18 mai 2020

Interview with Declan McKenna, new British rock revelation

En période de confinement, Numéro continue de s’intéresser aux musiciens qui accompagnent nos journées en musique. Aujourd’hui, le chanteur britannique Declan McKenna dévoile les ficelles de son nouvel album studio “Zeros”, son amitié avec l’acteur Alex Lawther vu dans “Imitation Game” (2014) et “The End of the F***ing World” (2017-2019), et ses nouvelles passions pour la peinture et l’application TikTok.

Casque sur les oreilles et guitare à la main… c’est de cette façon que le jeune chanteur britannique de 21 ans, passe ses journées. Originaire du borough Enfield au nord du Grand Londres, Declan McKenna est propulsé sur le devant de la scène dès l’âge de 15 ans avec le titre Brazil qu’il compose en réaction à la corruption des élites et la pauvreté de la population brésilienne en pleine Coupe du monde de football, en 2014. Dans la foulée, il rencontre James Ford, le producteur des Arctic Monkeys, de Gorillaz et des Foals entre autres, puis signe chez Columbia Records et produit deux albums studios – le dernier, Zeros, est prévu pour le 21 août 2020. Rencontre.

 

Numéro : Où vous trouvez-vous en ce moment ? 

Declan McKenna : Je suis confiné avec deux de mes amis au nord de Londres, où je vis. Nous sommes ici depuis deux mois environ. Il y a des hauts et des bas, mais de manière générale je me sens bien. J’ai de l’espace et beaucoup de choses à travailler en ce moment. 

 

Vous m’avez l’air très occupé… ? 

J’essaie d’écrire un peu de musique dès que j’ai le temps et de m’occuper le plus possible. Je ne suis pas quelqu’un qui prend du plaisir à ne rien faire. Il faut que je sois productif. En ce moment, je fais beaucoup de musique, et je me suis aussi mis à la peinture pour passer le temps ! Par ailleurs, beaucoup de projets se sont mis en place ces derniers jours, avec des performances live sur Facebook et Instagram, de nouvelles versions de certaines de mes chansons. Comme tout le monde reste à la maison, je pense que les gens apprécient vraiment cela.

 

Dans cette course à la diffusion de contenu sur les réseaux sociaux, certains artistes vont jusqu’à parler de “public affamé”. Ressentez-vous la même chose ? 

Hum, pas vraiment ! Je ne pense pas que la publication massive de contenu soit ma priorité pour le moment ! [Rires.] Mon album Zeros est sur le point de sortir, et mon groupe et moi étions concentrés sur la sortie des singles Beautiful Faces et The Key to Life on Earth. C’est un moment plutôt étrange pour tout le monde, mais j’en profite pour travailler ma musique et changer ma façon de produire la sortie de mon album. J’ai dû revoir pas mal de choses et changer ma façon de faire, ce qui n’est pas évident, mais je suis dans une position où tout doit être mis à l’arrêt. Je me sens vraiment reconnaissant d’avoir un peu d’espace pour pouvoir faire ce que je fais de mieux, même si j’aurai aimé que cela se passe différemment. 

 

Votre second album studio Zeros est finalement prévu pour le 21 août prochain…

Exactement ! L’album en lui-même est fini depuis l’année dernière. Je n’ai qu’une envie, c’est de pouvoir le sortir et le partager avec le public. Tout a tellement changé en si peu de temps que pour le moment il faut attendre. Il me tarde de le sortir et de travailler sur un nouveau projet. 

 

Vous êtes productif au point de déjà prévoir un troisième album ? 

Oui ! Pour l’instant j’expérimente plus qu’autre chose. J’essaie de travailler ma propre production depuis chez moi pour voir comment produire un troisième album différent de celui que j’ai enregistré l’année dernière. Je suis à une étape vraiment préliminaire, car je travaille pour le moment sur différents enregistrements live pour mon compte Instagram. J’attends d’être un peu plus disponible pour rassembler quelques idées pour de futurs enregistrements de morceaux. 

Vous avez débuté aux côtés de James Ford, incontournable producteur de la scène indie-rock. Souhaiteriez-vous collaborer à nouveau avec lui ? 

