Hurry Up Tomorrow : que sait-on du film qui réunit The Weeknd et Jenna Ortega ?

par Violaine Schütz, 

et Alexandre Chevarin.

Hurry Up Tomorrow, l’album de The Weeknd qui vient clôturer en beauté une trilogie

Même si sa série The Idol (2023) n’a pas convaincu, tout ce que fait The Weeknd attise encore notre curiosité. La star canadienne qui s’est hissée parmi les artistes les plus écoutés sur Spotify avec presque 120 millions d’écoutes mensuelles évolue dans l’industrie musicale depuis 2009, en réussissant à combiner succès public et louanges de la critique. L’interprète de Blinding Lights et d’I Feel It Coming s’est imposé comme la référence en matière de R’n’B alternatif et de sonorités pop influencées par les années 80, créant autant de tubes destinés à la piste de danse que de ballades torturées à écouter dans le noir, dans sa chambre à coucher.

Abel Tesfaye – de son vrai nom – était donc attendu au tournant concernant son sixième album, Hurry Up Tomorrow, sorti le 31 janvier 2025 et qui était la pièce manquante d’une trilogie inspirée par les eighties et initiée en 2020 avec After Hours, suivi du tonitruant Dawn FM en 2022.

Concernant ce dernier volet de la trilogie, le chanteur de 34 ans explique n’avoir rien laissé au hasard : “Il y a toujours de la pression pour réussir mon dernier album… Parfois, ce n’est pas ce que les gens veulent entendre de moi, mais quand l’œuvre sera terminée, j’espère qu’ils pourront apprécier ce que j’ai essayé d’accomplir. Je travaille sur cette discographie depuis longtemps. Tout était planifié”.

Un morceau de bravoure signé The Weeknd, entre nostalgie mélancolique et créativité futuriste

Mais l’artiste est-il toujours à la hauteur de ses ambitions ? Au bout d’une seule écoute de son nouvel opus, le verdict est sans appel. Sur Hurry Up Tomorrow, The Weeknd continue de subjuguer les auditeurs par sa maîtrise en termes de production, mais aussi en termes de maîtrise vocale. Ainsi, le titre The Abyss offre l’une de ses plus belles et puissantes performances vocales à ce jour et Enjoy the Show l’impose en crooner tendre qui s’adresse directement à l’âme.

Côté genres musicaux, l’artiste balaye large avec des nappes synthétiques échappées des années 80 (comme toujours), de la pop qui lorgne du côté de Michael Jackson (l’excellent titre d’ouverture produit avec Justice Wake Me Up qui évoque le tube Thriller repensé pour la génération TikTok), de la trap, de l’EDM, de l’électro, de la soul et du R’n’B. À la fois nostalgique et futuriste, mélancolique (de magnifiques ballades nous retournent le cœur à l’instar de Baptized in Fear, de Reflections Laughing et de la sublime Opening Night) et tourné vers le dancefloor, intimiste mais capable d’hymnes à jouer très fort dans des stades (Open Hearts, Cry For Me, Take Me Back To LA), The Weeknd impressionne par sa force créative, son sens de l’épique, son côté cinématographique et sa versatilité.

Des collaborations prestigieuses, de Lana Del Rey à Giorgio Moroder

On verse quelques larmes (notamment avec le sample de la version du standard popularisé par Nina Simone repris par David Bowie Wild Is The Wind) en écoutant ce nouvel album, tout en dansant en même temps… L’apanage des très grands artistes. Le disque semble refléter les peurs (le mot “fear” revient sans cesse) de The Weeknd, avec cette phrase entendue sur le poignant Reflections Laughing qui sonne comme un mantra : “Don’t let this industry break you, baby.” Très critique envers les Grammy Awards et l’industrie du spectacle, Abel Makkonen Tesfaye a toujours évoqué sa crainte de se laisser happer par le système… Alors qu’il est l’un des plus gros vendeurs de disques de ces dernières années.

Autre tour de force de ce nouvel opus aux airs de geste opératique ? Si le chanteur et producteur pop est réputé pour ses collaborations prestigieuses, Hurry Up Tomorrow n’est pas en reste. Contrairement aux rumeurs, Rihanna, Ariana Grande et Lady Gaga ne figurent pas sur ce disque de The Weeknd. Mais on y trouve l’ensorcelante Lana Del Rey (The Abyss), la superstar brésilienne Anitta (sur le morceau São Paulo), Oneohtrix Point Never, Justice, Travis Scott (Reflections Laughing), Future, Florence + the Machine, Giorgio Moroder (sur l’hallucinant Big Sleep), Playboi Carti (l’hypnotique Timeless), tous invités à participer à un festin de 22 titres.

Un film avec Jenna Ortega et Barry Keoghan pour prolonger l’expérience Hurry Up Tomorrow

Généreux, The Weeknd ne compte pas s’arrêter là pour faire rêver l’auditeur. S’il a émis l’idée de changer de nom ou de se consacrer au cinéma, des rumeurs parlent d’une suite à Hurry Up Tomorrow qui pourrait voir le jour bientôt et compléter le disque pour en faire un double-album encore plus ambitieux.

Mais ce n’est pas tout. On découvrira le 16 mai 2025, en salles, un film mettant en scène Jenna Ortega (Mercredi) et Barry Keoghan (Saltburn) qui reprendra les thèmes (le côté sombre du sexe et de l’amour, la mort, la solitude, la quête de rédemption, la consommation de drogues ou encore l’attrait de Los Angeles) et l’esthétique du nouveau disque de The Weeknd. Le pitch du long-métrage ? “Abel, une star de la musique, est entraîné par une de ses fans dans une odyssée qui l’amènera à remettre en question les fondements mêmes de son existence.”

Produit par le studio Lionsgate et réalisé par Trey Edward Shults (Waves), il s’agira d’un thriller psychologique aux allures autobiographiques sur un musicien insomniaque. Et on espère qu’il sera bien meilleur que The Idol… En attendant, l’artiste de 35 ans vient de signer le premier chef-d’œuvre musical de 2025. “All I have is my legacy” (“Tout ce que j’ai, c’est mon héritage”) chante The Weeknd sur le morceau d’ouverture d’Hurry Up Tomorrow. Et quel héritage…

Hurry Up Tomorrow de The Weeknd, disponible. Le film Hurry Up Tomorrow de Trey Edward Shults, au cinéma le 16 mai 2025.