26 avr 2019

Semaine de la Critique: 6 films prometteurs

La Semaine de la Critique s’installe à Cannes du 15 au 23 mai 2019. 25 films seront projetés, parmi eux, se cachent les nouvelles pépites du 7e art. Numéro a sélectionné six long-métrages à ne pas manquer pour découvrir les jeunes talents qui font le cinéma de demain. 

 

Bernardo Bertolucci, François Ozon, Philippe Garrel, Chris Maker, Gaspard Noé, Ken Loach… tous ces réalisateurs ont été révélé lors de la Semaine de la Critique. Fondé en 1962, cet évènement est né du succès – inespéré – du faux documentaire indépendant, The Connection, réalisé par l’Américaine Shirley Clarke et présenté à Cannes. Prise de conscience : si certains films ne correspondent pas au modèle du Festival de Cannes – principalement pour des raison budgétaires – ces derniers doivent tout de même être représentés. En parallèle, la Semaine de la Critique met donc en lumière de jeunes figures avant-gardistes du cinéma. 

 

Cette année, la Semaine de la Critique fête son 58e anniversaire. À cette occasion, 26 films issus de 18 pays seront représentés. Parmi eux, 17 seront en lice pour décrocher l’un des trois prix du festival remis par un comité dirigé par le critique et historien du cinéma Charles Tesson. Pour couronner le tout, le visage de cette édition ne sera autre que Félix Maritaud, lauréat du prix Fondation Louis Roederer de la révélation l’an passé pour son interprétation dans Sauvage.

 

“Les Héros ne meurent jamais”

Les Héros ne meurent jamais, d’Aude Léa Rapin

 

Présenté en séance spéciale, le premier long-métrage d’Aude Léa Rapin interroge la mort. Les Héros ne meurent jamais raconte l’histoire d’un jeune homme persuadé d’être la réincarnation d’un soldat mort le jour exact de sa naissance. Il se lance alors sur ses traces. Jonathan Couziné, qui a co-écrit le scénario et a déjà tourné dans deux courts-métrages d’Aude Léa Rapin, endosse le rôle principal. Il joue aux côtés d’Adèle Haenel, césar de la meilleure actrice pour Les Combattants en 2015. Elle sera d’ailleurs en Compétition à Cannes (Portrait de la jeune fille en feu) et à la Quinzaine des Réalisateurs (Le Daim).

“Dwelling in the Funchun Mountains” de Gu Xiaogang

Dwelling in the Funchun Mountains, de Gu Xiaogang

 

Premier opus d’une trilogie, Dwelling in the Funchun Mountains nous fait pénétrer dans l’intimité d’une famille chinoise confrontée à la déchéance de sa matriarche sombrant dans la folie. Face à cet événement, quatre frères voient les cartes de leur destin rebattues. Derrière ces enjeux intimes et affectifs se déploie une véritable fresque de la Chine contemporaine, qui accompagne les personnages pendant les quatre saisons d’une même année. Avec ce tout premier long-métrage, le réalisateur de 30 ans concluera cette 58e Semaine de la Critique.

“Tu mérites un amour” de Hafsia Herzi

Tu mérites un amour, de Hafsia Herzi

 

Hafsia Herzi est loin d’avoir dévoilé tous ses talents. Révélée d’abord en tant qu’actrice, elle a pu s’illustrer devant la caméra d’Abdellatif Kechiche dans La Graine et le Mulet puis Mektoub My Love : Canto Uno, sorti l’année dernière, mais aussi chez Bertrand Bonello dans L’Apollonide : Souvenirs de la maison close. En 2010, elle fait ses débuts comme réalisatrice avec son court métrage Le Rodba. Neuf ans plus tard, elle revient avec Tu mérites un amour, son premier long métrage auto-produit dans lequel elle interprète le personnage principal, Lila. Alors prise dans les soubresauts d’une relation qui s’étiole à distance, cette jeune femme explore et divague, cherchant à satisfaire un indéfectible désir d’amour et de liberté.

