10 juin 2025

Spring Breakers : le retour d’un film sulfureux qui a influencé la pop culture

Bien plus qu’un simple film sulfureux ou provocateur, le long-métrage Spring Breakers (2013) de Harmony Korine s’est imposé comme un jalon esthétique majeur, influençant durablement la culture visuelle et la représentation médiatique des nouvelles générations. La suite, en préparation, pourrait marquer une nouvelle étape, entre prolongation critique et réinvention formelle.

  • par La rédaction.

  • Spring Breakers, l’œuvre pop controversée d’Harmony Korine

    À sa sortie, en 2013, Spring Breakers déclenche de vives réactions. C’était inévitable. Le film est signé du réalisateur américain Harmony Korine. Ce cinéaste provocateur est épris de l’esthétique VHS et fasciné par l’Amérique désœuvrée, au point d’écrire le Kids de Larry Clark. Les Cahiers du cinéma y voient une œuvre essentielle décrivant “un état terminal du capitalisme contemporain”. La revue le classe même parmi les meilleurs films de l’année. Mais d’autres médias, comme Télérama, critiquent vivement ce “tourbillon ad nauseam d’images gratuites”, dénonçant une vacuité aussi esthétique que morale. Le débat est lancé.

    Le long-métrage d’une heure et demie suit quatre étudiantes – campées par Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson et Rachel Korine – qui optent pour le braquage d’un fast-food en vue de financer leur voyage en Floride. Objectif : le traditionnel spring break. Cette semaine de relâche universitaire de printemps est synonyme de fêtes interminables. Rapidement arrêtées puis libérées sous caution, elles rencontrent Alien (James Franco), rappeur-dealer extravagant qui les embarque dans un univers où l’argent facile et la violence sont légion…

    Avec son Spring Breakers, Harmony Korine propose une expérience cinématographique sensorielle. La trame narrative, introduite tardivement, se greffe à un montage expérimental où dominent les images saturées, un montage saccadé et une BO hypnotique. Le film pop par excellence.

    La bande-annonce de Spring Breakers (2013) d’Harmony Korine.

    L’influence esthétique de Spring Breakers sur la pop culture

    Cagoules, bikinis fluo, grillz, armes multicolores… Au-delà de la polémique, Spring Breakers a profondément marqué la culture populaire contemporaine. Son esthétique fluorescente, ses scènes saturées de musique électro-pop et son approche désinhibée de la jeunesse consumériste sont désormais des références incontournables.

    Le style visuel inauguré par Korine influencera directement des artistes tels que Charli xcx, dont les clips hyper-esthétisés et provocateurs reprennent explicitement le mélange entre glamour, trash et ironie typique du film. Addison Rae, star incontournable de TikTok devenue icône pop, puisera elle aussi dans l’imagerie saturée, juvénile et provocante héritée de ce long-métrage. Tout comme Rihanna.

    Spring Breakers influence aussi le cinéma d’auteur contemporain, à l’instar de Gaspar Noé (Climax), qui repend ce cocktail explosif de sensualité extrême et de critique acide d’une génération accro à la transgression.

    Addison Rae en live défendant une esthétique proche de celle du film Sping Breakers.

    Un Spring Breakers 2 en préparation

    Une suite intitulée Spring Breakers: Salvation Mountain est aujourd’hui en préparation… sans Harmony Korine. C’est le réalisateur américain Matthew Bright qui s’attaque au projet. Il embarque avec lui Bella Thorne, Ariel MartinGrace Van Dien et True Whitaker. Au programme : un thriller adapté aux préoccupations de la génération Z.

    Comment revisiter cet univers visuellement saturé, à l’heure des réseaux sociaux et des dérives numériques ? On imagine une suite encore plus immersive, une plongée dans l’ère post-tout : hyper-connexion, culture du like, narcisse digital. Une expérience cinématographique qui pourrait amplifier la dimension critique tout en dépeignant un nouveau portrait d’une jeunesse sous pression numérique.

    Spring Breakers: Salvation Mountain, prochainement au cinéma.