Le studio de cinéma branché A24 lance son propre label de musique

Par La rédaction.

Le label A24 Music, la nouvelle stratégie du studio de cinéma A24

C’est l’un des studios les plus iconoclastes du cinéma indépendant américain. Avec le lancement officiel de son label A24 Music, le studio A24 étend son empire sensoriel et confirme sa volonté de brouiller toujours plus les frontières entre musique et cinéma.

Leur logo minimaliste claque à l’écran comme une signature. Depuis plus d’une décennie, A24 s’est imposé comme une fabrique d’images à haute intensité esthétique. Des chefs-d’œuvre comme Moonlight de Barry Jenkins, Uncut Gems des frères Safdie ou Midsommar porté par Florence Pugh, ont su capter l’air du temps, souvent grâce à des bandes-son pointues. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que le studio ne transforme l’essai musical.

Des collaborations avec Caroline Polachek et Phoebe Bridgers

Ainsi, en avril 2025, A24 annonçait la naissance d’A24 Music, une division entièrement consacrée à la production et distribution musicale en posant un logo sur ses réseaux sociaux. Si le studio avait déjà édité plusieurs bandes originales (celles de Everything Everywhere All At Once ou The Green Knight étaient déjà cultes), ce label incarne un virage plus affirmé : produire de la musique pour le cinéma, mais aussi au-delà du cadre narratif. On y retrouvait déjà des artistes comme Caroline Polachek, Phoebe Bridgers ou yeule, réunies autour du projet I Saw The TV Glow, un teen thriller halluciné qui fait la part belle à l’angoisse pop.

Les objets sonores expérimentaux d’A24

A24 Music ne se limite pas à de simples extensions marketing. Le studio entend créer des objets sonores à part entière. Le film Mother Mary, réalisé par David Lowery (déjà auteur du sublime A Ghost Story), s’annonce comme un mélodrame musical porté par Michaela Coel et Anne Hathaway, avec des chansons originales de Charli xcx et Jack Antonoff. Ici, la musique n’illustre pas : elle construit le récit.

Et ce n’est pas un hasard si A24 souhaite créer son propre label de musique, car il attire les musiciens. Frank Ocean, Kendrick Lamar ou même Travis Scott gravitent dans l’orbite du studio depuis des années. Et le casting de leurs films regorge d’artistes venus de la musique : Kid Cudi dans X, Teyana Taylor dans A Thousand and One, ou encore A$AP Rocky dans Dope. Cette porosité entre scène et écran est devenue leur griffe.

Frank Ocean et Travis Scott gravitent autour du studio

Mais le projet le plus attendu reste sans doute le premier long-métrage de Frank Ocean, produit par A24 et déjà en tournage. Entouré de David Jonsson et de Taylor Russell, le mystérieux film (inspiré par le roman-photo et l’imagerie queer des années 70) marque les débuts de l’artiste dans la réalisation, avec, on l’imagine, une bande-son taillée sur mesure.