24 août 2023

19 artistes prometteurs que vous aurez découvert avant tout le monde [part 2]

Numéro consacre un dossier en deux parties aux 19 musiciens indépendants qu’il faut absolument suivre de très près. Tous ont accepté de répondre à la même question : en quoi vos compositions proposent-elles quelque chose de différent ? Cette seconde partie du dossier est consacrée à la pop et aux musiques électroniques. Les artistes ont été classés dans l’ordre alphabétique.

 

Découvrez la première partie du dossier consacrée à la soul et au R’n’B alternatif

1. Barny Fletcher [Pop]

 

Le Londonien Barny Fletcher est un fin stratège… Des compositions musicales jusqu’aux clips vidéos, il a compris le principe de la “pop efficace” – une ritournelle entêtante et puis une fusion pure et simple des genres. Le jeune homme charismatique à la voix nasillarde dévoilera Lonestar, son premier album, le 20 octobre : “C’est le résultat sonore d’un roadtrip à travers les États-Unis, explique-t-il à Numéro. Une expérience vraiment folle. La semaine suivante, j’écrivais et enregistrais dans la foulée le projet dans le studio The Eagles, niché à Mid City. Ce disque explore la beauté de notre jeunesse et tout ce qui l’accompagne. J’ai hâte que les gens puissent l’écouter…
 

Barny Fletcher, Lonestar (album), disponible le 20 octobre.

Le titre Smell Real Nice, extrait de l’album Lonestar est également disponible.

2. Freak Slug [Rock indé/pop]

 

Parmi ses inspirations non-musicales, le groupe de Manchester Freak Slug cite notamment le peintre espagnole Antonio Tàpies, figure de l’Art informel d’après-guerre ou encore les travaux de la peintre figurative britannique Rose Wylie. Et pour cause : leur musique est multicolore et protéiforme. Quant à la légitimité de la formation au sein de l’industrie musicale, tout est une affaire de vigueur : “Nous pensons apporter une énergie insouciante en traitant de sujets sérieux de manière ludique et satirique.” Leur dernier EP, Viva La Vulva est disponible depuis le mois de mai.

 

Freak Slug, Viva La Vulva, disponible.

3. Grouptherapy [Rap alternatif]

 

Le potentiel du quatuor de Los Angeles Grouptherapy est indéniable. D’abord parce que leur univers rappelle celui du collectif Odd Future (Tyler, The Creator, Earl Sweatshirt, Syd, Frank Ocean…), ensuite parce qu’ils refusent d’opter pour la simplicité et l’évidence et s’abandonnent plutôt à ce hip-hop sombre, un peu barré, fait d’étranges synthétiseurs à l’agonie et de riffs de guitares saturées. Jadagrace, KOI, TJW et RHEA ont dévoilé fin juin I Was Mature For My Age, But I Was Still A Child, album de 16 titres à écouter sans plus tarder.

 

Grouptherapy, I Was Mature For My Age, But I Was Still A Child (album), disponible.

4. Loa Mercury [Pop/variété française]

 

Évoquant les complaintes atmosphériques d’un Muddy Monk et les refrains aquatiques désabusés d’un Flavien Berger, les compositions de Loa Mercury questionnent l’amour, le genre et l’univers. L’artiste a grandi en Bourgogne “au milieu de rien” et s’inspire aussi bien de la psychomagie d’Alejandro Jodorowsky que des œuvres de Milan Kundera ou de René Magritte. “Il y a un mélange de naïveté et de profondeur dans ce que je fais. Et je crois révéler une certaine pudeur dans mon projet,  notamment vis à vis de la scène queer.” Des poèmes dans des tubes pop. Son premier EP, Ellipse, est sorti cette année.
 

Loa Mercury Ellipse (EP), disponible.

5. Magic Flowers [Dance/house/hip-hop]

 

Les morceaux de Magic Flowers rappellent indubitablement la house volcanique lo-fi du producteur canado-haïtien Kaytranada, qui a quasiment donné son nom à un genre musical. Mais la biographie sans prétention du duo Magic Flowers se résume simplement à deux mots : “Music Makers”. Entre dance, hip-hop et house donc, le duo s’amuse surtout sur Soundcloud au grand dam de ses fans qui n’exigent qu’une seule chose : la publication de leur titres – notamment Magic Drum Machine – sur toutes les plateformes.
 

