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La sélection musicale de la semaine avec Queen et Mykki Blanco….
Quels sont les meilleurs morceaux, clips et albums de la semaine ? Numéro dévoile sa playlist hebdomadaire, du retour de la légende de l’ambient Brian Eno à la nouvelle merveille expérimentale de Mykki Blanco.
par Violaine Schütz.
et Alexis Thibault.
1. « Stay Close to Music » (2022) de Mykki Blanco
Sorti au mois de juillet, le titre hypnotique de la rappeuse américaine non-binaire Mykki Blanco en duo avec Kelsey Lu, French Lessons, annonçait déjà un album de grande classe. C’est définitivement le cas. Intitulé Stay Close to Music, le nouvel opus de la poétesse américaine brouille une nouvelle fois les genres et propose un hip-hop expérimental jubilatoire mêlant tour à tour le grunge, le punk et la trap. On y retrouve des invités de prestige à l’instar du poète Saul Williams – proche du regretté Virgil Abloh –, de Michael Stipe, le chanteur de R.E.M., d’Anohni (ex-Antony and the Johnsons) ou encore de l’Américano-vénézuélien Devendra Banhart. Un album, riche, complexe, expansif et aventureux à l’image de sa productrice, icône LGBTQ+ qui célèbre les expériences queer et trans tout en incarnant pleinement notre époque, celle où Internet a dynamité les frontières, notamment entre mainstream et underground. Mykki Blanco a compris, que le meilleur moyen de s’imposer dans l’esprit du public est d’être présent partout et tout le temps. Une viralité créative qui se déchaîne de ses vidéos jusqu’à ses shows insensés…
Stay Close to Music (2022) de Mykki Blanco, disponible sur toutes les plateformes.
4. « Glass » (2022) de Johan Papaconstantino
La dernière apparition de Johan Papaconstantino remonte à 2021 et la sortie de son titre Tata. Le musicien et plasticien de 30 ans revient avec le morceau Glass, premier extrait jouissif d’un album à paraître début 2023. Il nous téléporte sur un port de pêche, entre une mer bleu azur et un improbable recel de bijoux extraits du ventre de poissons inestimables… Issu des bas-fonds de la Grèce, censuré dans les années 30 parce qu’il promeut la débauche et la fête, le rebétiko reste le genre musical phare de la culture hellénique des années 50, savouré jusque dans la classe politique. Il condense une partie de l’héritage de l’Inde et de Constantinople et met à l’honneur des falsettos enivrants qui dialoguent avec des violons, des bouzoukis et des baglamas, instruments à corde emblématiques des Balkans. C’est désormais entre les mains de Johan Papaconstantino que le rebétiko a atterri, transformé une énième fois pour être finalement associé à des sonorités électroniques proches du R’n’B.
Glass (2022) de Johan Papaconstantino, disponible sur toutes les plateformes.
2. « Face It Alone » (1988) de Queen
L’apparition du morceau Face It Alone du groupe de rock Queen sur YouTube et sur les plateformes de streaming cette semaine est le genre de surprises que les mélomanes affectionnent tout particulièrement. Et de celles qui n’arrivent pas assez souvent. Le titre, enregistré en 1988 et retrouvé par les membres de la formation, est une chanson inédite. Et cette perle mélancolique nous démontre une fois encore de quelles prouesses étaient capables le regretté Freddie Mercury, qui rivalise, en termes d’émotions suscitées, avec les ténors de l’opéra. Ce superbe morceau aux paroles émouvantes (qui semble évoquer la solitude à laquelle le chanteur anglais décédé en 1991 a fait face à la fin de sa vie) qui devait paraître sur l’album The Miracle de Queen, sorti en 1989, figurera, aux côtés de six autres inédits, sur la réédition de The Miracle qui paraîtra le 18 novembre.
Face It Alone (1988) de Queen, disponible sur toutes les plateformes.
3. « ForeverAndEverNoMore » (2022) de Brian Eno
La légende britannique de la musique ambient Brian Eno, aujourd’hui âgé de 74 ans, n’a rien perdu de son talent pour créer des espaces sonores novateurs et entêtants. Le producteur culte sort ce vendredi 14 octobre son premier album studio solo depuis cinq ans, sur lequel il s’interroge sur le devenir de l’humanité et contemple les effets du changement climatique sur notre planète. Chose rare, on entend chanter le collaborateur de Roxy Music, David Bowie et U2 depuis la première fois depuis son opus Another Day on Earth (2005). Et cette voix grave, monocorde et mélancolique qui fait parfois songer à celle du baryton Brendan Perry du groupe culte de dark wave Dead Can Dance ajoute un mystère et un pouvoir d’envoûtement supplémentaire à ce disque synthétique et atmosphérique aux airs de chant du cygne.
ForeverAndEverNoMore (2022) de Brian Eno, disponible sur toutes les plateformes.
5. « Love Factory » (2022) de Metronomy & Katy J Pearson
Quelques mois après la sortie de Small World (2022), leur septième disque, la formation britannique d’électro-pop Metronomy publiera une réédition le 29 novembre prochain. Sur cette nouvelle version, on trouvera de nombreuses collaborations, notamment avec Sébastien Tellier. En guise d’avant-goût, la bande de Joseph Mount publie cette semaine le titre Love Factory chanté en compagnie de l’artiste anglaise Katy J Pearson. La chanteuse de folk-pop-rock-country dont la voix a souvent été comparée à celles de Kate Bush, Stevie Nicks et de Dolly Parton apporte une touche supplémentaire de romantisme et d’onirisme à cette ballade attachante dans la lignée du duo formé dans les années 60 par Nancy Sinatra et Lee Hazlewood.
Love Factory (2022) de Metronomy & Katy J Pearson, disponible sur toutes les plateformes.