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7 films caniculaires à voir pendant l’été
Découvrez sept films caniculaires à regarder pendant l’été, entre plages brûlantes, amours incandescents et tensions à fleur de peau. De Pauline à la plage à Point Break, ces œuvres marquantes vous plongeront indubitablement dans une atmosphère estivale…
par Alexis Thibault.
Publié le 30 juillet 2025. Modifié le 3 août 2025.
Pauline à la plage d’Éric Rohmer
Sur une plage normande aux couleurs pastel, le réalisateur français Éric Rohmer orchestre un ballet sentimental d’une élégance rare. Pauline, adolescente lucide, observe les jeux d’adultes avec une curiosité tranquille, tandis que les dialogues cristallisent les contradictions amoureuses. Bon à savoir : ici le soleil éclaire moins les peaux que les faux-semblants. Derrière cette légèreté estivale se cache en réalité une étude des désirs contrariés, où l’ironie mord avec douceur. Pauline à la plage est un film d’été, mais pas de vacances.
Pauline à la plage d’Éric Rohmer (1983), disponible sur Canal VOD.
La Piscine de Jacques Deray
Le soleil tape fort sur les collines de Saint-Tropez, mais c’est surtout la tension sexuelle qui étouffe vraiment. La Piscine (1969) rassemble les acteurs Romy Schneider et Alain Delon dans un décor brûlant où chaque silence devient suspect. Ce huis clos en maillot de bain, baigné de sensualité, avance comme un thriller psychologique, jusqu’au glissement vers la tragédie… Longtemps sous-estimé, ce long-métrage désormais indémodable est aujourd’hui redécouvert pour sa mise en scène élégante et son érotisme discret.
La Piscine (1969) de Jacques Deray, disponible sur Canal VOD.
Point break extrême limite de Kathryn Bigelow
Un film culte ! Dans Point break extrême limite (1991), la cinéaste Kathryn Bigelow – qui prépare actuellement A House of Dynamite, un thriller politique avec Idris Elba et Rebecca Ferguson – filme les vagues comme d’autres filment des feux d’artifice. Keanu Reeves, jeune flic infiltré, tombe sous le charme d’un gang de surfeurs braqueurs mené par un Patrick Swayze mystique. Au-delà de l’action, le film est une ode à l’abandon — à la chaleur, à la mer, au dépassement de soi. Un film solaire, électrique et profondément romantique dans son rapport à la liberté. Un film d’action spectaculaire qui met davantage l’accent sur la dimension philosophique du surf que sur sa pratique sportive.
Point break extrême limite (1991) de Kathryn Bigelow, disponible sur Canal VOD.
Call Me by Your Name de Luca Guadagnino
Navet kitsch pour les uns, parenthèse magnifique pour les autres… Call Me by Your Name (2017) raconte l’éveil d’un amour adolescent sous le soleil, dans une langueur sensuelle. C’est un été figé dans l’ambre, quelque part en Italie, en 1983. Luca Guadagnino y filme les corps et les paysages avec un soin presque tactile. Car la relation entre Elio et Oliver – Timothée Chalamet et Armie Hammer –, ne brûle pas vraiment. Elle prend son temps. Peu de films capturent aussi finement la douceur tragique d’un amour d’été, promis à ne durer que le temps d’une saison.
Call Me by Your Name (2017), de Luca Guadagnino, disponible sur Netflix et Prime Video.
Le Talentueux Mr Ripley d’Anthony Minghella
Un drame noir et raffiné, salué à sa sortie par une critique unanime pour son intelligence et sa beauté formelle… Dans Le Talentueux Mr Ripley (The Talented Mr. Ripley, sorti en 1999), la lumière italienne sert de voile trompeur à une intrigue trouble et captivante. Matt Damon incarne un imposteur fascinant qui se glisse dans la vie d’un autre sous le soleil d’Ischia. Et le film brille autant par sa tension psychologique que par sa direction artistique : décors somptueux, costumes impeccables, et une mise en scène élégante qui rappelle les thrillers hitchcockiens. Porté par un casting irréprochable — Jude Law, Gwyneth Paltrow, Cate Blanchett —, le film interroge la construction de l’identité, la jalousie sociale, et le prix de l’usurpation.
Le Talentueux Mr Ripley (1999) d’Anthony Minghella, disponible sur Paramount +.
Les Plages d’Agnès d’Agnès Varda
Dans Les Plages d’Agnès (2008), la mer n’est pas seulement un décor, elle devient la métaphore fluide d’une vie en mouvement. Agnès Varda signe un autoportrait délicat, à la fois intime et ludique, où souvenirs personnels, fragments de cinéma et plages réelles s’entrelacent avec grâce. Ce documentaire hybride, aussi drôle que mélancolique, est salué par la critique pour sa liberté de ton, sa créativité visuelle et son refus des conventions biographiques. Car la cinéaste française, disparue en 2019, y convoque ses morts, ses amours, ses images, ses engagements, tout en restant profondément vivante, présente, curieuse. Véritable testament artistique, Les Plages d’Agnès est sans doute l’un des plus beaux hommages que le cinéma ait jamais rendus… à lui-même.
Les Plages d’Agnès (2008) d’Agnès Varda, disponible sur MUBI.
Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen
Sous le soleil écrasant de Barcelone, deux Américaines en vacances rencontrent un peintre espagnol et son ex-femme au tempérament volcanique. Vicky Cristina Barcelona (2008) explore les contradictions du désir avec une légèreté trompeuse et une mise en scène sensuelle, presque moite. Le cinéaste – controversé – Woody Allen s’approprie la carte postale estivale pour y injecter mélancolie et ironie, loin de toute comédie romantique naïve. Scarlett Johansson, Javier Bardem et Penélope Cruz — récompensée par un Oscar — y composent un trio électrique. L’été y devient théâtre d’hésitations amoureuses, d’élans interrompus, de passions volatiles. Un film aussi solaire que trouble, où l’air chaud semble distordre les sentiments.
Vicky Cristina Barcelona (2008) de Woody Allen, disponible sur PremiereMax