1 déc 2025

Qui est Noomi Rapace, la star de Millénium à l’affiche de Teresa ?

À l’occasion de la sortie, le mercredi 3 décembre 2025, de Teresa, biopic intime dédié à la célèbre religieuse avec Noomi Rapace, retour sur la carrière et l’aura de l’actrice suédoise, de sa révélation dans la saga Millénium au film psychologique The Lamb.

  • par Mathilde Cassan

    et Ambra Flora.

  • Publié le 26 novembre 2025. Modifié le 2 décembre 2025.

    Noomi Rapace, la révélation de Millénium

    Piercings, colliers empilés, crête iroquoise… Le look gothique ultra punk de Lisbeth Salander est absolument mémorable. C’est en 2007 que des millions de spectateurs ont découvert Noomi Rapace, aujourd’hui âgée de 45 ans, pour la première fois dans ce rôle phare au sein de l’adaptation cinématographique de la saga littéraire à succès Millénium (2009).

    Bien des années plus tard, son personnage de hackeuse introvertie et dure à cuire à l’intelligence hors du commun lui colle toujours à la peau malgré les nombreux films dans lesquels elle a joué à l’instar de Prometheus (2012) et d’Alien: Covenant (2017) de Ridley Scott, de Sherlock Holmes : Jeu d’ombres (2011), de Babycall (2012) de Pal Sletaune ou encore de Dead Man Down (2013) de Niels Arden Oplev. Mais aussi de Passion (2013) réalisé par l’immense Brian De Palma.

    En 2021, dans le film The Lamb de Valdimar Johannsson, l’actrice suédoise impressionnait dans le rôle de Maria, une femme sans enfants vivant isolée avec son mari – interprété par Hilmir Snær Guðnason – dans la campagne islandaise. Tous deux éleveurs de moutons, ils découvrent un étrange nouveau-né dans la grange et décident de l’élever comme s’il s’agissait de leur propre bébé. En défiant les lois de la nature, le couple réveille des forces ténébreuses déterminées à rendre l’“enfant” à ceux qui l’ont mis au monde.

    Noomi Rapace en mère tourmentée dans The Lamb

    L’actrice suédoise aime prendre des risques. Physiquement malmenée dans Millénium, mutilée dans Dead Man Down, cette actrice casse-cou ne craint ni les balafres ni les ecchymoses. Les rôles confortables l’ennuient. Dans The Lamb (2021), il n’est pas question de blessures physiques, mais de blessures psychologiques. Avec finesse et sang-froid, Noomi Rapace incarne une mère très tourmentée frôlant parfois la folie. En proie à un fort mal-être psychologique, cette femme vit une immense solitude dans la campagne islandaise.

    Noomi Rapace interprète un rôle ultra-sensible de femme martyr traversant un deuil sans fin. Pas de castagne, ni de coups, ni même de métamorphose complète… Dans cet univers plutôt réaliste, l’étrangeté s’immisce discrètement jusqu’à dominer entièrement tous les personnages. 

    Des rôles torturés

    Avec ce rôle trouble – à la fois possessif, froid et meurtrier – Noomi Rapace étoffe encore sa palette de jeu. “C’est cette tension entre la douceur et la brutalité, qui m’intriguait dans ce personnage”, nous confiait-elle au moment de la sortie du film. On l’avait déjà vue en scientifique ambitieuse chez Ridley Scott et en perverse manipulatrice chez Brian De Palma.

    Noomi Rapace interprète souvent des personnages traumatisés victimes d’un lourd passé. Elle-même ne se cache pas de faire usage de ses propres traumatismes et de sa jeunesse difficile – elle est tombée dans l’alcoolisme à l’adolescence – pour enrichir ses interprétations. Elle affectionne les univers sombres tels que ceux de la comédie noire The Tripp (2021) du réalisateur norvégien Tommy Wirkola, de You Won’t Be Alone (2022), film horrifique sur des sorcières, ou encore d’Assassin Club (2023) dans lequel elle incarne une tueuse à gages.

    Une anti-star qui aime les prises de risques

    L’actrice se fit souvent à son instinct pour choisir ses rôles, ne prêtant pas attention au nombre de longs-métrages déjà réalisés par un cinéaste avant d’accepter un projet. Faire des choix sur un coup de tête, se laisser porter par des scénarios fantastiques témoignent de son côté anti-star.

    Noomi Rapace, peu présente sur Instagram, n’aime pas les rôles complaisants ni faire comme tout le monde. Elle a immédiatement été séduite par “ce magnifique portrait de la maternité à la dimension primitive” qu’est The Lamb. Pour Noomi Rapace, elle-même mère d’un jeune homme, la maternité est sauvage. “Tout comme Maria, la maternité a entièrement bouleversé ma vie. À travers cette expérience, le meilleur et le pire de chacun s’expriment.

    Une artiste proche de la nature

    Née en Suède, l’actrice Noomi Rapace a passé son enfance en Islande. Alors qu’elle vit désormais à Londres, elle aime retrouver les grands espaces de sa jeunesse quand elle joue dans un film. Noomi Rapace explique : “Quand on joue avec des animaux, on doit accepter qu’on est une part de l’écosystème, qu’on est tous égaux. Pour moi, ce réveil écologique est une bénédiction. Nous, les humains, nous pensons que nous sommes supérieurs – que la nature et les animaux nous appartiennent – alors que ce n’est pas le cas.

    Si les thrillers et les films d’horreur ont fait sa réputation, l’actrice regarde désormais du côté des films historiques, car elle souhaiterait interpréter un personnage de reine comme celui de Marguerite de Navarre, interprété par Isabelle Adjani dans La Reine Margot de Patrice Chéreau en 1994. On pourrait même la voir du côté des comédies – mais des comédies forcément sombres – car “les films romantiques et les sitcoms ne reflètent pas ma vie”, confie la plus dark des actrices suédoises.

    La bande-annonce du film Teresa (2025).

    Dans la peau de Mère Teresa

    En attendant, on la verra dans le long-métrage Teresa de Teona Strugar Mitevska (Dieu existe, son nom est Petrunya) qui sortira en salles le 3 décembre 2025. Noomi Rapace y incarne Mère Teresa dans ce biopic qui ambitionne de démystifier la figure de la sainte en dévoilant sa part la plus sombre. Pour ce film présenté à la Mostra de Venise 2025, l’actrice était un choix judicieux. En effet, Noomi Rapace permet d’évoquer le côté “punk” (selon les mots de la réalisatrice) de la sainte sacrificielle connue pour être aussi rigide que généreuse (elle a consacré sa vie aux pauvres).

    L’histoire de ce nouveau film ? “Calcutta, 1948. Mère Teresa s’apprête à quitter le couvent pour fonder l’ordre des Missionnaires de la Charité. En sept jours décisifs, entre foi, compassion et doute, elle forge la décision qui marquera à jamais son destin – et celui de milliers de vies.

    Après les années hollywoodiennes, la star semble revenir à ses premières amours nordiques. En effet, l’actrice a enchaîné ces dernières années des rôles sombres dans des univers froids qui lui correspondent si bien. Et le parcours austère de la religieuse Mère Teresa s’inscrit dans cette veine-là.

    The Lamb (2021) de Valdimar Jóhannsson, disponible sur Canal VOD. Teresa de Teona Strugar Mitevska, au cinéma le 3 décembre 2025.