28 avr 2025

Thunderbolts* : Florence Pugh nous dit tout du nouveau film très “indé” de Marvel

Prévu pour le mercredi 30 avril 2025, Thunderbolts* veut renouveler le genre du film de super-héros Marvel en y injectant une bonne dose de noirceur et un esprit indépendant. Florence Pugh, qui incarne son héroïne, nous en dit plus sur ce long-métrage qui met en scène une équipe d’anti-héros déjantés, lors d’une conférence de presse virtuelle.

  • par Violaine Schütz

    et Alexandre Chevarin.

  • Publié le 28 avril 2025. Modifié le 29 avril 2025.

    Marvel renouvelle le film de super-héros avec le très indé Thunderbolts* 

    Ce mercredi 30 avril 2025, Marvel voit grand avec un projet audacieux à l’esthétique sombre : Thunderbolts*. Le long-métrage réalisé par Jake Schreier (qui a dirigé plusieurs épisodes de la géniale série Acharnés) doit clôturer la cinquième phase du MCU (l’univers cinématographique de Marvel), lancée en 2023 avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.

    Une phase composée de plusieurs films qui explorent le multivers, un concept notamment exploité par Spider-Man : No Way Home (2021). Mais le pari de Marvel est désormais différent. Il s’agit d’explorer les sentiments, parfois noirs, d’êtres humains aussi imparfaits et traumatisés qu’attachants…

    En effet, dans Thunderbolts*, qui mêle action, émotion et espionnage, une équipe d’anti-héros marginaux – des mercenaires – est contrainte de s’unir pour vaincre un ennemi commun à l’âme torturée.

    Florence Pugh, l’âme de Thunderbolts*

    À l’affiche de ce nouveau Marvel s’annonçant aussi psychologique que musclé, on retrouve la géniale et émouvante Florence Pugh dans la peau de la désabusée, badass et courageuse Yelena Belova. La petite sœur de la Veuve Noire, jouée par Scarlett Johansson (l’une des productrices de Thunderbolts*) qui officie en tant qu’assassine pour des gens haut placés.

    Avec une telle actrice, Marvel promet de mixer l’esprit du cinéma indé et celui du blockbuster spectaculaire. Car la star britannique de 29 ans est autant habituée aux longs-métrages portés par une vision « d’auteur » (Midsommar, L’Amour au présent) qu’aux grosses productions (Dune, deuxième partie, Black Widow, Oppenheimer).

    Thunderbolts* entend être à l’image de cette formidable interprète. Florence Pugh a en effet confié à Empire Magazine : « Le film a fini par devenir une sorte de thriller d’assassins ultra stylé, à la manière d’un film indépendant d’A24, mais avec des super-héros Marvel. »

    Le saut de Florence Pugh dans Thunderbolts (2025).

    Une cascade impressionnante

    Tout l’esprit de ce nouveau Marvel pourrait être condensé dans sa séquence initiale. Comme le révèle Florence Pugh lors d’une conférence de presse virtuelle à laquelle Numéro a assistée le 27 avril 2025, le film débute avec un saut dans le vide de Yelena qui se veut à la fois spectaculaire et symbolique de l’état d’esprit de l’héroïne.

    L’actrice a dû convaincre les producteurs de la laisser plonger de la deuxième plus haute tour du monde : le Merdeka 118 de Kuala Lumpur, en Malaisie. Un gratte-ciel qui mesure 678,9 mètres de haut. Cette cascade à la Tom Cruise n’était pas du goût des compagnies d’assurance.

    Mais cette dernière était une idée brillante qui valait l’investissement selon Florence Pugh. Elle avoue en effet en conférence de presse : “Quand j’ai lu le scénario et que j’ai lu la première page, j’ai trouvé que c’était une façon tellement impressionnante et puissante de commencer un film comme celui-là. C’est déchirant. Cela m’a vraiment permis de comprendre dans quel était Yelena se trouvait. On avait l’impression qu’elle sautait d’un immeuble, comme si elle se suicidait. Une sensation accentuée par la voix off. Ce n’est pas une belle image à voir, généralement. Nous l’associons tous à quelque chose de vraiment mauvais. C’est pourquoi lorsqu’elle descend réellement de l’immeuble (en parachute, ndlr), l’estomac de tout le monde se tord.

