Cascade d’argent et pluie de cristaux… Les bijoux audacieux de Louise Konrad
Basée à Londres, la créatrice de joaillerie Louise Konrad, a accepté de répondre à nos questions afin de dévoiler son univers et ses petits secrets, son héritage culturel et ses doutes. Rencontre avec une jeune femme passionnée, ambitieuse et à suivre de très près.
Par Louise Menard.
La joaillerie comme mode de vie
“Je n’ai jamais étudié ni la mode ni la joaillerie, tout comme je ne suis pas allée en école de commerce. La joaillerie est plus qu’une façon de m’exprimer, elle fait partie de moi.” Marquée dès sa plus tendre enfance par le coffret à bijoux de sa grand-mère, qui semble être l’une des figures les plus marquantes de sa vie, Louise Konrad conçoit son art comme une façon de teinter le monde d’un peu plus de légèreté et de joie.
Pour cette jeune créatrice au discours drôle et à la personnalité sans filtre, les bijoux se doivent d’être portés en grand nombre. Les bagues s’accumulent à chaque doigt ,et les colliers et autres bag charms se superposent entre eux, telle une infinité de gri-gris, rassurants et colorés.
Reconnaissables entre mille, ses créations, entièrement conçues à la main sont toutes faites d’une base en argent. Surmontées d’un ornement parfois en nacre, en quartz ou en saphir rose synthétique, elles reflètent une histoire intime que la jeune femme entretient avec la joaillerie.
L’interview joaillerie de Louise Konrad
Numéro : Quel est le premier bijou qui vous a été offert ?
C’est un bijou que j’ai reçu enfant. Une chaîne en or que mes grands-parents avaient rapportée de leurs vacances en Égypte. Malheureusement, je l’ai perdue en très peu de temps car j’étais encore toute petite. Mais quand je regarde les photos de cette époque, je la trouve toujours aussi magnifique.
À quel moment de votre vie avez-vous décidé de faire carrière dans ce milieu et pourquoi ?
J’ai décidé de vendre mes propres bijoux en 2020. Avant cela, j’ai vécu au jour le jour pendant un certain temps. Ce qui, en toute honnêteté, était plutôt agréable. Puis j’ai eu envie de connaître autre chose, de poursuivre un objectif plus grand. Ce qui s’est concrétisé lorsque j’ai commencé à créer des bijoux. La joaillerie m’a vraiment apporté une forme de paix intérieure.
Comment est née l’envie de lancer votre marque ?
À ma grande surprise, j’ai rapidement commencé à avoir pas mal de demandes pour mes créations. Je suis me suis alors rendue compte qu’il fallait m’organiser totalement différemment afin de tirer le meilleur parti de mon talent. Et c’est ainsi qu’est née ma marque…
Louise Konrad, une créatrice à suivre de très près
Comment décririez-vous le style de vos collections ?
Puissantes, élégantes, libres et amusantes.
Quelles sont vos inspirations ?
Les choses qui m’inspirent le plus sont l’anthropologie, l’architecture, le cinéma et la musique. Je pense être inspirée en permanence par tout ce qui m’entoure. En fait, j’ai tendance à romancer l’enfer de la vie [Rires].
Que voulez-vous transmettre à travers vos bijoux ?
Je souhaiterais aider les gens à avoir une meilleure estime d’eux-même et je voudrais que mes créations leur apportent une certaine force. Je pense que l’amour propre est la clé de tous les maux.
Depuis que vous avez lancé votre marque, avez-vous vécu un moment dont vous êtes particulièrement fière ?
En mai 2024, j’ai réalisé un bouquet de fleurs, des boucles d’oreilles et des pinces à cheveux pour l’athlète britannique Keely Hodgkinson à l’occasion d’une campagne Nike. C’est d’autant plus fou que quelques mois plus tard, elle remportait la médaille d’or du 800 mètres aux Jeux Olympiques de Paris.
Des créations qui reflètent une histoire intime
En tant qu’entrepreneur, quelle est le plus gros challenge auquel vous êtes confrontée ?
Je pense que le plus difficile est de garder une certaine persévérance, jour après jour, tout en sachant admettre ses erreurs. Tout donner pour sa marque et sans cesse repousser ses limites, tout en profitant du moment présent et de la vie hors de l’univers créatif, n’est pas chose facile.
Quel est votre bijou préféré ?
C’est très difficile de répondre à cette question parce qu’il y a tellement de types de bijoux qui me plaisent, pour un milliard de raisons différentes. Mais si je devais n’en choisir qu’un, celui que j’emporterais sur une île déserte, par exemple, serait ma chevalière en or jaune ornée d’une pierre d’obsidienne noire, qui me vient de ma grand-mère. Je crois que c’est un présent qui lui avait été offert par mon grand-père pour la Saint-Valentin, un cadeau d’autant plus précieux qu’il a dû économiser pendant des mois.
Si vous deviez inviter à dîner trois personnes, vivantes ou mortes, célèbres ou non, qui seraient-elles ?
Ma grand-mère, Jane Birkin et le jeune Kanye West.
Les créations Louise Konrad sont disponibles sur le site louisekonrad.com.