De Martin Scorsese à David Fincher : 11 clips de musique réalisés par des stars du cinéma
L’Exorciste, Shutter Island, Taxi Driver ou encore La Haine… Ces films sont connus de tous, et leurs réalisateurs le sont tout autant. Certains de ces immenses cinéastes s’aventurent parfois hors du grand écran pour réaliser des clips de musique. Numéro revient sur 11 d’entre eux signés par des maîtres du 7e art, de Martin Scorsese à Matthieu Kassovitz, du plus ancien au plus récent.
Par Anna Venet.
L’actrice Ayo Adebiri passe derrière la caméra pour le clip de Clairo
En 2024, Clairo, nouvelle prêtresse du genre lo-fi pop, dévoile, avec Terrapin, une capsule rétro signée Ayo Edebiri. La réalisatrice, connue pour son rôle dans la série The Bear, insuffle une esthétique 60s kitsch et onirique, où « Weird Al » Yankovic incarne… Clairo. Entre le pastiche et l’hommage, le clip s’amuse du contraste. La chanteuse américaine, discrète, observe en arrière-plan, tandis que Yankovic, en smoking, mime les paroles avec gravité. Un clin d’œil absurde et tendre à la mélancolie feutrée de Terrapin, extrait de l’album Charm.
Le clip Dancing with myself de Billy Idol réalisé par Tobe Hooper
En 1985, lorsque le chanteur britannique Billy Idol revient avec le morceau Dancing with myself, c’est à Tobe Hooper, réalisateur du film culte Massacre à la tronçonneuse (1974) qu’il fait appel pour son clip. Dans l’univers dark d’une ville post-apocalyptique, il met en scène le chanteur entouré de zombies qui tentent de l’atteindre… et finissent par danser avec lui.
Bad de Michael Jackson, l’un des clips les plus emblématiques a été réalisé par Martin Scorsese
Pour le morceau Bad sorti en 1987, Martin Scorsese, illustre auteur de Taxi Driver (1976) et Raging Bull (1980), a réalisé non pas un clip, mais bien un court-métrage de 18 minutes. Il y met en scène Michael Jackson dans un rôle de lycéen en conflit avec les hommes du quartier. S’ensuit la fameuse chorégraphie qui marquera l’histoire de la pop à jamais.
Peter Jackson signe une vidéo en IA pour les Beatles
Ce chant du cygne des Beatles prend chair sous la caméra élégiaque de Peter Jackson. Dans ce clip-réminiscence, les Fab Four dialoguent à travers le temps, mêlant archives, IA et émotion brute. John Lennon murmure depuis l’au-delà, Paul McCartney et Ringo Starr l’accompagnent avec pudeur, pendant que George Harrison plane en ombre fidèle. Tel un magicien des souvenirs, le cinéaste orchestre une valse douce entre passé et présent, transformant la nostalgie en hommage vibrant, jamais figé.
Sting confie le clip d’English man in New York à David Fincher
Sorti la même année que Bad (1987), le morceau English man in New York de Sting a fait l’objet d’un clip réalisé par David Fincher, connu notamment pour le polar culte Seven (1995), Alien 3 (1992)ou l’excellente série Mindhunter. Dans une vidéo en noir et blanc, le chanteur déambule dans les rues enneigées de New York. En 4 minutes 27, le réalisateur nous plonge dans l’essence même de la ville et capture son ambiance si singulière.
IAM collabore avec le roi des clips Michel Gondry pour Je danse le MIA
Certains connaissent Michel Gondry pour son Eternel Sunshine of the Spotless Mind (2004) ou son adaptation de L’écume des jours (2013), mais le cinéaste français a également réalisé de nombreux clips, notamment pour le duo Daft Punk. L’un des plus connus reste celui du tube du groupe IAM, Je danse le MIA, sorti en 1993. Une succession de zooms avant et arrière viennent rythmer cette vidéo, qui met en scène le groupe marseillais sur la piste de danse d’une boîte de nuit.
Une vidéo des Daft Punk signée Spike Jonze
Plus connu pour ses clips que pour ses films, Spike Jonze a pourtant signé d’excellents longs-métrages (Her, Dans la peau de John Malkovich). C’est bien lui qui s’est occupé des images du morceau Da Funk du duo français Daft Punk, en 1995. Le clip raconte simplement l’histoire de Charles, un homme à tête de chien, qui se balade à New-York dans la nuit en tenant un ghetto-blaster diffusant la musique, et qui se fait systématiquement rejeter de tous les endroits où il passe…
Ce que je sais, un clip de Johnny Hallyday réalisé par William Friedkin
En 1997, la star française Johnny Hallyday fait appel au réalisateur américain de L’Exorciste (1974) et de French Connection (1972) pour réaliser le clip de Ce que je sais, un morceau très mélancolique coécrit par Pascal Obispo. Le cinéaste met en scène la rupture d’un couple avec des fondus enchaînés…
Le cultissime Californication des Red Hot Chili Peppers signé par Jonathan Dayton et Valerie Faris
Si leurs noms sempblent moins familiers que ceux des réalisateurs ci-dessus, le titre d’un seul film suffit pourtant à identifier le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris. Il est en effet à l’origine de la comédie culte Little Miss Sunshine. C’est à leur regard tendre et humoristique que les Red Hot Chili Peppers ont fait appel pour filmer leur clip Californication en 2000. Une vidéo devenue culte qui mêle un ciel bleu à des extraits de jeux vidéo.
Carla Bruni confie les images de son titre Quelqu’un m’a dit à Leos Carax
La chanteuse Carla Bruni dévoile, en 2002, l’une de ses chansons emblématiques. Un morceau coécrit avec son compagnon de l’époque et le cinéaste Leos Carax lui-même. L’homme derrière Mauvais Sang (1986) et Les Amants du Pont-Neuf (1991) se chargera aussi du clip. Carla Bruni y interprète tranquillement le titre dans son salon accompagnée de sa guitare.
Mathieu Kassovitz envisage les clips et prête main forte au rappeur Kery James
En 2008, le réalisateur Mathieu Kassovitz s’associe au rappeur Kery James pour réaliser le clip du morceau XY. Après Les Rivières pourpres et le fiasco Babylon A.D., le cinéaste français dévoile une vidéo très sombre dans la veine de ses succès La Haine et Assassin(s). Plus qu’un simple clip, c’est un court-métrage de sept minutes qui met en scène une histoire de règlement de compte.