4 juin 2025

Marseille, destination tendance des stars du rap et de la pop, de Bianca Costa à Jorja Smith

Marseille n’est pas une ville comme les autres… En y posant leurs caméras, les stars de la musique y voient désormais le décor idéal de leurs nouveaux clips musicaux. Découvrez la sélection de Numéro, de Jorja Smith à SCH.

  • par La rédaction.

  • Publié le 4 juin 2025. Modifié le 12 juin 2025.

    Marseille, nouveau rendez-vous des réalisateurs de clips et des stars de la pop

    Certaines villes se contentent d’être un décor. Et puis il y a Marseille, qui imprime sa lumière, ses bruits, son énergie sur tout ce qu’on y tourne. Depuis quelques années, la cité phocéenne attire les caméras de l’industrie de la musique.

    Les clips y trouvent un supplément d’âme, entre béton et Méditerranée. Elle ne joue pas à faire semblant : Marseille est brute, vivante, envoûtante. Découvrez cinq artistes qui l’ont capturée, de Jorja Smith à SCH.

    Jorja Smith – Go Go Go (2023).

    Go Go Go de Jorja Smith

    Parmi les plus beaux clips à Marseille, il y a celui qui illustre titre Go Go Go (2023) de la magnétique chanteuse Jorja Smith, qui avoisine les 2 millions de vues. La vidéo délaisse le luxe feutré de Londres pour la moiteur sensuelle du Sud. La Britannique y embrasse avec panache un virage pop-rock audacieux, baigné d’une énergie adolescente et désinvolte.

    Sous l’œil sensible d’Amber Grace Johnson, le film épouse l’errance d’une jeune femme trahie, oscillant entre rage contenue et libération dansante. Le spleen d’une cavale nocturne. La ville n’est pas filmée comme une carte postale, mais comme un fantasme moite et dansant. La ville devient un personnage, pas un décor. Fan du sud de la France, Jorja Smith a aussi dans la carrière de calcaire de Sarragan aux Baux-de-Provence la vidéo du titre Try Me (2023).

    Go Go Go (2023) de Jorja Smith, disponible.

    Mandyspie – Fairytale (2025).

    Fairytale de Mandyspie

    Dans Fairytale (2025), la rappeuse franco-canadienne Mandyspie prend Marseille à contre-pied. Là où tant d’autres s’en remettent au soleil cru et aux clichés méditerranéens, elle choisit la nuit, la brume, l’intime. Tourné dans une Marseille presque spectrale — entre une plage déserte, des toits silencieux et des couloirs d’immeubles au néon froid — le clip s’apparente à une rêverie éveillée, flottante, douce et désorientée. La chanteuse s’y livre sans armure et la ville devient un théâtre intérieur, presque mental, loin du tumulte. Ce titre fait suite à la sortie de l’EP Monster Therapy et il laisse présager une belle carrière pour la chanteuse.

    Fairytale (2025) de Mandyspie, disponible.

    IAM – Demain, c’est loin (1997).

    Demain, c’est loin d’IAM

    Impossible d’évoquer les clips filmés à Marseille sans citer le groupe de hip-hop français IAM. La vidéo accompagnant la chanson Demain, c’est loin, sortie en 1997, fait désormais partie de l’ADN visuel de la ville.

    Le vieux port, les blocs du quartier d’Air Bel, les collines lointaines de Luminy : tout dans cette chanson suinte l’âme marseillaise. Et même en l’absence d’un clip “classique”, IAM a offert à la ville son manifeste le plus puissant, prolongé par les documentaires, les archives, les captations scéniques. Leur vision de Marseille est rude, désenchantée… et authentique.

    Demain, c’est loin (2020) de IAM, disponible.

    Bianca Costa – Zone interdite (2025).

    Zone interdite de Bianca Costa

    Avec Zone Interdite (2025), Bianca Costa laisse tomber le vernis pour aller chercher la tension urbaine là où elle bout : au ras du béton, entre les lignes, dans les marges. Le clip, tourné à Marseille entre les blocs de Castellane et les hauteurs oubliées, flirte avec la frontalité d’un documentaire coup de poing.

    La chanteuse brésilienne installée en France Bianca Costa, plus directe que jamais, injecte son énergie funk carioca qui évoque Jul, dans une ambiance édulcorée. Et toujours avec cette chaleur nerveuse qui fait battre la ville à un autre tempo. Zone interdite est une sorte de clip-manifeste, à mi-chemin entre rage et résilience — un instantané brut de Marseille, sans maquillage.

    Zone interdite (2025) de Bianca Costa, disponible.

    13’Organisé – Je suis Marseille (2020).

    Je suis Marseille de 13’Organisé

    Rassemblement de force, déclaration d’amour, clip-hymne : Je suis Marseille (2020) est tout cela à la fois. Porté par la coalition exceptionnelle des rappeurs marseillais réunis sous la bannière 13’Organisé, le clip est un déferlement de visages, de voix et de lieux qui racontent la ville sans détour.

    De Jul à Alonzo, de SCH à au Rat Luciano, tous y posent leur fierté comme on hisse un drapeau. Tourné entre les calanques, les blocs et les rues étroites de Noailles, le clip trace une cartographie affective et politique d’un Marseille pluriel, vivant, incontrôlable. La réalisation, nerveuse mais maîtrisée, donne le sentiment d’un feu collectif : Marseille rappe, Marseille hurle, Marseille se souvient…

    Je suis Marseille (2020) de 13’Organisé, disponible.