Rencontre avec Joséphine Japy, l’héroïne magnétique de la série Tapie sur Netflix
Rencontre avec l’irrésistible actrice française Joséphine Japy, 29 ans, qui incarne Dominique Tapie, la femme (à poigne) du business man Bernard Tapie, dans une série Netflix colorée, tapageuse et réussie, disponible ce mercredi 13 septembre.
propos recueillis par Violaine Schütz.
Depuis son apparition, adolescente, dans la comédie à succès Neuilly sa mère ! (2009), l’actrice française Joséphine Japy, 29 ans, a marqué les esprits avec des projets d’envergure, souvent osés. On l’a vue dans Le Moine de Dominik Moll (2010) aux côtés de Vincent Cassel, dans Cloclo (2012) face à Jérémie Renier ou encore dans l’émouvant Respire (2014) de Mélanie Laurent. Ce mercredi 13 septembre, l’héroïne de Mon inconnue, Eugénie Grandet et Sur les chemins noirs remporte haut la main un défi de taille. Elle incarne, aux côtés de Laurent Lafitte, Dominique Tapie, la femme (à poigne) du business man et symbole de réussite sociale controversé Bernard Tapie, dans une série Netflix réussie. Rencontre.
Interview de Joséphine Japy, à l’affiche de la série Tapie sur Netflix
Numéro : Qu’est ce qui vous a séduite dans ce projet de série sur Tapie, vous qui êtes plutôt habituée aux long-métrages de cinéma ?
Joséphine Japy : Exactement la même chose qu’au cinéma. Un scénario ! Avant tout… Je crois que ça se résume toujours à ça. En tout cas pour moi. Mes choix se dirigent toujours vers des histoires avant même de songer précisément au personnage qu’on me propose. Évidemment les deux sont certainement liés. Mais un tournage, et en particulier un tournage de série nous amène à intégrer une histoire pendant longtemps… Je pense qu’il faut être profondément attiré par l’univers dans lequel on va s’immerger pendant parfois plusieurs mois.
On découvre dans la série que Dominique Tapie a eu beaucoup d’importance dans la carrière de son mari, lui donnant des idées, lui apprenant les codes bourgeois pour réussir dans le monde de l’entreprise. Et elle ne se laisse pas faire… Est-ce ce côté féministe qui vous a plu ?
Pas en premier. C’est un féminisme qui ne se prononce pas nécessairement comme tel, ça n’est pas une « revendication » du personnage. Même si évidemment il est présent en filigrane dans sa personnalité. Dans la série, Dominique est avant tout une femme capable de force, de conviction… Incarner cette puissance, toujours humaine, parfois fragile… C’est ça que j’aime !
Qu’avez-vous en commun avec Dominique Tapie ?
Oh, j’espère du caractère…. Et la loyauté ! Pour le reste je ne saurais pas vraiment dire. La Dominique que j’interprète est avant tout celle que je m’imagine. Donc si je la rencontre un jour, je serais en mesure de vous en dire plus.
« Je suis née après l’ascension de Bernard Tapie, et très peu de temps avant qu’il n’aille en prison. Je connaissais le personnage qui suscitait le débat chez les adultes qui en parlaient autour de moi. » Joséphine Japy
Comment vous-êtes vous plongée dans les années 70 et 80 ?
Je passe toujours beaucoup de temps à m’imprégner d’un univers avant le début d’un tournage. J’aime faire des recherches dans mon coin, nourrir mon imaginaire… Les photos en particulier m’aident. Je trouve qu’il est intéressant d’avoir des images de quelqu’un pour construire une ossature mentale. Et après arrêter d’y penser et avoir les yeux tournés seulement sur le personnage.
Vous avez aussi incarné France Gall dans Cloclo. Est-ce plus difficile de jouer une personne réelle plutôt qu’un personnage de fiction ?
La responsabilité est différente pour une personne qui a existé. D’ailleurs dans la question, vous différenciez personne de personnage…. Je crois que la réponse est là. L’acteur ne se concentre pas sur la personne mais sur le personnage. Ça demande un esprit de liberté, de création… Quand on joue quelqu’un qui existe, tout l’enjeu est de transporter la personne dans le personnage. Une belle prise de tête…
Quelle image aviez-vous de Bernard Tapie avant de tourner la série et qu’avez-vous appris ?
Je suis née après son ascension, et très peu de temps avant qu’il n’aille en prison. Je connaissais le personnage qui suscitait le débat chez les adultes qui en parlaient autour de moi. Tapie, pour moi, c’était avant tout un nom. Un nom qui suscite les passions. Donc évidemment, j’ai appris beaucoup avec la série. Et son histoire m’a souvent complètement étonnée… J’ai d’ailleurs été surprise d’apprendre que les événements les plus improbables de la série sont souvent les plus proches de la réalité.
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« Je suis nulle avec mon téléphone, je n’aime pas particulièrement les réseaux sociaux… C’est certainement pour cela que j’aime le cinéma. » Joséphine Japy
Quelle est la meilleure anecdote que vous gardez du tournage de la série ?
J’avais hâte de tourner les scènes liées au Phocéa, le bateau de Bernard Tapie. Et j’ai découvert dès le premier jour de tournage, une fois sur le bateau, que j’avais un mal de mer atroce… J’ai été malade pendant trois jours et j’ai dû mettre des bracelets anti-mal de mer pour essayer d’enchaîner plus de deux prises… Un bon souvenir (rires).
Vous avez joué la mythique Eugénie Grandet et d’autres personnages du passé. Êtes-vous à l’aise dans l’époque contemporaine ?
Pas vraiment… Je suis nulle avec mon téléphone, je n’aime pas particulièrement les réseaux sociaux… C’est certainement pour cela que j’aime le cinéma. Quand on voit l’actualité de certains films tournés il y a plus de 50 ans, ça fait réfléchir sur ce que veut dire être moderne. J’espère être moderne, être dans mon époque je m’en fous !
Quels sont vos projets ?
Je commence le tournage du prochain film de Ken Scott (Starbuck, Jet Lag) avec Leïla Bekhti et Jonathan Cohen : Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan. Et je vais aussi tourner dans un film de Rachel Lang (Mon légionnaire), Mata.
Quels sont vos programmes fétiches parmi ceux disponibles sur la plateforme Netflix, qui diffuse la série Tapie ?
En séries, évidemment Friends mais aussi Fauda que je regarde en ce moment (enfin!). Pour les films, je dirais There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson et Le Péril jeune. Et pour les documentaires, The Last Dance ou Au plus profond.
La série Tapie (2023) de Tristan Séguéla et Olivier Demangel, avec Joséphine Japy, Laurent Lafitte, Camille Chamoux et Fabrice Luchini, disponible sur Netflix le 13 septembre prochain.