Magic Flowers, Vacation (morceau), disponible.

6. Nour [Pop/drum and bass]

 

Faire du neuf avec du vieux. La compositrice égyptienne Nour est une véritable pépite et semble militer pour le retour de la drum and bass britannique des années 90 – et par extension de la jungle. Certes, on entend cela un peu partout ces derniers temps, mais rarement enrobée de cette pop onirique chantée en arabe, qui vire aussitôt à l’hyperpop saturée. À découvrir absolument : le morceau Wana, composé en collaboration avec le producteur Kubbara.
 

Nour Daydreamer (EP), disponible.

7. Paul Prier [Pop/alternatif]
 

Pianiste pour Charlotte Gainsbourg, Woodkid ou Christine & The Queens dans leurs tournées live et ex-membre du duo parisien Toys, Paul Prier a délaissé les compositions électroniques obscures et parfois maussades. S’il était un véritable individu, son disque de six titres, Punctual Problems sorti au mois de mars ressemblerait à “un type complexe mais plutôt sociable. Quelque chose d’ordonné dans un bordel ambiant”. Entre pop chic, jazz psyché et mélodies fuyantes de flippeur, son EP célèbre le design des seventies en s’inspirant aussi de Superstudio, un collectif d’architectes italiens dont les collages fantasmagoriques proposaient des édifices imaginaires.

 

Paul Prier, Punctual Problems (EP), disponible.

8. People Taking Pictures [Pop psychédélique/hip-hop]

 

Originaire de Perth (Australie), celui qui se cache derrière People Taking Pictures a opté pour le hip-hop, le jazz, l’ambient et les égarements psychédélique. Passionné de photographie, comme son pseudonyme le laissait déjà penser, il citera, en guise de références fondamentales, les clichés de Robert Frank, d’Ansel Adams et d’Alexandre Manuel sans oublier les délires de science-fiction de Jim Burns et John Harris ou encore les dystopies de Satoru Imatake, du dessinateur Shaun Tan ou du peintre John Alvin. “Je viens de sortir mon troisième album For Meta Or For Worse il y a quelques mois, donc je travaille actuellement sur mon prochain projet qui verra le jour, je l’espère, en début d’année prochaine : une sorte de croisement entre la musique et l’animation de court-métrage.

 

People Taking Pictures, For Meta Or For Worse (album), disponible

9. Prep [Alternatif/pop]

 

Contre toute attente, les membres du groupe Prep citent l’histoire navale du XIXe siècle et les longs-métrages de Wong Kar-wai comme principales sources d’inspirations. Originaires du Royaume-Uni, de la France et du Brésil, tous espèrent : “produire des titres au son reconnaissable en proposant des accords compliqués mais paradoxalement limpides et spontanés. Notre propre coffre au trésor plein de samples originaux.
 

Prep, One Day at a Time (morceau), disponible.

Prep, Back To You (EP), disponible.

10. Sad Night Dynamite [Rap alternatif/punk]

 

Tout porte à croire que le duo Sad Night Dynamite est taillé pour les concerts déchaînés dans les caves humides et enfumées de Glastonbury (Angleterre). Archie et Josh revendiquent fièrement leur amour pour Massive Attack et Damon Albarn mais ont choisi de tordre leurs références dans tous les sens plutôt que d’opter pour le vulgaire ersatz. Résultat: un hip-hop alternatif en costume cravate, une déflagration punk psyché dans un univers aussi barré que misérable qui rappelle parfois le Trainspotting (1996) de Danny Boyle. En 2021, l’album Sad Night Dynamite annonçait déjà la couleur – notamment le morceau Krunk –, l’opus Volume II, sorti un an plus tard, a transformé l’essai.

 

Sad Night Dynamite, Sick of Your Sound (morceau), disponible.

 

 

19 artistes prometteurs que vous aurez découvert avant qu’ils ne percent [part 1]