Cette saison, c’est l’univers domestique qui a beaucoup inspiré le créateur israélien, lauréat du prix Karl Lagerfeld au Prix LVMH en 2019. Plus particulièrement le linge de lit ancien, dont le trentenaire a chiné plusieurs métrages dans les marchés aux puces entre Paris et Tel-Aviv. Dès les premiers looks, on retrouve les festons et les broderies ajourées typiques des taies d’oreiller, draps et du linge de maison d'époque, déclinés sur des hauts aux airs de napperons impeccables, mais aussi d’amples chemises et pantalons d’un blanc immaculé, où l'on décèle les détails de broderie anglaise et discrets ornements ajourés. Connu pour ses pièces oversize, Hed Mayner propose des pulls en maille ultra-longs aux épaules tombantes, des manteaux XXL, des blazers dont les extrémités s’allongent jusqu’au-dessus des genoux et des vestes et pantalons en denim appesantis par les nombreuses poches et coutures, alternant des silhouettes plus éthérées avec d’autres plus lourdes par leurs matières et leur structure.
Mais les coupes qui caractérisent la ligne du créateur sont loin d’enfermer le corps, qui se libère souvent avec une certaine sensualité : derrière les premiers ensembles presque proches de parures religieuses, les dos sont laissés nus, même sous le tricot épais des pulls d'où tombent des pans de coton avec un élégant flottement, tandis que les shorts courts libèrent les jambes et de longs pantalons en satin accompagnent la démarche avec une certaine sensualité. En résulte un défilé aux accents romantiques où les mannequins se succèdent à la manière d'une procession mystique qui propose, comme chaque saison, une palette de tonalités neutres, sobres et telluriques, allant du crème au bleu marine en passant par le gris clair, le marron, le beige et le kaki.
