We Love Green 2023 : 7 artistes à ne surtout pas manquer
Né en 2011, le festival écolo We Love Green s’impose chaque année un peu plus comme une référence. Après avoir convié des stars internationales comme Björk, Erykah Badu, Tyler, The Creator ou Rosalía, l’événement est de retour au bois de Vincennes du vendredi 2 au dimanche 4 juin. Numéro dresse la liste des sept artistes à ne surtout pas manquer.
par La rédaction.
et La rédaction.
1. Little Simz, la superstar britannique qui étrille l’industrie musicale
Avec quatre mixtapes, sept EP et cinq albums à son actif – tous enregistrés entre 2010 et 2022 – Simbi Ajikawo, ou Little Simz, est clairement l’une des stars de cette édition We Love Green 2023. La Britannique de 29 ans fait sensation en 2021 avec l’opus Sometimes I Might Be Introvert où, à grand renfort d’interludes, elle expose son lourd fardeau : jongler entre son personnage public et sa véritable identité. Un an plus tard, elle confirme son talent d’interprète – et de musicienne aguerrie – avec No Thank You, disque génial de 19 titres dans lequel elle fustige une industrie musicale harassante. Enfant des années 90, la rappeuse cite volontiers Missy Elliott, Lauryn Hill et Nas parmi ses influences. Une femme puissante dont on retient le flow flexible, les textes acerbes et la nonchalance chic. Parmi ses fans de la première heure : Kendrick Lamar et Damon Albarn…
Little Simz, le samedi 3 juin, de 18h45 à 19h45 – La Prairie.
2. Yves Tumor sonne le grand retour de l’art rock
Repéré par le créateur new-yorkais Shayne Oliver (Hood By Air,), proche de Blood Orange et ami de Nicolas Jaar, Yves Tumor n’a plus grand chose à prouver. En 2018, son album Safe in the Hands of Love proposait un agrégat de complaintes caverneuses, de crépitements, de chants transformés en vrombissements et de violons à l’agonie… Des mélodies torturées qui jaillissaient d’un univers aussi indéfinissable que magistral. Mais depuis l’EP The Asymptotical World (2021) et l’album au titre à rallonge Praise a Lord Who Chews but Which Does Not Consume… (2023), le natif de Miami – Sean Lee Bowie de son vrai nom – déploie un art rock étincelant : des expérimentations psyché, de la pop baroque, quelques touches de jazz et les hurlements de guitares saturées…
Yves Tumor, le samedi 3 juin, de 19h45 à 20h45 – La Canopée.
3. Caroline Polachek, porte-étendard de la pop expérimentale
Ex-membre du duo synthpop Chairlift, collaboratrice de Grimes, Beyoncé, Charli XCX ou encore Christine and the Queens, Caroline Polachek puise dans la mythologie grecque, le gothique, le fantastique, le mystique, le médiéval et le surréalisme… On pourrait aisément classer l’Américaine dans la rubrique art pop, ce genre à la fois populaire et élitiste où la dimension visuelle est tout aussi importante que la composition musicale. Caroline Polachek rappelle Kate Bush ou Suzanne Vega et mêle habilement jungle, guitare acoustique et cornemuse… passant d’un son à l’autre sans aucune restriction.
Caroline Polachek, le dimanche 4 juin, de 19h30 à 20h30 – La Clairière.
4. Channel Tres : voix d’outre-tombe et house érotique
À mi-chemin entre la bête de scène et le type amorphe, Channel Tres transpose ses souvenirs dans ses disques. Des moments simples: le son de Marvin Gaye, Sam Cooke ou Isaac Hayes et les boucles de basses synthétiques tonitruantes de ses soirées d’adolescents. Telle la légende de Détroit Moodymann, Channel Très parle de sexe, de cannabis et de mode, s’inspire du Chronic de Dr Dre comme du DJ star de Détroit Omar-S. Collaborateur de Tyler, The Creator ou de Robyn, l’artiste de 31 ans est aussi à l’aise dans un club qu’en plain air et harangue la foule à la façon d’un prédicateur flegmatique et insolent à la voix d’outre-tombe.
Channel Tres, le samedi 3 juin, de 22h05 à 23h00 – Lalaland.