    “Vous devez vous tenir au sommet d’un des plus hauts bâtiments du monde et faire comme si ce n’était pas effrayant et que vous vouliez sauter. C’était fou.” Florence Pugh

    Pas effrayée la hauteur, l’actrice ajoute “Puis, vous devez vous tenir au sommet d’un des plus hauts bâtiments du monde et faire comme si ce n’était pas effrayant et que vous vouliez sauter dans le vide. C’était fou.

    Humble, la star précise tout de même : “Je voudrais juste dire, évidemment, qu’aucune des cascades n’est possible sans les brillants cascadeurs qui ont conçu la chorégraphie durant des semaines avant le tournage et les gréeurs. Alors évidemment, même si j’aime dire que j’ai fait une partie de mes cascades, beaucoup de prouesses vues dans le film ne sont pas réalisées par moi. Donc, je ne veux pas tout revendiquer.

    Des looks hautement symboliques

    Mais s’impliquer dans une cascade dangereuse n’est pas la seule façon dont Florence Pugh a influencé Thunderbolts. L’actrice a aussi donné des idées aux producteurs et au réalisateur au sujet de ses tenues de super-héroïne vêtue de noir. Yelena est tellement perdue au début du film. Elle n’a plus aucune raison d’être là. Elle a perdu sa sœur et sa famille. Sa relation avec son père est au point mort. Elle est dans un tel état, physique et mental, qu’elle est heureuse de se mettre en danger. C’est pourquoi, lors des premiers essayages, alors que j’allais arborer mon costume de super-héroïne, je me suis dit : “Non, non, non. Si elle se demande à être mise dans toutes ces situations (des missions gouvernementales, ndlr) pour potentiellement se faire tuer, elle doit porter quelque chose qui ne la protège pas. Nous avons alors discuté du fait qu’elle porte un survêtement.

    La star ajoute : “Nous nous sommes dit : Enlevons la couche de protection qui serait son super costume et qui aurait tous ses boutons et ses gadgets !” Donc même si elle fait toujours toutes ces choses et ces cascades cool, en réalité, elle se lance dans une mission complètement nue. Et cela ajoute de la texture à son désir désespéré de voir quelqu’un mettre fin à tout cela pour elle.”

    La bande-annonce de Thunderbolts* (2025).

    Une bande de marginaux attachants

    Aux côtés de Florence Pugh, Sebastian Stan endosse une nouvelle fois le costume de Bucky Barnes (le Winter Soldier), vu dans la série Disney+ Falcon et le Soldat de l’hiver (2021). David Harbour (le Red Guardian) et Olga Kurylenko, tous deux présents dans Black Widow (2021) sont également de la partie, tandis qu’Hannah John-Kamen et Wyatt Russell complètent cette union de super-vilains aussi saugrenue qu’excitante.

    Et les méchants de l’histoire, un puissant marginal modifié génétiquement et une femme politique sans scrupules, sont interprétés par Lewis Pullman (Lessons in Chemistry, Top Gun : Maverick) et Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld).

    Le message sous-jacent de Thunderbolts* ? Il faut mettre de côté ses différends si on veut avancer. Le principe a fait ses preuves : au cinéma, rien de mieux que des losers et des bras cassés ayant au départ une vision toute relative de la morale ainsi que des méthodes peu orthodoxes qui se surpassent pour devenir de meilleures versions d’eux-mêmes. Et accessoirement, sauver le monde.

