The Streets enfin de retour après 10 ans d’absence
Près de 10 ans après la sortie de son dernier album, Mike Skinner alias The Streets effectue son grand retour aux côtés de Tame Impala, Chris Lorenzo ou encore de la chanteuse de R’n’B londonienne Greentea Peng. Avec “None Of Us Are Getting Out Of This Life Alive”, le rappeur fait la part belle à la nouvelle scène grime britannique tout en conservant les sons bruts et les raps sans autotune qui ont façonné son succès dans les années 2000.
Par Lucas Aubry.
Mike Skinner, le rappeur derrière The Streets est un homme ordinaire. Après avoir rencontré un immense succès dès la sortie de son premier album Original Pirate Material (2002) – enregistré dans sa chambre –, le rappeur originaire de Birmingham a toujours vécu sa célébrité avec une certaine nonchalance, passant ses journées à traîner au pub et à fumer de l’herbe en écoutant les radios pirates locales pendant que la presse anglaise le portait aux nues, voyant en lui un “Eminem britannique”.
Après avoir régné sur les années 2000 avec cinq albums teintés de hip-hop, de garage UK, de dub et de drum and bass, le rappeur met un terme à sa carrière en 2011 pour se consacrer à sa vie de famille. Mais en 2018, les sirènes de la scène le rattrappent, The Streets sort deux singles Burn Bridges et Sometimes I Hate My Friends More Than My Enemies, avant de repartir en tournée.
Fruit du grand retour en studio de Mike Skinner, None Of Us Are Getting Out Of This Life Alive n’est pas une simple mixtape, c’est un véritable “album de duos”. “Il faut maintenant me considérer comme le nouveau Frank Sinatra”, plaisante le rappeur dans un documentaire consacré à la sortie de son nouveau disque. Chaque morceau accueille au moins un invité. Si l’on met de côté Tame Impala, Chris Lorenzo et le groupe punk IDLES, le musicien est allé chercher ses collaborations du côté de la scène émergente grime britannique, représentée ici par Dapz On The Map, Kasien ou l’adolescent Jimothy Lacoste. Un travail de dénicheur de talents qui fait le sel de cette mixtape.
Si None Of Us Are Getting Out Of This Life Alive s’ouvre sur le single Call My Phone Thinking I'm Doing Nothing Better, une collaboration avec Tame Impala marquée par l’empreinte du groupe pop australien, le reste de la mixtape est fidèle à l’univers de The Streets. Dans son argot de Birmingham, le rappeur continue à raconter son quotidien d’homme lambda en multipliant les traits d’humour sur des beats hip-hop et garage. Des morceaux comme You Can’t Afford Me, en featuring avec la rappeuse Ms Banks, ou Falling Down avec Hak Baker s’inscrivent dans la lignée des premiers albums grâce auxquels le rappeur quarantenaire a connu ses heures de gloire. Comme si les jeunes musiciens qui l’ont entouré lors de son retour en studio avaient permis à Mike Skinner de renouer avec la fraîcheur de ses débuts.
None Of Us Are Getting Out Of This Life Alive [Island Records], disponible.