J’aimerais pouvoir travailler avec James Ford à nouveau ! Pour mon nouvel album Zeros, j’ai collaboré avec ce grand artiste qu’est Jay Joyce. James est très occupé pour l’instant et nous n’avons pas eu l’occasion de travailler ensemble sur mon dernier album, mais j’aurais adoré ça. Il est une légende dans le milieu indie-rock à Londres et au Royaume-Uni en général. Il est sûr que James m’a beaucoup apporté et forgé à mes débuts avec mon premier album What Do You Think About the Car ? (2017). C’est un gars adorable ! J’aimerais aussi produire plus et avoir plus de contrôle sur mes morceaux à venir. Mes expériences m’ont rendu plus confiant à ce sujet. 

 

Comment travaillez-vous pour réaliser vos morceaux en temps normal ?  

De manière générale, j’écris les chansons par moi-même et ensuite je les partage avec mon groupe pour qu’on les joue tous ensemble, en tenant compte de l’idée principale. En quelque sorte, on déplie la version originale et voit ce qui fonctionne en tant que groupe. On passe après à l’enregistrement et on retravaille cela en studio. J’ai écrit une série de morceaux sur mon nouvel album, et Jerry m’a aidé en studio pour terminer tout ce long processus. Il avait ce truc pour faire sortir de sa tête toutes les sessions qu’on a réalisé ou pour remarquer ce qui ne fonctionnait pas et trouver une meilleure alternative. Jerry a un bon feeling pour savoir ce qui est indispensable à un morceau. 

 

Sur quel morceau avez-vous pris le plus de plaisir lors de l’enregistrement? 

Je me souviens de Emily comme vraiment amusant à enregistrer ! C’est un des rares morceaux que nous avons joué en groupe entier ; d’habitude, nous enregistrons chacun individuellement. J’ai pu tester pas mal de chose au niveau instrumental, avec des solos à la guitare slide ou deux parties à la guitare jouées simultanément pour créer une sonorité psychédélique. Le morceau Eventually, Darling a aussi été intéressant à faire. Jerry avait eu cette idée de récréer un son de tambour en arrière-plan, mais très vite nous avons été découragés par ce son introuvable après lequel il courrait. Nous nous demandions si ça valait vraiment le coup. Ça nous a pris du temps mais ça a fini par fonctionner…

 

La réalisation du clip du titre The Key To Life on Earth montre une dimension plus intime de votre personnalité. Vous y apparaissez en duo avec l’acteur Alex Lawther, qui vous suit comme un alter-ego incontrôlable.

Ce moment était tellement drôle ! J’ai travaillé avec Will Hooper, qui avait déjà réalisé le clip de premier morceau de l’album, et avec lequel j’ai beaucoup collaboré. Nombre des gens présents sur le shooting de Beautiful Faces étaient présents pour celui-ci. C’est agréable d’être dans cet environnement où tout le monde se soutient. Nous avons beaucoup ri sur le tournage avec Alex, c’était dur de garder notre sérieux. C’était détendu, même si un peu intimidant car je me suis retrouvé à jouer aux côtés d’un excellent acteur pour qui il est simple de se mettre dans la peau d’un personnage. Son jeu a réellement apporté résultat final du clip. 

Comment vous êtes-vous rencontré avec Alex Lawther ?

Nous ne nous connaissons pas depuis si longtemps que ça. Je souhaitais entrer en contact avec lui depuis quelques temps et nous nous sommes rencontrés en début d’année dernière lorsqu’il était à Londres ; il vit la plupart du temps à Paris. Nous avons passé du bon temps ensemble, nous nous avons de nombreuses choses en commun et c’est intéressant de pouvoir partager nos expériences d’acteur et de musicien. 

 

Il semble vous tenir à cœur d’avoir une communauté sur laquelle vous pouvez compter. En particulier lorsque l’on arrive dans cette industrie jeune. Dans votre cas, votre tout premier titre Brazil (2015) est sorti alors que vous aviez tout juste 15 ans. 