5. 070 Shake, anti-héroine du rap US
Originaire de North Bergen (New Jersey), la jeune chanteuse de 25 ans débute au sein du groupe 070 Collective et rencontre l’influenceuse YesJulz, en 2016, qui devient sa manageuse. Dès la sortie de Glitter (2008), son premier EP solo, 070 Shake enchaîne les collaborations avec de grands noms, de Teyena Taylor pour l’album K.T.S.E. (2018), à Pusha T pour l’album Daytona (2008), en passant par Kanye West avec lequel elle partage le titre Violent Crime sur l’album Ye (2019). Avec son esthétique singulière, 070 Shake nous plonge dans un univers perdu entre emo-rap et hip-hop futuriste : une nostalgie soumise à l’expérimentation électronique mêlée à un lyrisme anxiogène sur des rythmes marqués. D’autant que la jeune femme s’inspire de Kanye West dans son traitement rythmique des basses et des chœurs, l’album expérimente toute sorte d’utilisation de basses profondes et saturées à la guitare électrique. La diversité des beats et les contrastes que la rappeuse propose suscite la curiosité en plaçant l’auditeur en déséquilibre permanent. Quant à l’esthétique rétro de ses clips, elle la tire des groupes de rock britannique du début des années 2000 qu’elle réinvestie dans ses clips. En explorant des registres divers et variés, 070 Shake renoue avec la pure tradition du hip-hop, tout en proposant une approche moderne et plus éclectique. Récemment, Danielle Balbuena, de son véritable nom, a fait le bonheur des tabloïds internationaux en officialisant sa relation avec l’actrice Lily-Rose Depp…
070 Shake, le samedi 3 juin, de 21h45 à 22h45 – La Canopée
6. Anderson. Paak & Knxwledge : le hip-hop explosif du duo NxWorries
Les retardataires ont découvert le batteur Anderson. Paak en 2021, avec la formation de son duo Silk Sonic aux côtés de Bruno Mars. Mais le festival We Love Green propose à ses spectateurs un véritable retour aux sources. Le Californien insatiable reforme NxWorries, le duo qu’il a monté en 2016 avec le producteur de hip-hop Knxwledge, fortement inspiré par le mouvement nu-soul. On retient l’opus Yes Lawd!. Crédité sur six morceau de Compton, l’album de la légende du rap Dr Dre, Anderson. Paak explose véritablement avec Malibu, une compilation oscillant entre ballades néo-soul et hip-hop ardent. En dépit de sa éraillée, Anderson .Paak n’est pas qu’un chanteur de charme fredonnant des mélodies envoutantes mais un véritable instrumentiste. Enfant, sur les conseils de sa mère, il s’abandonne à la soul et au disco des années 70. Marvin Gaye, Stevie Wonder ou encore Curtis Mayfield font alors rapidement partie de ses principales références. C’est à la batterie qu’il jouera ses premières notes, dans une église plus précisément, avant d’intégrer une plantation de marijuana de Santa Barbara (Californie) puis de connaître des années de galère dans la rue, entre Venice et Malibu. Une expérience qui n’a pas pourtant pas eu d’incidence sur son ambition et sa passion pour la musique. Car c’est au sein de son groupe Free Nationals qu’il évolue en tant que batteur et s’affirmera progressivement.
Anderson. Paak & Knxwledge, le vendredi 2 juin, de 20h15 à 21h15 – La Prairie
7. Jayda G : une militante écologiste perdue entre house et disco
Dans son clip de 2019, Stanley’s Get Down, Jayda G semble tout droit sortie des années 70, telle une Diana Ross de la house. Originaire de Vancouver au Canada, Jayda Guy (ou Jayda G) se révèle être une artiste aux multiples facettes, tant par son expérimentation musicale que par son engagement environnemental. Défenseuse des fonds marins, l’artiste utilise sa voix grandissante au sein de la scène électronique pour dénoncer la pollution des littoraux, toujours plus importante. Cette fan de Jimi Hendrix a déjà quelques beaux faits d’armes à son palmarès : une nomination aux Grammy Awards pour son tube irrésistible Both of Us, des remix pour Taylor Swift et Dua Lipa, des prestations remarquées à Glastonbury, à Coachella et pour Boiler Room ainsi que de nombreuses collaborations (Aluna, Fred Again, Lisa-Kaindé Diaz d’Ibeyi…). L’engouement entourant la productrice prodige n’est cependant pas prêt de s’arrêter avec la sortie de son second album, Guy, le 9 juin, hommage disco, R’n’B, pop et soul, à son père disparu…
Jayda G, le vendredi 2 juin, de 21h00 à 23h00 – Lalaland.