“Vivarium” de Lorcan Finnegan

Vivarium, de Lorcan Finnegan

 

Jesse Eisenberg, nommé aux oscars en 2011 pour The Social Network de David Fincher, et l’actrice britannique Imogen Poots sont très attendus à la Semaine de la Critique. Dans le second long-métrage de Lorcan Finnegan, ils campent un jeune couple pris au piège dans un lotissement étrange aux allures de labyrinthe. Une histoire qui intègre parfaitement l’univers du réalisateur irlandais. Son court-métrage Foxes en 2011 puis son premier long-métrage, sorti quatre ans plus tard, Without Name (tous deux primés lors de festivals) étaient déjà fantastiques et psychédéliques.

“Ceniza Negra” de Sofía Quirós Ubeda

Ceniza Negra de Sofía Quirós Ubeda

 

Il y a deux ans, lors de la 57e Semaine de la Critique, on découvrait dans le court-métrage Selva l’histoire de la jeune fille éponyme sur l’île-village de Tortuguero, au Costa Rica. Sa réalisatrice, l’Argentine et Costaricaine Sofia Quiros Ubeda, retrouve la même actrice, Smashleen Gutiérrez, pour son premier long-métrage en compétition : Ceniza Negra (Cendres noires). Désormais âgée de 13 ans, Selva y quitte l’enfance pour entrer dans l’adolescence, au cœur de ce même paysage, où elle a grandi. Ce passage décisif confronte la jeune fille à la fatalité de la mort, mais également aux potentialités de son propre corps, en pleine transformation.

“J’ai perdu mon corps” de Jérémy Clapin

J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin

 

C’est le seul film d’animation sélectionné cette année. J’ai perdu mon corps, premier long-métrage de Jérémy Clapin lui permet de revenir à la Semaine de la Critique, onze ans après le court-métrage Skhizein. Très apprécié, le réalisateur, graphiste et illustrateur français a reçu de nombreux prix pour Skhizein et pour son troisième court-métrage, Palmipedarium, sorti en 2011. Son nouveau film, adapté du roman Happy Hand de Guillaume Laurant, suit une main tranchée qui part à la recherche de son corps. Au cours de son aventure parisienne, cette héroïne peu conventionnelle se remémore sa vie avec le jeune homme auquel elle appartient.

“J’ai perdu mon corps” de Jérémy Clapin

La sélection complète de la 58e Semaine de la Critique :

 

En compétition : 

 

Long-métrage : 

 

Abou Leila (Algérie), Amin Sidi-Boumédiène

Ceniza Negra / Cendre Noire (Costa Rica), Sofía Quirós Ubeda

Hvítur, Hvítur Dagur / A White, White Day (Islande), Hlynur Pálmason

J’ai perdu mon corps, Jérémy Clapin

Nuestras Madres / Our Mothers (Guatemala), César Díaz

The Unknown Saint / Le Miracle du Saint Inconnu (Maroc), Alaa Eddine Aljem

Vivarium (Irlande), Lorcan Finnegan

 

Court-métrage : 

 

Dia de festa / Jour de fête (Portugal), Sofia Bost

Fakh / The Trap (Égypte), Nada Riyadh

Ikki illa meint (Danemark), Andrias Høgenni

Journey Through a Body (France), Camille Degeye

Kolektyviniai sodai / Community Gardens (Lituanie), Vytautas Katkus

Lucía en el limbo (Belgique), Valentina Maurel

The Manila Lover (Norvège), Johanna Pyykkö

Mardi de 8 à 10 (France), Cecilia de Arce

She Runs (France), Qiu Yang

Ultimul Drum Spre Mare / Le Dernier Voyage à la Mer (Roumanie), Adi Voicu

 

Séances spéciales : 

 

Litigante (Colombie), Franco Lolli

Tu mérites un amour (France), Hafsia Herzi

Les héros ne meurent jamais (France), Aude Léa Rapin

Demonic (Australie), Pia Borg

Naptha (Royaume-Uni), Moin Hussain

Please Speak Continuously and Describe Your Experiences as They Come to You (Canada), Brandon Cronenberg

Invisível Herói / Invisible Hero (Portugal), Cristèle Alves Meira

Tenzo (Japon), Katsuya Tomita

Chun hiang shui nuan / Dwelling in the Fuchun Mountains (Chine), Gu Xiaogang