After Max Payne and GTA, Rockstar Games Studios create their own music label
Après les cartons de ses jeux vidéo Max Payne ou Grand Theft Auto, dont le cinquième opus s’est vendu à plus de 130 millions d’exemplaires, le studio Rockstar Games s’invite dans la musique en produisant un EP : Monday Dreamin’ Green. On y retrouve un certain Moodymann, véritable légende de la musique house…
Par Alexis Thibault.
Dans le monde ultra concurrentiel du jeu vidéo, Rockstar Games a tout écrasé sur son passage. Si les franchises Max Payne et Red Dead Redemption n’ont laissé aucun gamer indifférent, c’est surtout la série des Grand Theft Auto – littéralement “vol de voiture” – qui a bâti la réputation du studio, dès la sortie de ce jeu sur console en 1997. Le cinquième opus de la série, sorti en 2013, a ainsi été vendu à plus de 130 millions d’exemplaires à travers le monde… Dans ce jeu ultra violent en monde ouvert, on évolue manette en main dans une ville américaine fictive pour se lancer dans diverses missions véreuses impliquant braquages et fusillades désastreuses. Petit détail apprécié des fans du genre : le joueur a la possibilité d’allumer la radio lors de ses trajets motorisés. Snoop Dogg, Rihanna ou encore 2Pac…GTA V contient ainsi 388 véritables morceaux de musique répartis sur 17 stations imaginaires. Tout porte à croire que Rockstar Games est un studio de mélomanes.
L’hypothèse se confirme puisque Rockstar Games pose maintenant un pied dans l’industrie musicale. En collaboration avec la société d’événementiel CircoLoco (qui célèbre la house et la techno depuis plus de vingt ans avec des soirées volcaniques à Ibiza), Rockstar Games a désormais monté son label de musique: CircolocoRecords. Un partenariat concrétisé par un EP collectif de cinq titres, Monday Dreamin’ Green, d’ores et déjà disponible. On y retrouve différents artistes et surtout le titre Keep On Coming signé Moodymann, véritable légende de la house…
Totalement perché, Moodymann est connu comme ce mystérieux mélomane qui distribue des shots de vodka à la foule en plein set, puis disparaît subitement, transformant son histoire en légende urbaine. Challenger indolent des pionniers de la house, il a – comme Mike Banks ou Jeff Mills – éclairé sa ville grisâtre de Détroit (Michigan) à coup de samples dès les années 90. Tantôt dans la pénombre, masqué par une cagoule en résille, tantôt en pleine lumière face à une foule de clubbeurs, Moodymann reste ce champion de l’underground qui vomit la jet-set quand ça l’arrange. Il débarque en 1994 avec I like it et Emotional Content, deux titres deep house, un sous-genre de la house mêlant des éléments de soul et de jazz. Le format vinyle d’origine, sorti sur son propre label KDJ, se vend plus de 300 euros aujourd’hui. Trois ans plus tard, le DJ dévoile un premier album, Silentintroduction (1997), puis un deuxième dans la foulée : Mahogany Brown (1998), considéré pour beaucoup comme son chef-d’œuvre. À l’époque, Moodymann n’a déjà que deux mots à la bouche : “groove” et “sexe”. À ce jour, on compte une douzaine d’albums (plus ou moins courts) signés Moodymann. Entre classique de soul et vieux samples de funk, la house érotique de ce génie sous-coté se destine à l’escadron de téméraires qui raffolent de sa voix caverneuse.
Monday Dreamin’ Green [CircoLoco Records], disponible.