10 avr 2025

Persta, la marque qui façonne le bijou comme un héritage

Alors qu’ils viennent tout juste de révéler leur collection Modern Love, riche d’une multitude de bagues de fiançailles, les jumeaux Guilhem et Olivier Bourlard Faivre d’Arcier nous révèlent les secrets de leur succès, depuis leur atelier en plein cœur du Marais. 

  • Par Louise Menard.

  • Persta ou la joaillerie comme histoire de famille

    Il y a huit ans de cela, les jumeaux Bourlard Faivre d’Arcier initient leur marque de bijoux intitulée Persta, sur l’impulsion d’une devise de famille : “Deo Juvante Persta”, signifiant en latin “Persiste avec l’aide de Dieu”.

    Après un début de parcours au sein de deux univers très différents, Guilhem en communication visuelle et Olivier à l’École de haute joaillerie de Paris, puis en tant que façonnier chez l’un des plus grands maîtres joailliers de la place Vendôme, la maison Boucheron, les deux jeunes frères imaginent avec brio des créations empreintes d’une pureté et d’une finesse sans égales. 

    Tant dans le choix des matériaux, se limitant à l’or et à l’argent recyclés ainsi qu’aux diamants, que dans le dessin, tout rappelle à la sobriété et à la valeur du savoir-faire artisanal. Mettant un point d’honneur à la confection de pièces uniques et unisexes réalisées sur-mesure, Persta conjugue passion et héritage familial.

    L’interview joaillerie des fondateurs de Persta

    Numéro : Quel est votre premier souvenir lié aux bijoux ?

    C’est drôle, en lisant cette question, Olivier et moi avons immédiatement pensé à la même chose : ce collier en or blanc, serti de turquoise que notre mère portait lorsque nous étions enfants et qui est resté gravé dans nos mémoires. Je me rappelle surtout du soir, lorsqu’elle se penchait pour m’embrasser avant de dormir et que ce dernier effleurait mon visage. C’est un souvenir marqué de beaucoup de nostalgie. Il raconte à quel point un bijou peut cristalliser des moments d’affection profonde.

    Quel est le premier bijou que vous avez conçu ?

    Une bague en argent à la texture martelée que j’ai dessinée quand j’avais 13 ans.

    À quel moment de votre vie avez-vous décidé de faire carrière dans ce milieu et pourquoi ?

    Notre grand-mère avait une maison de campagne dans un petit village en Dordogne, où nous passions tous nos étés. C’est dans un atelier de joaillerie du village que la passion d’Olivier est née. Il devait avoir une dizaine d’années. Fasciné par la minutie du travail de l’artisan, il pouvait rester là-bas des heures.

    Un duo complémentaire

    Pourriez-vous partager votre parcours en quelques mots ? Comment est née l’idée de lancer votre marque ?

    Olivier a commencé sa carrière à l’âge de 15 ans. Il a d’abord obtenu un CAP en Arts du Bijou et du Joyau, à l’École de haute joaillerie de Paris, puis il a été directement embauché par la maison Boucheron. S’en sont suivies 12 années durant lesquelles il a conçu des pièces de haute joaillerie pour la maison, sous la direction artistique de Claire Choisne.

    Quant à moi, j’ai choisi, après mon baccalauréat, de me tourner vers une école de communication visuelle et de design, au sein de laquelle j’ai fait une licence puis un master de deux ans. Le grand projet de fin d’année consistait à retravailler l’identité et l’image d’une marque existante ou à en créer une nouvelle. C’est ainsi que l’idée de fonder Persta est née. Aujourd’hui, nous dessinons nos collections à deux, tandis qu’Olivier s’occupe de la fabrication et que je me charge de la communication.

    Quelles sont vos inspirations ?

    Nous avons des inspirations très diverses, qui varient en fonction des périodes et des collections. Par exemple, la collection Apkallu est née après de nombreuses visites dans les sous-sols du Louvre, dans la section mésopotamienne notamment. La collection Spike, quant à elle, vient du souvenir de nombreuses soirées passées à regarder Buffy contre les vampires (1997), tandis que la collection Amor s’inspire de nos années lycée, où les miroirs des toilettes étaient entièrement tagués de mots d’amour.

    Nous cherchons toujours à aller à l’essentiel, à la limite de la radicalité.” Guilhem et Olivier Bourlard Faivre d’Arcier.

    Comment décririez-vous le style de vos collections ?

    Je dirais que nos collections sont marquées par un style minimaliste et pur, un design intemporel et unisexe. Nous cherchons toujours à aller à l’essentiel, à la limite de la radicalité.

    Que voulez-vous transmettre à travers vos bijoux ?

    Ce serait plutôt l’idée que ce sont les bijoux qui se transmettent d’eux-mêmes de génération en génération. D’où le nom Persta, qui symbolise pour nous cette transmission intemporelle du bijou à travers les âges.

    Depuis que vous avez lancé votre marque, avez-vous vécu un moment dont vous êtes particulièrement fiers ?

    Ce dont nous sommes le plus fiers, c’est de voir l’émotion dans les yeux de la personne lorsqu’elle découvre son bijou. Nous avons la chance de pratiquer un métier où nos clients commandent des pièces pour des occasions spéciales : un cadeau, une demande en fiançailles, ou encore la transformation d’un bijou de famille. L’achat en joaillerie est toujours empreint d’une grande charge émotionnelle.

    En tant qu’entrepreneurs, quel est le plus gros challenge que vous devez affronter ?

    Cette marque représente bien plus qu’une simple entreprise pour nous, c’est un véritable projet de vie, un lien fort qui nous unit et qui rend parfois difficile un certain lâcher-prise. Je dirais que notre plus grand défi aujourd’hui est de trouver un équilibre qui nous permettra d’évoluer encore mieux.

    Les bijoux Persta sont disponibles sur persta.fr et dans la boutique au 8 rue Sainte-Anastase, Paris 3e.