À ce moment-là je n’avais rien sorti d’autre forcément, mais tout a commencé très tôt pour moi. Je trouve ça bien d’avoir des gens autour de moi à qui je peux faire confiance et avec qui partager mes ressentis. Ça fait plaisir de savoir que nous sommes tous dans le même bateau, que nous faisons face aux mêmes difficultés, mais aussi que nous pouvons échanger pleins d’idées. 

 

Aviez-vous déjà envie à l’époque de faire carrière dans la musique ou est-ce que le titre Brazil était plutôt un moyen d’exprimer une situation politique qui vous alarmait à l’époque ? 

Les deux, je pense. Je savais que j’avais envie d’être sur scène, car j’ai pratiquement passé toute ma vie à faire de la musique. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que cela donne quelque chose, mais faire de la musique a toujours été quelque chose de naturel pour moi dès mon plus jeune âge. Je crois que je voulais avoir l’impression de dire quelque chose qui avait du sens pour moi, surtout en étant si jeune et en ignorant tous les codes de l’industrie. Tout est parti de là, et aujourd’hui j’écris toujours en prenant en compte ce qui me tient à cœur, que cela soit personnel ou que cela parle à un plus grand nombre.

 

D’où vous vient cette aisance, à 15 ans, de monter sur scène et de performer ? 

J’ai toujours performé en vérité. Je suivais des cours de théâtre à l’école, faisait des gigs acoustiques dans mon quartier et dans Londres quand j’avais 13 ou 14 ans. Je trouve assez dur de percer sur la scène londonienne, mais je n’ai jamais eu peur de monter sur scène ; c’est tout ce que j’avais envie de faire ! [Rires.] Quand j’ai commencé à réellement performer avec une pédale d’effet, je devais tellement me concentrer que je me souciais davantage du regard du public. En grandissant, la pression est un peu plus grande et j’ai un peu délaissé le côté musical pour devenir un performeur et divertir les gens en étant sur scène. Changer pour ce rôle était un peu difficile au début, mais le plus de pression nous avons, le plus nous attirons l’attention des gens, je suppose.  

 

Vous proposez des titres indie-rock britanniques comme on les aime. Quelles sont les artistes et musiciens qui vous ont poussé à suivre cette voie ? 

Quand j’ai composé Brazil, j’ai beaucoup été inspiré par les Mystery Jets. Mon frère m’a fait découvrir leur musique très tôt et j’ai baigné dedans pendant mon enfance. Je m’inspire de différents chanteurs, dont Bob Dylan. Je trouve que c’est une richesse en tant que musicien d’avoir cette sorte d’identité, de vision du monde partagée et de mettre au centre de tout une croyance en la paix et en l’amour. Vous ne savez pas exactement comment, mais vous contribuez à cette dynamique collective en observant le monde et la façon dont nous prenons soin ou non les uns des autres. Je pense que c’est très subtil en musique, et beaucoup de gens y trouve une morale, une histoire racontée du moment qu’ils prennent le temps d’écouter. 

 

Vous ne semblez pas être un performeur hors pair seulement sur scène. Récemment TikTok vous a pas mal occupé… 

C’est une application très intéressante ! Tellement de recoin à explorer, avant que vous réalisiez que vous êtes totalement tombé dedans… [Rires.] J’ai fait pas mal de vidéos pour des projets mais aussi simplement pour m’amuser et gentiment me moquer de l’univers TikTok de manière générale. Cela me rappelait aussi lorsque j’avais 13 ans quand je prenais quelques minutes pour réaliser une vidéo que je postais ensuite sur internet et qu’ensuite les gens disent “ha ouais, c’est trop cool ce que tu fais !” C’est étrange de se dire que je faisais ça tout en travaillant sur un album pendant trois années entières. [Rires.]

 

Avec le confinement, certaines personnes deviennent de plus en plus créatives sur cette application en effet !

Beaucoup innove sur TikTok, même si beaucoup répète en boucle les mêmes choses. Certains font même du contenu très utile comme des conseils financiers en bourse ! [Rires.] Le format est tellement simple à utiliser que cela attire les gens. Cela parle à un public jeune d’une manière intéressante que l’on peut manquer au premier abord, même si cela peut sembler superficiel.

