The Movie Critic avec Brad Bitt ne sera pas le dernier film de Quentin Tarantino
Cinq ans après la sortie de l’excellent Once Upon a Time in… Hollywood, Quentin Tarantino travaillait sur son prochain film : The Movie Critic, qui devrait être son dernier long-métrage. Sauf que ce qui devait être une lettre d’amour au cinéma mettant en scène Brad Pitt n’aura finalement pas lieu… Explications.
par Violaine Schütz.
Quentin Tarantino a toujours dit qu’il voulait réaliser dix films puis prendre sa retraite. Mais jusqu’ici, il avait laissé entendre que ce long-métrage aurait pu être un Kill Bill 3 ou un western spaghetti. L’an dernier, on apprenait que le projet serait bien différent. Le réalisateur américain culte âgé de 61 ans devait bientôt The Movie Critic (Le Critique de cinéma) avec l’un de ses acteurs fétiches. Il s’agissait, selon la revue Deadline, de Brad Pitt. Cela devait marquer la troisième collaboration entre le cinéaste et la star après Inglourious Basterds (2009) et Once Upon a Time… in Hollywood (2019). Certaines rumeurs affirmaient également que Margot Robbie était pressentie pour jouer un rôle dans le long-métrage. Et le nom de Cate Blanchett a lui aussi circulé.
Sauf que coup de théâtre, le média Deadline vient d’annoncer que Quentin Tarantino aurait finalement changé d’avis. Il ne voudrait plus que The Movie Critic soit son dernier film et aurait abandonné son projet. On ignore encore si c’est pour se pencher sur Kill Bill 3 ou un autre long-métrage mais la nouvelle a laissé ses fans très déçus.
The Movie Critic, le projet de film de Quentin Tarantino avec Brad Pitt
Le film avait tout pour plaire aux adorateurs de Tarantino. Selon les révélations de The Hollywood Reporter datant de l’an dernier, The Movie Critic était censé, comme Kill Bill : Volume 1 (2003) et Jackie Brown (1997), mettre en valeur un personnage féminin fort, dans le Los Angeles des années 1970. Les rumeurs parlaient en effet d’un biopic sur la critique de cinéma influente Pauline Kael. Décédée en 2001, la journaliste qui a officié pour The New Yorker était aussi essayiste, consultante pour le studio Paramount et romancière. Pauline Kael était une critique tout sauf tiède, connue pour sa mise en avant de cinéastes pas encore confirmés à l’époque tels que Martin Scorsese et Brian de Palma et ses chroniques acerbes, à l’image de celle de 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick, qu’elle jugeait pas assez imaginatif.
Ses articles étaient souvent à contre-courant. Elle n’hésitait pas à dire du mal de films commerciaux comme Lawrence d’Arabie, Le Docteur Jivago et détestait Meryl Streep et Clint Eastwood (qu’elle qualifiait de « macho facho »). Quentin Tarantino avait déclaré, en 2008, lors du Festival de Cannes que Pauline Kael avait été sa « professeur de cinéma » alors qu’il était encore adolescent et il voue à ce personnage haut en couleur une admiration sans bornes.
Un livre autobiographique, Cinéma Spéculations
Il semblerait en tout cas que Quentin Tarantino ait désormais envie de se consacrer à une éloge du cinéma. Le réalisateur a en effet sorti l’an dernier en France son deuxième livre, Cinéma spéculations (Cinema Speculation dans sa version anglaise publiée en 2022). Dans des pages animées, entre tendresse, enthousiasme et remarques acérées, il y fait part de son amour incandescent pour le cinéma. On trouve dans cet ouvrage des témoignages personnels sur ses expériences intenses et collectives de spectateur dans les salle obscures, l’absence de son père ou sa façon d’appréhender un scénario et des analyses de films des années 70, la période à laquelle tout se joue en cinéma, d’après lui. Quentin Tarantino y fait part de sa passion pour le Nouvel Hollywood et les films à la fin cynique.
On apprend notamment que Massacre à la tronçonneuse, Les Dents de la mer (1975), L’Exorciste (1973), Annie Hall (1977), Frankenstein Junior (1974), La Horde sauvage (1969) et Retour vers le futur (1985) figurent dans son panthéon personnel de cinéphile. Dans un registre plus intime, le cinéaste se souvient avec émoi d’un Afro-américain charismatique fan de blaxploitation qui était l’amant d’une amie de sa mère et qui avait écrit un scénario de western mettant en scène un héros noir. Ici, dès l’enfance et l’adolescence, se jouaient déjà les prémices du cultissime Django Unchained…
Le film The Movie Critic de Quentin Tarantino avec Brad Pitt a été abandonné.
Les révélations de Quentin Tarantino au Grand Rex sur son dernier film
Sauf que retournement de situation, alors qu’il donnait une master class le 29 mars 2023, au Grand Rex (à Paris), à laquelle Numéro avait assisté, Quentin Tarantino a en partie nié les infos relayées par de nombreux médias américains ces derniers jours. Accueilli tel une rock star par un public surexcité, le réalisateur a affirmé que le film s’appellerait bien The Movie Critic mais l’ancien vendeur de vidéo-club a précisé que le personnage principal – un critique de cinéma à Hollywood – n’était pas une femme mais un homme. Il ne s’agissait donc pas de Pauline Kael, même si d’après l’Américain, un biopic sur cette journaliste serait une très bonne idée et ferait sans doute un bon long-métrage.
Le personnage principal (qui aurait sûrement été joué par Brad Pitt) de The Movie Critic devait être un journaliste écrivant des critiques de cinéma pour un magazine porno. Il était inspiré par un homme ayant vraiment existé et que Quentin Tarantino aurait découvert lors d’un job d’été. En effet, adolescent, le réalisateur gagnait de l’argent en remplissant un distributeur automatique de revues pornographiques.
Quentin Tarantino, qui a confié qu’il laisserait ses fils voir ses films à l’âge de 9 ans, a ajouté lors de la master class que le film se déroulait à la fin des années 70, en 1977 exactement. Et vu son titre, il devrait permettre à celui qui possède un cinéma, le New Beverly, à Los Angeles, de déclarer une nouvelle fois son amour pour le septième art, après le beau Once Upon a Time… in Hollywood (2019), qui met en scène un cascadeur, une star de la télévision et une actrice (Sharon Tate).