20 fév 2020

Ezra Miller, l’insaisissable jeune premier d’Hollywood

Du blockbuster au film indépendant, en passant par les drames d’époque, Ezra Miller s’est imposé comme l’un des acteurs les plus demandés de sa génération. Pourtant, l’Américain met un point d’honneur à ne rentrer dans aucune case. Tandis qu'il s'impose comme nouvelle égérie de la maison française Saint Laurent, découvrez le portrait d'un acteur inclassable.

Ezra Miller par David Sims pour Saint Laurent

Tout commence avec un regard aussi intense qu’anxiogène. En 2011, We Need To Talk About Kevin affole la Croisette à l’heure du festival de Cannes. À l’affiche du long-métrage, l’incontournable Tilda Swinton fait face à un jeune homme d’à peine 20 ans, dont le nom est déjà sur toutes les lèvres. Ezra Miller fait fureur dans la peau d’un adolescent sociopathe. Un rôle qui lui colle à la peau depuis ses débuts, trois ans plus tôt, dans le premier film d’Antonio Campos, Afterschool

 

De l'opéra de New York aux sommets hollywoodiens

 

Dès lors, l’Américain, originaire du New Jersey, devient la nouvelle coqueluche d’Hollywood. À la manière d’un caméléon, il se glisse aussi facilement dans la peau d’un sorcier orphelin pour Les Animaux Fantastiques – prequel de la saga Harry Potter –, que dans celle du super-héros Flash dans Justice League. Films indépendants, blockbusters, ou même films d’époque avec une adaptation de Madame Bovary, Ezra Miller flirte sans cesse avec le top du box-office. En novembre 2018, il fait partie des espoirs du cinéma américain du Hollywood Reporter, aux côtés de la rappeuse Awkwafina, de Noah Centineo, ou encore Letitia Wright. 

 

Ezra Miller ne fait pas partie des acteurs à l’enfance difficile. Entre un père éditeur et une mère danseuse, il a tout de suite été poussé vers les arts vivants : à six ans, il chantait déjà au fameux Metropolitan Opera de New York en ouverture de White Raven de Philip Glass. Mi-chanteur lyrique, mi-metaleux, il a cependant le mérite de ne rentrer dans aucune case que l’on voudrait lui attribuer. En 2012, l’acteur fait son coming out queer, en déclarant qu’il ne s’identifie ni en tant qu’homme, ni en tant que femme, et “à peine en tant qu’humain”. Si cette image de jeune premier queer pourrait le propulser aux sommets, l’acteur tient à conserver une certaine distance avec les strass et les paillettes.

Une personnalité inattendue au genre trouble

 

Il aurait pu vivre à Silver Lake ou bien à Echo Park, l’un des quartiers branchés de Los Angeles. Il n’en est rien. Le jeune acteur vit dans une ferme, reclus au fond du Vermont, dans le nord-est des États-Unis, entouré de quelques amis musiciens, du verger et du bétail, dont quatre chèvres (Kathy, Betty, Patty, et Noisette). Avec ses amis d’enfance, il est également à la tête du groupe punk-goth-grunge-folk Sons of an Illustrious Father. Anarchistes et polyamoureux – orientation relationnelle présumant qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes et de maintenir plusieurs relations amoureuses et sexuelles à la fois – la communauté vit loin des normes et des valeurs promulguées par le diktat hollywoodien. Insaisissable, Ezra Miller semble décider à le rester. 

 

Performeur jusqu’au bout de ses ongles manucurés, l’acteur va jusqu’à adopter un style qui fait fi des genres et des catégories. Lors de l’avant-première parisienne du second volet de la saga de Les Animaux Fantastiques, en novembre 2018, Ezra Miller avait choisi de porter l’une des géantes doudounes Moncler, imaginées par le directeur artistique de la maison Valentino, Pier Paolo Piccioli. Il n’est pas surprenant qu’Anthony Vaccarello de Saint Laurent ait à son tour été séduit par l’identité mystérieuse de l’acteur. Faisant de l’acteur sa nouvelle égérie, le créateur a choisi d’embrasser la personnalité impénétrable du jeune premier.