Crazy Bear : Netflix diffuse (enfin) le film le plus fou de 2023
Inspirée d’une histoire vraie, la comédie noire Crazy Bear réalisée par l’actrice Elizabeth Banks, sortie au cinéma en mars, imagine un ours devenant fou et meurtrier après avoir ingéré de la cocaïne. Mais un pitch hallucinant suffit-il à faire un bon film ? La réponse se trouve sur la plateforme Netflix, qui diffuse cette improbable production.
par Violaine Schütz.
Entre la série Sous la Seine(2024), qui imagine une attaque de requins dans les eaux de Paris et le loufoque Tiger King (Au royaume des fauves), qui raconte la vie d’un propriétaire de zoo azimuté, Netflix regorge de programmes délirants. Et depuis le 15 juin, on peut compter sur l’arriver d’un nouveau film déjanté : Crazy Bear.
Avant même que Crazy Bear (Cocaine Bear en version originale) ne sorte au cinéma, en 2023, le film avait déjà fait beaucoup parler de lui. Il faut dire que son titre, sa bande-annonce et les interviews promotionnelles données par sa réalisatrice, l’actrice américaine Elizabeth Banks (Spider-Man, Arrête-moi si tu peux, Hunger Games), qui a déclaré dans Variety que long-métrage pourrait lui coûter sa carrière, étaient conçus pour animer les discussions sur les réseaux sociaux. Et alimenter les mèmes. Mais le film vaut-il son buzz inouï ?
Crazy Bear, un film hallucinant, inspiré d’une histoire vraie, disponible sur Netflix
Dès ses premières minutes, montrant à l’écran des infos Wikipédia (selon lesquelles un ours noir n’attaque normalement pas l’homme) et dévoilant un ours en plein trip, la comédie noire assume son côté délirant et stupide. Il ne faut pas s’attendre à du Bergman mais Crazy Bear revendique sans honte son côté bis, dans la lignée de Piranha 3D (2010), Sharknado (2013) et Des serpents dans l’avion (2006). Tout l’intérêt du long-métrage repose sur son pitch hallucinant, inspiré par une histoire vraie. En 1985, une cargaison de cocaïne est jetée par dessus bord d’un petit avion, au cœur d’une forêt de Georgie par un dealer surnommé « Le Cow-Boy Cocaïne ». L’homme, qui portait des mocassins Gucci et un gilet pare-balles, chute et meurt avant de pouvoir ouvrir son parachute, et ne récupère donc jamais les paquets de drogue.
Dans le véritable fait divers, un malheureux ours noir, qui a ingéré une partie de la cocaïne est retrouvé mort quelques mois plus tard, à cause de la dose de poudreuse ingérée. Sauf que dans le film, Elisabeth Banks décide de le venger en le transformant en ours brun (femelle) drogué, accro, fou et meurtrier. Une façon aussi, peut-être, pour la réalisatrice, de venger à l’écran les animaux de la façon dont les hommes les traquent et les maltraitent depuis des millénaires, notamment lors de parties de chasse.
Ray Liotta et Keri Russell à l’affiche de Crazy Bear
L’animal drogué, très réaliste, qui est la vraie star du film, va alors s’en prendre à une bande de dealers, dont l’excellent Ray Liotta, dont c’est le dernier rôle tourné avant sa disparition en 2022. Mais aussi à des criminels, à une ranger, à des ambulanciers, des enfants qui ont fugué – comme une allusion aux films Les Goonies et Stand by Me -, une mère de famille (Keri Russell, l’héroïne de The Americans) et à un flic qui aime les chiens. Comme on peut s’y attendre, le long-métrage s’avère assez délirant et gore, avec des dialogues décalés façon Quentin Tarantino et une bande de personnages bigarrés.
Mais hélas, le long-métrage n’est pas aussi déjanté qu’on l’avait imaginé. Et les blagues potaches, qui ne poussent pas assez loin leur potentiel absurde, tombent souvent à plat. Les héros ne sont pas non plus suffisamment attachants – et beaucoup trop caricaturaux – pour que l’on se soucie de leur sort. Certes, on passe un bon moment et on ne regrette pas cette loufoque virée en forêt. Mais le trip est au final bien plus sobre que le nom donné au pauvre ours (empaillé) du triste fait divers : Pablo Eskobear (un jeu de mot avec Pablo Escobar).
Crazy Bear (2023) d’Elizabeth Banks, disponible sur Netflix.