21 oct 2020

Matt Dillon étrangement exclu de sa famille dans un court-métrage de Yorgos Lanthimos

Diffusé en exclusivité sur Mubi à partir du 27 novembre, “Nimic”, le nouveau court-métrage du cinéaste grec Yorgos Lanthimos (“La Favorite”,“Mise à mort du cerf sacré”, “The Lobster”) nous plonge dans le quotidien d’un homme qui se voit évincé de sa propre existence.

Matt Dillon dans “Nimic” (2019) de Yórgos Lánthimos

Après avoir dévoilé Olla, le premier film débordant de féminité de l’actrice franco-grecque Ariane Labed, la plateforme Mubi s’apprête à diffuser le court-métrage de son époux, le réalisateur plusieurs fois primé à Cannes Yorgos Lanthimos. Avec Nimic (“rien” en roumain), le réalisateur de The Lobster met à nouveau en scène des instants de la vie quotidienne d’apparence banals, mais qui deviennent vite étranges voire angoissants.

 

Présenté au Festival de Locarno en 2019, le film scelle la première collaboration entre l’acteur américain Matt Dillon et le réalisateur grec. Ici, le membre du jury de la dernière Mostra de Venise – qui semble habitué aux rôles sombres depuis son personnage de serial killer dans le terrifiant The House That Jack Built (2018) de Lars von Trier – incarne un père de famille violoncelliste à l’existence terne. Son quotidien morose va être très vite bouleversé par une rencontre dans le métro new-yorkais…

 

 

Nimic, un condensé de l’univers de Yorgos Lanthimos

 

 

D’une durée d’environ 10 minutes, Nimic est un condensé de ce à quoi Yorgos Lanthimos nous a habitué dans ses longs-métrages de fiction. À travers la thématique du doppelgänger (c’est-à-dire de l’alter ego), il nous raconte l’histoire d’un homme suivi jusqu’à chez lui par une femme croisée par hasard… mais qui finit par lui voler sa vie. Ainsi, le personnage de Matt Dillon, père comblé de 3 jeunes enfants et mari aimant se voit rejeté de sa propre famille, considérant que l’inconnue du métro est en réalité la cheffe du clan.

 

Avec une maison ultra standardisée (voire impersonnelle) comme décor principal, un environnement stérile et des personnages aux vies banales qui semblent lobotomisés, le cinéaste grec réussit à faire monter l’angoisse crescendo. Passé maitre dans l’art des fictions familiales cruelles ou terrifiantes – dans Canine (2009), des parents ont enfermé leurs enfants toute leur vie tandis que dans Mise à mort du cerf sacré (2017), Nicole Kidman voit son jeune garçon mourir à petit feu à cause des mensonges de son mari –  Yorgos Lanthimos parvient à nouveau à allier tragique, étrange et dérangeant, le tout dans un format hyper court, donc d’autant plus percutant.

 

 

 

Nimic (2019) de Yorgos Lanthimos, disponible en exclusivité sur Mubi dès le 27 novembre.