7 juil 2020

Keith Haring révèle ses secrets dans un nouveau documentaire

Dans un nouveau documentaire diffusé samedi dernier, la BBC retrace la carrière du célèbre peintre Keith Haring jusqu'à sa mort en 1990, tout en découvrant de nouveaux aspects de sa vie personnelle et en exposant comment sa vision de l’art a changé le monde.

Samedi 4 Juillet, la chaîne britannique BBC Two diffusait son dernier documentaire en date, Keith Haring : Street Art Boy. Avec ses grandes oreilles décollées, son front dégarni et ses lunettes rondes, l'artiste new-yorkais y apparaît avec son visage aujourd'hui presque aussi connu que ses œuvres. Mais outre ses peintures de chiens aboyant (Barking Dogs), d’hommes dansant comme sur la fresque We Are The Youth de 1987 à Philadelphie, ou ses Radiant Babies, qui ont fait sa notoriété à travers le monde, ce documentaire nous propose de découvrir l’artiste à travers sa vie. Rythmé entre images d’archives, audio interviews et vidéos, le film se construit autour d’une série d’interviews de l’artiste provenant directement de la Haring Foundation, créée par l'artiste lui-même en 1989 afin de protéger son travail et d'œuvrer pour l’éducation et la prévention liée au SIDA. Le documentaire exhume d'ailleurs des discussions de l'artiste avec le critique d’art John Gruen réalisées à la fin des années 80, alors que l’artiste venait à peine d’apprendre sa séropositivité.

 

Décrit comme « l’histoire de Keith Haring avec ses propres mots », Keith Haring : Street Art Boy nous plonge véritablement dans l’intimité de l’artiste. De son enfance en tant qu’aîné dans une famille de la classe moyenne, fils de parents conservateurs en Pennsylvanie, jusqu’au jeune artiste étudiant d’école d’art en passant par l’activiste qui, derrière ses figures simples et graphiques aux contours noirs marqués et aux couleurs élémentaires, produisait un art profondément politique. Que ce soit avec ses œuvres Crack Is Wack, Ignorance = Fear, ou encore Once Upon A Time, Haring n’a cessé de se positionner ouvertement pour les causes qui l’importaient. À travers les paroles et les anecdotes de ses amis tel Fab Five Freddy ou Madonna, sa famille mais aussi ses collaborateurs ayant accepté de participer au documentaire, c’est donc, en plus d’un artiste, tout une époque qui nous est dévoilée.

 

Trente ans après sa mort en 1990, Keith Haring continue de nous impressionner avec son art et son message. S’il jouissait déjà d’une certaine notoriété de son vivant, c’est principalement à titre posthume que l'Américain est devenu une figure incontournable de l'art puis de la pop culture. À travers des expositions, des collaborations puis des produits dérivés, tels que mugs ou tee-shirts, son art et son héritage se sont largement diffusés jusqu'à s'ancrer dans une culture visuelle internationale – et ce bien qu'il ne reste que peu de traces du street art de ses débuts, n’ayant pas survécu aux effets du temps ou ayant été considéré comme du vandalisme par la ville de New-York. Keith Haring : Street Art Boy est donc l’occasion de découvrir cet artiste majeur sous un angle plus personnel, issu de ses proches et de ses propres mots, afin de comprendre l’empreinte qu’il a laissée dans l’histoire de l’art mais aussi dans celle de l'activisme en luttant contre l’apartheid, l’ignorance et l’homophobie. Réalisé par Ben Anthony – récemment récompensé d’un BAFTA pour son documentaire Grenfell – est à retrouver en intégralité sur BBC iPlayer.

 

Keith Haring : Street Art Boy, réalisé par Ben Anthony et diffusé le 4 juillet 2020 sur la BBC.