une tablette de chocolat à côté.

 

La plage Nespresso, 50 Bd de la Croisette, Cannes. La Palme d’Or à l’hôtel Martinez, 73 Bd de la Croisette, Cannes.