Faut-il aller voir La Venue de l’avenir, le dernier film de Cédric Klapisch ?
Le réalisateur français Cédric Klapisch revient sur le devant de la scène avec La Venue de l’avenir. Un quinzième film présenté hors compétition au Festival de Cannes 2025. Au casting de cette comédie dramatique qui tisse de nombreux ponts entre passé et présent, on retrouve notamment Suzanne Lindon, Vincent Macaigne, Paul Kircher ou encore Vassili Schneider… Mais cet assemblage élégant de visages familiers et de jeunes révélations suffit-il à sauver ce long-métrage ambitieux ?
par Nathan Merchadier.
La Venue de l’avenir : un film entre mémoire et transmission
Après avoir retranscrit avec justesse les élans de la jeunesse dans Le Péril Jeune (1994) et L’Auberge espagnole (2002), puis les questionnements de la trentaine dans Ce qui nous lie (2017), Cédric Klapisch poursuit son exploration sensible des rapports humains et des grandes étapes de la vie.
Réalisateur césarisé et fin observateur des dynamiques familiales, il signe cette année La Venue de l’avenir. Un quinzième long-métrage présenté hors compétition lors du Festival de Cannes 2025.
Le pitch ? Des cousins héritent d’une vieille maison en Normandie, qui devient peu à peu un lieu de passage entre les époques, les mémoires, et les trajectoires personnelles. Tandis que l’on découvre les vies de ces jeunes adultes, elles s’entrelacent à celle d’une mystérieuse femme vivant à Paris… en 1895.
Un casting entre jeunes premiers et talents confirmés
Comme souvent chez Cédric Klapisch, le choix du casting ne relève pas du hasard. Il témoigne d’une volonté de saisir l’air du temps tout en s’inscrivant dans la continuité d’une certaine tradition du cinéma français. Pour La Venue de l’avenir, le cinéaste confie les rôles principaux à une nouvelle génération de comédiens et comédiennes. Des valeurs montantes dont les parcours, déjà remarqués, se dessinent avec justesse sur les écrans.
Parmi ces révélations du cinéma français, l’actrice Suzanne Lindon, révélée par Seize Printemps (2020) hérite du rôle principal, celui d’une jeunne femme en quête de ses racines. Paul Kircher, bouleversant dans Le Règne animal (2023), incarne de son côté un jeune peintre, formant un duo avec Vassili Schneider, jeune premier magnétique vu dans Le Comte de Monte-Cristo (2024) qui se plonge dans la peau d’un photographe.
À leurs côtés, deux valeurs sûres du cinéma hexagonal viennent compléter ce casting de choix. D’abord Vincent Macaigne, un acteur habitué des planches et des films d’auteur. Ainsi que Cécile de France, actrice fidèle à Klapisch depuis L’Auberge espagnole.
Un long-métrage ambitieux qui manque (un peu) de panache
Fait rare pour un réalisateur aussi prolifique : La Venue de l’avenir a marqué la toute première apparition de Cédric Klapisch au Festival de Cannes. Présenté Hors Compétition, ce film s’inscrit dans la lignée des œuvres développées avec le scénariste Santiago Amigorena. Complices, ils ont notamment collaboré sur la romance Deux Moi (2019) et la comédie dramatique En Corps (2022).
Mais malgré son casting cinq étoiles – un assemblage élégant de visages familiers et de jeunes révélations –, le dernier long-métrage de Klapisch peine à convaincre. Car en tissant de nombreux ponts entre passé et présent, ce film ambitieux semble parfois se perdre entre les deux époques.
On comprend l’intention : explorer la résonance du passé dans les parcours contemporains, faire dialoguer l’héritage et le devenir. Mais à force de va-et-vient narratifs, l’émotion se dilue et le spectateur peine malheureusement à s’ancrer. À vouloir embrasser trop de thèmes (la filiation, l’exil, la transmission…), La Venue de l’avenir finit par effleurer son sujet, sans parfois le creuser assez en profondeur.
La Venue de l’avenir, de Cédric Klapisch, avec Suzanne Lindon, Vassili Schneider, Cécile de France, actuellement au cinéma.