 

L’album Zeros de Declan McKenna disponible le 21 août 2020 (Because Music).

Headphones on, guitar in hand…This the way the 21 years old British singer spends his days. Born and raised in Enfield, Greater London, Declan McKenna has been brought in the limelight at the age of 15, with his song Brazil that he composed to denounce the corrupted elites and appalling poverty among Brazilian people during the 2014 FIFA World Cup. His meeting with the producer James Ford, who happens to work with the Arctic Monkeys, Gorillaz and the Foals among others, and then his signature with Columbia records led him to release two studio albums. Zeros, the third and latest one, is coming out on August 21st, 2020. 

 

 

Numéro: Where are you at the moment? 

Declan McKenna: I am locked down with two of my friends in North West London, where I live. We have been here for the past two months or so. There have been ups and downs, but it’s been okay for me. I feel good to have some space and a lot of things to work on at the minute. 

 

 

You look pretty busy right now…? 

Just trying to keep myself busy and to write a little bit of music whenever I got free time. I don’t think I really enjoy myself doing nothing. I like to be productive. At the moment, I am doing some music and get into painting to pass the time! Besides, I had so many projects that came up recently, such as performances on Facebook and Instagram, new alternative recordings of some of my songs. I think people really appreciate right now, as everyone is staying home.

 

 

In the race to provide more and more content on social media, some artists qualify their audiences as “starving”. Do you feel the same way about it? 

Hum, not really! I guess it is not a priority for me at the minute! [Laughs.] My album Zeros is about to come out soon, and my band and I were focused on getting the songs Beautiful Faces and The Key to Life on Earth out there. It always feels like we are living through a strange time, but I try to take advantage of it in working on my music and trying to change the way I am managing the release of my album. I had to go back and change everything I am doing really, which is tough, but I am in this position where everything has to be put on hold. I feel really grateful to have a bit of space and be able to pretty much do my job, even if I would have liked doing it differently.

 

 

The release of your second studio album Zerosis postponed to August 21st, 2020…

Exactly! The album in itself is finished since last year. I would love to just have it out and share it with everyone. Everything had to be changed so much in a short amount of time that I have to be patient. I am just excited for it to get out and work on a new record. 

 

 

You are productive to the extent that you are already planning on a third record? 

Yes! I am just experimenting some things out at the moment. I am trying to work on my own production at home and see how to work on the third album differently than the one I recorded last year. I am at a very early stage, because I have been busy trying different live recordings for my Instagram. When I will be more available, I will try to put together some ideas for my next tracks recordings.

You started in this industry next to James Ford, who is a major indie-rock producer. Would do like to collaborate with him again? 

I would like to work with James Ford again! For the new album Zeros, I worked with the great artist Jay Joyce. James is pretty busy at the moment and we did not end up working together on my new album, even though I would have really love to. He is such a legend in London and the UK in terms of indie-rock! James obviously helped me a lot in various ways with my first album What Do You Think About the Car? (2017). He is just a really lovely guy! I would also like to produce more of the new records myself and take more control on them. I have gradually got more of a set of experiences in becoming confident in that.

 

 

What is your usual process of producing your music? 

Generally, I write the songs on my own, then brought everything to the band to play them all together, keeping in mind the main idea I have. In short, we unfold the original version and try to get things work together as a band. Then we record of the bands’ versions and work with the songs more in the studio. I wrote a couple of tunes on my new album, and Jerry helped me a lot at the end of this long process. Jerry was really good at flipping all of the gigs out of his head or spot at something that was not working and replacing it with a better alternative. He had a good feel for what was necessary in the songs.

 

 

Which was your favorite track to record? 

I remember Emily being fun! It is one of the rare songs we did fully play as a band – we usually record all the tracks individually. I have tried many new things musically with that song, such as playing some solo slide guitar or a two-part guitar at once to create psychedelic sounds. The track Eventually, Darling was interesting as well. Jerry had this idea to recreate a drum sound in the background, but we rapidly got a bit defeated by this thing he was chasing. We would wonder if it was really worth it. It took us some time to figure it out and, at some point, it just clicked… A nice mix of live drums and electronics

 

 

The music video direction of The Key to Life on Earth unveils a more intimate dimension of your personality. You appear along with the actor Alex Lawther, who follows you as an unruly alter-ego. 

