Stars scintillantes et clubs légendaires : la Philharmonie célèbre le disco dans une expo
Après le hip-hop, la musique électronique et le metal, la Philharmonie de Paris consacre sa prochaine exposition au disco, phénomène musical culte des années 70, du 14 février au 17 août 2025. Au programme : les prestations pharaoniques de Donna Summer ou le légendaire Club 54 de New York.
par La rédaction.
Le metal fait ses adieux à la Philharmonie et laisse sa place… au disco
Après avoir exploré la planète subversive et saturée du heavy metal (et ses nombreux sous-genres), la Philharmonie de Paris (composée d’une salle de concert de 2 400 places et de différents espaces d’exposition) s’attaque à un autre phénomène musical… Le disco sera à l’honneur dans l’exposition Disco, I’m Coming Out de l’institution, du 14 février au 17 août 2025.
Placé sous la direction de Jean-Yves Leloup – et les conseils de Patrick Thévenin –, l’événement proposera un voyage à travers l’histoire et l’esthétique de ce genre musical incontournable des seventies. Du funk au gospel, en passant par la soul et les luttes sociales, le disco s’est imposé comme la bande originale (parfois controversée) de toute une époque de libération des corps et des esprits, offrant à des communautés entières un espace d’expression inédit.
Figure majeure du journalisme musical français, principalement connu pour ses travaux sur la musique électronique, les arts numériques et la culture des clubs, Jean-Yves Leloup, ancien collaborateur de Trax et de Nova Magazine, a contribué à faire découvrir et comprendre les musiques électroniques et leur impact sur la société contemporaine.
Déjà commissaire de l’exposition Electro, de Kraftwerk à Daft Punk de la Philharmonie en 2019, il racontait alors l’histoire de la musique électronique à travers ses précurseurs, ses grandes figures et ses innovations technologiques. Quant à Patrick Thévenin, ex-rédacteur en chef de Trax, il se passionne depuis longtemps déjà pour les cultures underground, et notamment la scène musicale LGBTQI+ à l’aune des évolutions du clubbing qu’il a longtemps documenté.
Une exposition qui revient aux origines du disco
Le disco prend évidemment racine dans les clubs underground de New York, où les minorités afro-américaines, gays et latinos se rassemblent pour revendiquer leurs droits dans une société en pleine mutation. Catapulté sur le devant de la scène par des artistes emblématiques comme Diana Ross, Donna Summer, Grace Jones ou Sylvester, interprète des tubes You Make Me Feel (Mighty Real) ou Dance (Disco Heat) en 1978, le mouvement fait immédiatement écho aux luttes pour les droits civiques, les droits des femmes et l’égalité des droits des personnes LGBTQ+.
À quoi le reconnaît-on ? À la prédominance d’un rythme binaire, d’un tempo de 120 battements par minute et cette grosse caisse qui surgit sur chaque temps de la mesure. Parmi les figures emblématiques mises à l’honneur : l’Italien Giorgio Moroder, le batteur Français Cerrone (considéré comme le pilier du genre et célébré lors de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Paris 2024) ou encore Jacques Morali, coproducteur du groupe Village People.
Des clubs au militantisme : les différentes sections de l’exposition
La Philharmonie de Paris indique également qu’une section entière de l’exposition – intitulée I Am What I Am –, sera consacrée au militantiste. Au programme : des archives audiovisuelles, des photographies emblématiques et d’innombrables costumes extravagants qui rendent compte de l’influence du gospel, de la soul et du funk dans l’élaboration du disco.
La section Night Fever se concentrera quant à elle sur les discothèques, là où le disco s’est littéralement construit, à l’instar du légendaire Studio 54, club mythique de New York fondé par Steve Rubell et Ian Schrager en 1977. Lumières spectaculaires et apparition du premier maxi 45 tours (un nouveau format de disque vinyle privilégié par les DJ), ce sont aussi de nouvelles danses qui émergent, du hustle au bump.
Enfin, la section Celebration abordera l’impact phénoménal de ce qu’on appellera alors “discomania”. Parmi les raisons de ce succès, le long-métrage La Fièvre du samedi soir (1978)de John Badham avec John Travolta.
Exposition “Disco, I’m Coming Out”, du 14 février au 17 août 2025 à la Philharmonie de Paris.