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Pourquoi le phénomène pop queer Chappell Roan va embraser Rock en Seine
Adoubée par Lady Gaga, Elton John et Olivia Rodrigo, la chanteuse queer américaine Chappell Roan, élue meilleure nouvel artiste aux Grammy Awards 2025 et programmée au festival de Rock en Seine en août prochain, est la sensation pop du moment. Portrait d’une artiste iconoclaste qui s’inspire autant des drag queens que de Lana Del Rey.
par Violaine Schütz.
Publié le 19 août 2025. Modifié le 20 août 2025.
Elle a chanté en première partie des concerts d’Olivia Rodrigo, Fletcher et Declan McKenna. Sabrina Carpenter a repris l’un de ses morceaux. Troye Sivan, Ariana Grande, Lady Gaga et Elton John l’ont encensée. Elle s’est produite au festival de Coachella, a été récompensée aux Grammy Awards 2025. L’artiste aux 7,2 millions d’abonnés sur Instagram s’est vue décerner le titre du meilleur nouvel artiste, précédée d’une performance fiévreuse de son morceau Pink Pony Club.
Récemment, elle a exécuté la fameuse « Apple dance » lors d’un concert de Charli xcx au festival Primavera Sound (à Barcelone), en juin 2025. Pourtant, en France, on la connaît moins la flamboyante Chappell Roan que d’autres pop stars de sa génération. Cela changera sans doute le 20 août 2025, lorsqu’elle se produira au festival Rock en Seine, au parc de Saint-Cloud, succédant à Billie Eilish et Lana Del Rey. Le même soir, se produiront Suki Waterhouse et London Grammar.
Chappell Roan, une pop star adoubée par Lady Gaga et Troye Sivan
À seulement 27 ans, Kayleigh Rose Amstutz (de son vrai nom), a déjà fait un long bout de chemin avant de dominer l’année 2024 aux côtés de Charli xcx et Sabrina Carpenter. Elle commence à jouer du piano à l’âge de 10 ans et donne des concerts quelques années plus tard. À l’âge de 14 ans, comme beaucoup d’apprenties pop stars de sa génération, elle poste des reprises sur YouTube. Sa voix (puissante) est remarquée par des labels, mais l’originalité n’est pas au rendez-vous.
Chappell Roan connaît alors quelques déconvenues. Ne rapportant pas assez d’argent avec son morceau Pink Pony Club (2020), sa maison de disques, Atlantic, se sépare d’elle. Aujourd’hui signée chez Island Records, elle a auparavant enchaîné les petits boulots tout en continuant à écrire ses propres morceaux. Elle a ainsi été tour à tour assistante de production, barista, nounou et vendeuse de beignets à Los Angeles (où elle vit).
Originaire du Midwest, l’auteure-compositrice a depuis fait sensation avec de nombreux singles et clips, ainsi qu’avec un EP (School Nights) et un album (The Rise and Fall of a Midwest Princess) bien troussé. L’artiste séduit par sa capacité à façonner des tubes éclatants. Mais souvent acides à l’intérieur. Hot to Go!, Good Luck Babe! ou encore Super Graphic Ultra Modern Girl… Tous sonnent comme des classiques instantanés.
Une artiste comparée à Taylor Swift et Kate Bush
La synthpop très inspirée par les années 80 et 2000 de la chanteuse colle parfaitement à son univers camp. Artiste queer, l’excentrique Chappell Roan aime s’habiller de manière théâtrale, copiant l’allure de Divine, drag queen et muse de John Waters. Elle opte aussi pour des tenues scintillantes de reine du bal, de danseuse de cabaret ou d’inspiration circassienne qu’elle confectionne, au départ, elle-même.
Sur certaines de ses photos, celle qui propose des tutos make-up à ses fans (et des dress codes à ses concerts) apparaît aussi affublée d’un groin de cochon. Chez la chanteuse américaine, le « mauvais goût » et le kitsch n’ont pas de limite. Ils sont même élevé au rang d’art.
Ses inspirations ? Le film Les Proies (2017) de Sofia Coppola, Vivienne Westwood, Boy George, Rihanna, Stevie Nicks, Lorde et Lana Del Rey. Mais c’est à Caroline Polachek, Taylor Swift et Kate Bush que la pop star à l’esthétique « bigger than life » est comparée. Mais c’est une virée dans un bar gay de West Hollywood qui l’influence en premier lieu. « Je suis allée dans un club gay, pour la première fois de ma vie, et ça m’a changée, avoue t-elle à Konbini. Je me suis dit : « Wow, il faut que j’écrive à propos de ça. Il faut que je recrée ce sentiment« . »
Une chanteuse queer engagée
Autres raisons de son succès ? Kayleigh Rose Amstutz est une artiste aussi hors normes. La chanteuse dont le pseudo est un hommage à son grand-père décédé d’un cancer a été diagnostiquée bipolaire. Par conséquent, elle a vu de nombreux thérapeutes durant sa jeunesse.
Très engagée, elle dévoile beaucoup de son intimité dans ses paroles et célèbre de multiples façons les communautés queers. Chappell Roan a donné une partie du prix de ses billets de concerts à une association dédiée aux personnes transgenres noires. Et elle invite durant ses spectacles des drag queens à se produire.
En juin 2024, elle déclare avoir refusé une invitation de la Maison-Blanche pour se représenter lors du Mois des fiertés LGBTQ : « Nous voulons la liberté et la justice pour tous. Quand vous ferez ça, alors je viendrai. » Elle faisait alors notamment allusion aux droits transgenres.
Celle qui a été élevée dans la foi chrétienne (avant de la rejeter pour son manque d’inclusivité) a fondé sa propre religion. Et une chapelle pop ouverte, fun et colorée afin de fédérer tous ceux qui froissent les bien-pensants. Même si elle ne cesse de critiquer les fans trop intrusifs. « Je ne veux pas qu’on me touche ou qu’on me suive, » précise-t-elle.
The Subway de Chappell Roan, disponible le 31 juillet 2025. En concert à Rock en Seine le 20 août 2025.
