Sur BrutX, des hommes discutent de la masculinité à l’ère post #MeToo
Disponible sur BrutX, le documentaire Make Me a Man, co-réalisée par le psychothérapeute Jerry Hyde et la réalisatrice d’origine vietnamienne Mai Hua, rassemble une dizaine de témoignages d’hommes de 40 à 70 ans qui racontent leurs traumatismes, leurs évolutions et leurs conceptions de la masculinité à l’ère post #MeToo.
Par La rédaction.
“Qu’est-ce qu’un homme ?” Certains pouffent, d’autres esquivent la question mais, pour tous, la réponse n’est pas aisée. Le psychothérapeute londonien Jerry Hyde organise, depuis plus de vingt ans, des groupes de paroles dédiés aux hommes. Si le mouvement #MeToo encourageait les femmes à dénoncer les agressions et violences qu’elles subissent au quotidien, la parole des hommes sur les violences demeure peu présente. A la suite du mouvement #MeToo, la réalisatrice française Mai Hua l’a convaincu de réaliser un film sur ces cercles de paroles dont personne n’avait connaissance. Make Me a Man (2020) rassemble ainsi une dizaine de témoignages d’hommes entre 40 et 70 ans, racontant leurs conceptions de la masculinité, leurs malaises et leurs traumatismes.
A travers une série de plans face caméra, filmés sur fond noir, chaque homme prend la parole tour à tour. Aucune image ne montre pourtant les cercles de parole organisés par le psychologue, où ces hommes se dévoilent lors de discussions de groupe des plus intimistes. Néanmoins, l’émotion transparait sur ces visages en gros plan : les peaux, les regards fuyants, parfois les larmes… Rien n’échappe aux deux réalisateurs. Comme lors d’une séance chez un psy, chacun explique sa relation avec la notion de masculinité, avec les femmes, avec le sexe. Armés de franchise, certains hommes se livrent entièrement et confessent un viol, un abus, l’impossibilité de vivre pleinement sa sexualité…
Abordant également la question de la violence comme matrice de la masculinité, Make Me a Man montre ces hommes qui souffrent en silence d’une culture patriarcale qui les incite à taire leurs émotions. Fils et petits-fils des combattants des deux guerres mondiales, ces hommes vivent avec un lourd passé auquel le documentaire les confronte, notamment lorsque les réalisateurs les emmènent sur les anciennes zones de combat de la baie de Somme. Lors d’une longue marche thérapeutique, ces hommes sont comme confrontés à leur éducation au sein d’une culture sexiste. Peut-être est-ce seulement le début de leur thérapie ?
Make Me a Man, de Jerry Hyde et Mai Hua, sur BrutX, disponible.
A travers une série de gros plans face caméra, filmé sur fond noir, chacun des hommes prend la parole tour à tour, pendant 55 minutes. Les peaux, les regards fuyants, parfois les larmes : rien n’échappe aux deux réalisateurs. Comme lors d’une séance chez un psy, chacun explique sa relation avec la notion de masculinité, les femmes, le sexe. La réalisatrice Mai Hua apporte un contre-poing féminin à ce documentaire qui met à l’honneur un regard masculin vacillant à un moment où il est crucial de réinventer les normes de la masculinité. Avec finesse et franchise, certains hommes se livrent entièrement et confessent un viol, un abus, un refus.
Ces hommes aux douleurs et hontes enfouies souffrent en silence d’une culture patriarcale qui les incitent à taire leurs émotions. Make me a man aborde également la question de la violence comme matrice de la masculinité. Fils et petits-fils des combattants des deux guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945, ces hommes vivent avec un lourd passé auquel Jerry Hyde les confronte en les amenant sur les anciennes zones de combat de la baie de la Somme en France. Lors d’une longue marche thérapeutique, filmée par Mai Hua, ces hommes parcourent la campagne sur les pas de leurs aïeux. Elevés au sein d’une culture sexiste, ces hommes osent sonder leurs sentiments et en revenant de la sorte sur le passé, ils se permettent d’envisager autrement l’avenir.
Make me a man, de Jerry Hyde et Mai Hua, sur Brutx, disponible dès à présent.