Loups-garous, aliens… Les projets passionnants de Lily-Rose Depp

par Violaine Schütz.

Parce qu’elle est une nepo baby, nombreux sont ceux qui seraient tentés de croire que Lily-Rose Depp doit sa carrière à son nom et à sa famille. Pourtant, c’est grâce à son talent, à sa beauté atypique (de poupée à la moue boudeuse) et à ses prises de risque que la jeune actrice est en train de se faire un prénom dans le cinéma mondial.

Des débuts timides dans le cinéma avant les César

Alors qu’adolescent, son père, Johnny Depp, jouait dans un groupe de rock et quittait l’école, et que le cinéma ne viendra qu’à la vingtaine pour la star rebelle, l’irrésistible comédienne franco-américaine Lily-Rose Depp aura suivi un tout autre chemin.

Elle a commencé sa carrière d’actrice en 2014, avec une apparition remarquée dans Tusk, aux côtés de son père. Elle enchaîne ensuite en 2016 avec Yoga Hosers et Planétarium de Rebecca Zlotowski, avec Natalie Portman. Mais c’est à l’affiche du film La Danseuse, dans lequel elle incarne la fiévreuse Isadora Duncan que son potentiel apparaît au grand jour, aux côtés de la chanteuse et actrice Soko.

Cette valse habitée lui permet de monter les marches du Festival de Cannes en 2016, et en 2019, l’égérie Chanel est nommée aux César dans la catégorie “meilleur espoir féminin” pour son rôle dans L’Homme fidèle (2018) de Louis Garrel. Une cérémonie lors de laquelle sa mère, Vanessa Paradis, s’était montrée très émouvante en 1991.

L’explosion d’une actrice avec la série The Idol

Depuis, Lily-Rose Depp – âgée de 26 ans – a largement fait ses preuves en tant que comédienne, notamment en apparaissant dans le film Le Roi (2020) aux côtés de Timothée Chalamet et Robert Pattinson. Elle n’a alors rien à envier aux deux grandes stars masculines d’Hollywood en terme de charisme et d’émotions transmises au spectateur.

Elle a aussi impressionné les critiques grâce à sa performance dans la série The Idol (2023), malgré des avis mitigés sur la production en elle-même. Dans le show, l’actrice incarne une pop star paumée en proie à une relation toxique avec un gourou de la musique (joué par The Weeknd). Et elle apporte à ce personnage très sexualisé et torturé évoquant Britney Spears une grande vulnérabilité, tout en excellent dans la danse et le chant.

Avec cette série, elle prouve aussi qu’elle n’a pas peur d’accepter des rôles osés et des scènes trash, là où de nombreuses jeunes femmes de sa génération auraient reculé devant les scènes de sexe tordues et de vulnérabilité extrême, notamment. Explorer les travers de la nature humaine ne l’effraie pas… Au contraire, cela semble stimuler sa créativité.

Lily-Rose Depp, héroïne gothique de Nosferatu

Cependant, le meilleur reste sans doute à venir pour la star qui peut jouer à la fois en anglais et en français. En effet, elle est l’héroïne du macabre Nosferatu de Robert Eggers (The Witch, The Lighthouse, The Northman), un remake du film d’épouvante culte de Murnau datant de 1922. Un bijou sombre qui, s’il ne nous a pas totalement convaincus lors d’une projection presse à laquelle nous avons assistés (en raison de son effet de redite par rapport au film de Murnau), permet à Lily-Rose Depp de déployer l’étendue de sa palette de jeu.

Face à Willem Dafoe et Bill Skarsgård, elle incarne Ellen, la femme d’un clerc de notaire très connectée aux éléments naturels et possédée par un démon, le vampire Nosferatu, qui habite en Transylvanie. Très loin de l’image de lolita qu’elle renvoie dans les médias, Lily-Rose Depp se glisse dans les robes d’époque et les chemises de nuit évanescentes d’une héroïne gothique en proie à des crises d’hystérie. Pour cette performance intense, elle a appris une danse japonaise, l’art du butō, et a étudié l’hystérie féminine au 19e siècle.

Arborant de longs cheveux noirs, des cernes, un teint maladif et un regard aussi sombre qu’inquiet, elle étonne en jeune femme prête à pactiser avec une créature diabolique, notamment charnellement. Certains critiques de cinéma américains pensent même qu’elle mérite une nomination aux Oscars pour cette performance terrifiante (qui évoque l’Isabelle Adjani de Possession) dans laquelle on la voit cracher du sang et être prise de spasmes violents.

Drame, horreur, comédie… Les projets protéiformes de Lily-Rose Depp

Malgré une prestation impressionnante en héroïne tragique dans Nosferatu, Lily-Rose Depp n’a pas reçu de nominations pour ce rôle lors de la dernière saison des cérémonies. Mais la prochaine pourrait bien être la sienne. Elle retrouve, en effet, Robert Eggers pour un nouveau long-métrage teinté d’horreur : un film de loups-garous intitulé Werwulf dans lequel elle croisera le Britannique Aaron Taylor-Johnson.

Parmi ses autres projets très attendus, figure également Alpha Gang, une comédie SF sur une invasion d’aliens. Elle y donnera la réplique à Cate Blanchett, Léa Seydoux ou encore Riley Keough. Lily-Rose Depp jouera aussi dans le film Les Gouvernantes, une adaptation d’un roman d’Anne Serre – avec les actrices Renate Reinsve (Julie en 12 chapitres) et Jung Ho-yeon (Squid Game). Enfin, elle partage avec Jacob Elordi la tête d’affiche du drame hallucinant Outer Dark…

La Laeticia Hallyday du biopic sur Johnny Hallyday

Puis, c’est une partition beaucoup plus solaire (et mainstream) qu’elle dévoilera peut-être dans le biopic sur Johnny Hallyday intitulé Johnny, prévu pour 2027 et réalisé par Cédric Jimenez (BAC Nord). Elle pourrait en effet entrer dans la peau de Laeticia Hallyday face à Raphaël Quenard (qui chantera dans le film) qui arborera le blouson de cuir du taulier du rock français. Le type de rôles qui pourraient valoir à la jeune actrice des prix ainsi que la reconnaissance du grand public pour ses qualités de jeu.

Werwulf de Robert Eggers, au cinéma le 30 décembre 2026. Johnny de Cédric Jimenez, au cinéma le 8 décembre 2027.