    “Yelena est incroyablement forte. Elle désire également avoir le sens de la communauté. C’est ainsi que nous l’avons rencontrée dans Black Widow. Florence Pugh

    Florence Pugh explique à ce sujet : “Yelena est incroyablement forte. Elle désire également avoir le sens de la communauté. C’est ainsi que nous la rencontrions dans Black Widow : elle était si désespérée de faire savoir à tout le monde ce que cela signifiait pour elle d’avoir une famille, que ce soit réel ou non. Je pense que nous reprenons là où nous nous étions arrêtés. Nous assistons à une dispute entre un père et sa fille. Un moment où ils peuvent tous les deux se dire : Tu as fait une erreur. Eh bien, toi aussi, tu as fait une erreur.” Le fait de pouvoir grandir le personnage d’une manière réelle m’a vraiment impressionnée. J’étais heureuse que nous l’on nous autorise cela.”

    La bande de ce nouveau Marvel évoque en partie les films Suicide Squad, sortis en 2016 et en 2021. Ces derniers racontaient en effet les aventures d’une alliance inattendue de super-vilains de l’univers DC Comics avec une Margot Robbie stupéfiante en Harley Quinn. Mais Thunderbolts* innove en ajoutant de la profondeur au propos.


    Ouvrir une discussion – à grande échelle – sur la santé mentale

    La bande-annonce du film laisse présager un divertissement explosif, rythmé par de nombreuses scènes de cascades. Bien que l’humour fasse toujours son apparition, le film veut aussi emprunter un ton plus sérieux (abordant des thèmes comme les traumatismes, le deuil et la dépression). De quoi rappeler le second volet des aventures de Steve Rogers, Captain America : Le Soldat de l’hiver (2014).

    Florence Pugh note à ce sujet lors de la conférence de presse : « Je suis contente que l’on nous ait permis de montrer quelqu’un – l’héroïne du long-métrage, ndlr – qui n’est pas visiblement pas bien et qui ne sait pas comment s’en sortir. Yelena le dit plusieurs fois dans le film, notamment la première fois où elle va voir son père, Alexei. Elle lui demande si elle doit rester ou pas. Et elle n’obtient pas vraiment la réponse qu’elle veut. Je pense que c’est une chose très impressionnante à voir dans un film Marvel qui va être regardé par beaucoup de gens un message comme celui-ci : nous devons tous constamment apprendre et nous devons tous être là les uns pour les autres. Et c’est essentiellement ainsi qu’elle est sauvée. C’est cette nouvelle famille qui la sauve.”

    “Je suis contente que l’on nous ait permis de montrer une héroïne qui n’est pas visiblement pas bien. Et qui ne sait pas comment s’en sortir.” Florence Pugh

    L’héroïne de Dune, deuxième partie poursuit : « J’étais très reconnaissante de l’intention de ce script qui était de montrer réellement la vérité du personnage de Yelena. C’est toujours effrayant quand vous jouez quelqu’un qui possède une histoire qui dure depuis des années. Car celle-ci pouvait ne pas être respectée de la bonne manière. Et il pouvait manquer quelques moments de sa guérison. Mais le scénario représente vraiment ce que qu’elle ressent, tout le traumatisme qui lui a été infligé et ce qui lui est arrivé.

    Après quelques déceptions, Marvel semble près de se refaire une santé auprès des critiques – en ouvrant une discussion sur la santé mentale. Un thème cher à la Gen Z. On notera que le studio revient en force en 2025 avec trois longs-métrages. Marvel a lancé les festivités le 12 février avec la suite des aventures de Sam Wilson dans Captain America : Brave New World. Viendra ensuite le tour de Thunderbolts* , au cinéma le 30 avril, suivi de la nouvelle adaptation attendue de pied ferme des Quatre Fantastiques avec Vanessa Kirby (The Crown) et Ebon Moss-Bachrach (The Bear).

    Thunderbolts* (2025) de Jake Schreier, avec Florence Pugh, Sebastian Stan et David Harbour, au cinéma le 30 avril 2025.