It was a really fun moment! I was working with Will Hooper, who directed the first music video of the album as well, and with whom I have been collaborating a lot. Many people from the shoot were the same people present for the shoot of Beautiful Faces early on. It is nice having that environment where we all support each other. We laughed a lot with Alex, it was hard keeping a straight face while shooting. It was casual, but also a little bit intimidating because I was trying to play along someone who is a very good actor and for who going into characters is an easy thing to do. His acting added so much to the final result of the video.

How did Alex Lawther and you meet? 

We don’t know each other for a long time actually. I wanted to get in contact with him for some time, and we first met by the start of last year when he was in London – he lives in Paris most of the time. It was cool to hang out with him. We are both into similar stuff and it is interesting to share our experiences as singer and actor in this industry. 

 

 

It seems like having a community you can rely on is important for you, especially as you start at a pretty young age in this industry. In your case, your first track Brazil (2015) was released as you just turned 15 years old.

Obviously, I had not started putting out anything else at that point, but it started really early on for me. It feels good to have people you can trust around you and with whom I can share my feelings. When you meet people, it is lovely to know that you are all the same boat, that you have the same kind of struggles and also that you can share a lot of ideas. 

 

 

Back at that time, did you already know that you wanted to make music your career or did the track Brazil was more a way for you to say something alarming about the political situation? 

Both, I think. I knew I wanted to perform, because I basically spent my whole life working on music. I wasn’t really expecting something to go out of it, but the essential aspect of music has always been quite natural, even when I was younger. I think I wanted to feel that I was saying something that had a little bit of purpose at the time, especially at such a young age and ignoring the codes of the industry. It kind of developed from there and, still today, I write about what I am passionate about, whether it is personal or speaking to everyone.

 

 

Where did your confidence come from at such a young age? 

Actually, I have always been performing. I was doing some acting at school as a kid and started doing some little acoustic gigs locally and in London when I was 13 and 14 years old. I think it is quite challenging to break into any scene in London, but I never had a problem with performing, I just wanted to get that! [Laughs.]It was back when I started performing with a looper pedal and had to focus so much on what I was doing that I started thinking about how I was performing and who was watching. As I grow older, the pressure gets bigger, so I have taken away some of the musical aspect in a sense, all being dependent on me being a performer and an entertainer on stage. Changing for that role was a little bit hard at first, but the more pressure you have on you, the more you attract people’s attention, I guess. 

 

 

You are calling for the type of an indie rock audiences like. What are the artistic and musical inspirations that led you on that path? 

Actually, when I wrote Brazil, the songs that inspired me were by the Mystery Jets. My brother got me into their music growing up. In terms of being a vocal musician, I have been inspired by so many different artists, like Bob Dylan. I think it is a very rich thing for musician to have a sort of shared identity and view of world, and to place the belief in peace and love at the center of everything. You don’t know exactly how it goes, but you are contributing in that dynamic in many ways being observant of the world and of how we treat each other. I think it is pretty subtle in music and a lot of people can see some moral or story being told in it, if you are listening closely. 

 

 

Not only are you a great performer on stage, but you also like to perform on TikTok!

It is a very interesting app! So many corners to it… then you gently realize that you are all on it… [Laughs.] I have done a lot of it for some video projects, but also to have fun and ironically “make fun” how we look at the TikTok world in general. It also reminds me when I was 13 and was taking few minutes to make videos and post them on the internet – then, people were saying “oh no, this is so great!”. It feels weird thinking I was doing that while working on an album for three entire years. [Laughs.]

 

 

During lockdown, some people are obviously getting more and more creative on that app! 

I guess some innovate on TikTok, even if others are just repeating things. Some of them are even making useful content, such as stock financial advice! [Laughs.] The format is so easy to use that people get very attracted with it. It addresses young audiences in a very interesting way that you can miss at first glance, even if it can come across as very superficial. 

 

 

 

Zeros by Declan McKenna available on August 21st, 2020 (Because Music).