Yannick : pourquoi il faut (re)voir le film de Quentin Dupieux sur Netflix

Flashback. Le 12 juillet 2023, sur les coups de 21h, la rue de Rennes dans le septième arrondissement de Paris prend des airs de tapis rouge du Festival de Cannes. Alors que deux mastodontes du cinéma s’apprêtent à sortir en salles (Oppenheimer de Christopher Nolan et Barbie de Greta Gerwig), Numéro se mêle ce soir-là à quelques uns des noms les plus en vogue du cinéma français à l’occasion d’une avant-première organisée par le cinéaste Quentin Dupieux. Sur le trottoir, on croise pêle-mêle l’acteur François Civil, Jean-Pascal Zadi ou encore Paul Kircher, la révélation du film Le Lycéen (2022) de Christophe Honoré. Tous sont venus assister à la projection du dernier projet de Quentin Dupieux, intitulé Yannick.

“Yannick est un artiste, il sommeille des artistes en chacun de nous.” Raphaël Quenard

Celui qui dévoilait successivement les films Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser en 2022 se présente sur scène pour présenter en quelques mots son tout dernier long-métrage : “On est hyper fier de vous présenter ce film. Je suis rarement aussi excité de présenter l’un de mes films car avec le contre-coup du tournage, je peux être fatigué. Mais comme tout a été très vite avec Yannick, je suis encore très excité”. 

Lui succède l’acteur Raphaël Quenard qui évoque son rapport au personnage de Yannick (le rôle principal du film) avec ces quelques mots : “Yannick est un artiste, il sommeille des artistes en chacun de nous. Lui il va avoir la possibilité d’exprimer ses pulsions artistiques. Pour moi, ce qui fait l’artiste, c’est l’étroitesse du chemin qui conduit son œuvre à son coeur. Plus le chemin est court, plus c’est goûtu. C’est un des messages de ce film.” Dans la salle de cinéma Le Royal, ce soir de l’avant-première, le trentenaire excelle et déclenche çà et là quelques fous rires incontrôlables.

Un huit clos hilarant dans lequel Raphaël Quenard impressionne 

Habitué à réaliser des œuvres aux scénarios étonnants et fantasques, Quentin Dupieux imagine avec le grinçant Yannick un film en huis clos sur fond sociétal, se déroulant dans l’enceinte d’un vieux théâtre parisien, quelques années après avoir planté le décor d’un commissariat de police dans le film Au Poste! (2018). 

À l’image des rôles qui l’ont fait connaître – du film Mandibules (2020) de Quentin Dupieux à Coupez ! (2022) de Michel Hazanavicius  – Raphaël Quenard fait sourire autant qu’il n’émeut. Dans Yannick, celui qui multiplie aujourd’hui les apparitions sur le grand écran incarne un spectateur tourmenté qui n’hésite pas à interrompre une pièce de théâtre qu’il juge ennuyeuse. Et à se lancer dans une prise d’otage.

Lorsqu’il donne la réplique à Pio Marmaï ou à la comédienne Blanche Gardin, Raphaël Quenard impressionne par l’aura comique qu’il déploie. Comme c’est souvent le cas dans les films de Quentin Dupieux, l’absurde se mêle à la comédie pour donner vie à un objet filmique difficilement qualifiable mais toujours hilarant. 

Yannick (2023) de Quentin Dupieux, avec Raphaël Quenard, Blanche Gardin et Pio Marmaï, disponible sur Netflix.