Robert Pattinson: metamorphosis of a good kid
Méconnaissable dans Good Time, nouveau long-métrage des frères Safdie, Robert Pattinson a troqué son costard de premier de la classe contre des rôles à sa mesure. Prisonnier de son apparence, il nous avait fait oublier qu’il était avant tout comédien. De son rôle de vampire translucide ultra populaire à sa place attitrée dans les films de Cronenberg, l’acteur britannique accomplit définitivement sa métamorphose.
Par Alexis Thibault.
Du teen movie au film d’auteur
Acteur, comédien, égérie, l’ex-banlieusard londonien est un objet de fantasmes depuis son rôle de vampire enivrant dans la saga Twilight ou de sorcier valeureux dans Harry Potter. La route était longue, mais Pattinson est parvenu à s’extirper du teenage movie pour atterrir avec brio dans l’univers du film d’auteur. Sa beauté devenue ironie, il observe l’anarchie nécroser New York derrière la vitre teintée d’une limousine dans le Cosmopolis de Cronenberg, adaptation audacieuse du roman de Don DeLillo. Suivront Maps to the Stars du même cinéaste, The Lost City of Z de James Gray, Remember Me, De l’eau pour les éléphants ou Life d’Anton Corbijn, biopic dramatique dans lequel il incarnait le photographe Dennis Stock.
Sans doute mal dirigé à ses débuts, Rob n’a pas eu droit à une carrière stratosphérique. La frénésie qui agitait le beau gosse aurait pu être un frein, une malédiction aussi terrible que celle qui heurtait les enfants stars des années 90. Malgré tout, l’acteur a su se renouveler et surtout changer de cap, draguant les cinéastes indie qui, intelligemment, ont pu voir en lui autre chose qu’un sex-symbol.
Good Time
Dans le dernier long-métrage de Ben et Joshua Safdie, Good Time, un braquage tourne mal, Connie (Robert Pattinson) a réussi à s’enfuir, mais pas son frère. Réunir la caution ou le faire évader ? Les réalisateurs dévoilent un néo-thriller qui parcourt le Queens de New York, véritable protagoniste de l’intrigue. Good Time révèle une obsession pour les héros marginaux, une réflexion complexe centrée sur le personnage de Robert Pattinson, un rôle sur mesure. Les deux réalisateurs ont fait appel à Ronald Bronstein, scénariste de Mad Love in New York, ils se sont tous trois plongés dans les faits divers des tabloïds, scrutant la délinquance juvénile et les piètres performances criminelles. À l’écran : un Pattinson aux cheveux sales et au look quasi grunge, les bookmakers parient sur un oscar pour l’immoral Good Time.
Good Time de Ben et Joshua Safdie, en salle le 13 septembre.