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Les meilleurs films de vol et de braquage, de Heat à Inside Man
Alors que le musée du Louvre a été victime d’un vol historique, retour sur cinq films de braquage devenus cultes. Du Reservoir Dogs de Quentin Tarantino au Heat de Michael Mann, ou comment le casse révèle tout l’art du crime à l’écran…
par La rédaction.

Le Vol du grand rapide, le premier film de braquage
Avant Heat (1995) ou Reservoir Dogs (1992), il y a eu Le Vol du grand rapide (1903), tourné par Edwin S. Porter pour la Edison Manufacturing Company. Douze minutes fondatrices, filmées dans le New Jersey, où un gang dévalise un train postal avant de disparaitre. Ce court métrage, longtemps considéré comme le premier film de braquage de l’histoire, invente déjà la grammaire du genre, entre montage parallèle, tension narrative, confrontation finale. Anecdote célèbre : dans la dernière scène, un bandit tire en direction du spectateur, provoquant, à l’époque, la panique dans les salles obscures… Alors que le musée du Louvre a été victime d’un vol historique, Numéro revient sur les films de braquages emblématiques du genre au cinéma.
Heat de Michael Mann, une fusillade légendaire en pleine rue
En 1995, le cinéaste américain Michael Mann, oppose Robert De Niro, artisan du crime aux méthodes expéditives, à Al Pacino, flic hanté par sa propre vocation. Heat deviendra culte en mettant en scène un duel entre deux titans que tout oppose dans les rues crépusculaires de Los Angeles. On y sent le métal, la sueur, la lueur d’un néon sur une arme… Finalement, l’argent n’est qu’un prétexte pour déployer une chorégraphie virile dont l’apogée demeure cette fusillade d’anthologie. Le film s’impose comme l’un des modèles absolus du casse qui dégénère : une tragédie moderne sur la solitude et l’obsession du contrôle. Une suite est d’ailleurs en préparation, avec Leonardo DiCaprio annoncé au casting.
Heat (1995) de Michael Mann, disponible sur Netflix et Amazon Prime Video.
Avec Oceans’ Eleven, Steven Soderberg préfère l’élégance à la violence
Avec Oceans’ Eleven, Steven Soderbergh signe un film de braquage qui troque la brutalité contre la virtuosité. Le hold-up devient une sorte de spectacle – jusqu’à une scène de capoeira avec Vincent Cassel dans le second volet –, et le charisme supplante la force pure. Le synopsis ? Danny Ocean, incarné par George Clooney, tout juste libéré, rassemble une confrérie d’experts pour dépouiller trois casinos de Las Vegas. Pas pour l’argent, mais pour la beauté du geste. Prolongé par deux films et un reboot, ce divertissement populaire aux dialogues qui claquent est porté par un casting cinq étoiles : Brad Pitt, Matt Damon, Julia Roberts, Andy Garcia, Don Cheadle…
Ocean’s Eleven (2002) de Steven Soderbergh, disponible sur HBO Max.
Le Cercle Rouge ou l’exercice de la précision selon Jean-Pierre Melville
Sorti en 1970, Le Cercle Rouge réunit Alain Delon, l’acteur italien Gian Maria Volonté et Yves Montand sous la caméra de Jean-Pierre Melville. Un polar épuré où trois hommes s’associent pour cambrioler une bijouterie parisienne. Fidèle à son style ascétique, le cinéaste choisit la retenue absolue : peu de dialogues, aucune musique pendant la séquence du braquage, filmée dans un silence presque documentaire. Inspiré à la fois du film noir américain et de la rigueur du cinéma japonais, Le Cercle Rouge repose en réalité sur la minutie du geste et la fatalité du destin. Car, c’est un film d’orfèvre, où chaque plan illustre la discipline, la loyauté et la solitude des criminels. Souvent cité comme une référence majeure du genre, il a évidemment influencé Michael Mann ou John Woo.
Le Cercle Rouge (1970) de Jean-Pierre Melville, disponible sur Netflix.
Inside Man, Denzel Washington en négociateur devant la caméra de Spike Lee
Avec Inside Man (2006), Spike Lee s’approprie le film de braquage pour en faire un thriller ludique et politique. Le scénario, signé Russell Gewirtz, met en scène un affrontement entre un inspecteur de police new-yorkais, joué par Denzel Washington, et un braqueur masqué, Clive Owen, lors de la prise d’otages d’une grande banque de Manhattan. Sous ses allures de polar classique, le film explore en fait des thèmes chers au réalisateur : la corruption, la mémoire collective et les tensions raciales de l’Amérique post-11 septembre. Inside Man rencontrera un large succès critique et commercial (près de 190 millions de dollars au box-office mondial) et demeure à ce jour l’un des thrillers les plus aboutis de Spike Lee…
Inside Man (2006) de Spike Lee, disponible sur HBO Max.
Avec Reservoir Dogs, Quentin Tarantino filme le chaos après un casse raté
Pour son premier film en tant que réalisateur, Quentin Tarantino décompose le casse. Ainsi, Reservoir Dogs (1992) montre l’après du braquage, son chaos, son autopsie. Six hommes, des pseudonymes de couleur, un entrepôt vide et la certitude qu’un traître rôde… Car le vrai sujet de ce long-métrage reste la dislocation du groupe et la brutalité. Le cinéaste y invente un langage — des citations, une narration éclatée et des références à la pop culture – et réunit notamment Harvey Keitel, Tim Roth, Michael Madsen et Steve Buscemi. Le versant malade du film de braquage, quand la mécanique du vol s’enraye et se retourne contre ses propres auteurs…
Reservoir Dogs (1992) de Quentin Tarantino, disponible sur HBO Max et sur MUBI.
