29 oct 2024

La success story de Tom Hardy, entre testostérone et sensibilité

Depuis ses débuts, Tom Hardy enchaîne les succès à une cadence stupéfiante. Retour sur la success story de l’acteur britannique à l’occasion de la sortie en salles de Venom : The Last Dance, dernier film de la trilogie Marvel, ce 30 octobre 2024.

Tom Hardy dans Mad Max : Fury Road (2015) de George Miller © Warner Bros. Pictures
Tom Hardy dans Mad Max : Fury Road (2015) de George Miller © Warner Bros. Pictures

Tom Hardy, un acteur de la métamorphose

Tom Hardy est l’incarnation d’un cinéma survitaminé, un condensé de caféine, de Red Bull et de testostérone. Brutal, féroce mais toujours juste, l’acteur britannique de 47 ans tourne pour les plus grands réalisateurs et illumine des films qui ne font pas l’unanimité. Récemment, le cinéaste américain Ruben Fleischer l’a sollicité pour incarner Venom, symbiote parasite ennemi de Spiderman… l’un des pires rôles de sa carrière.

Ses personnages virils à l’épiderme en titane lui valent un succès retentissant. L’acteur multiplie les transformations physiques depuis le Bronson du Danois Nicolas Winding Refn (2008), il avait pris 50 kilos, volant la vedette à Jason Statham et Guy Pearce, tout deux pressentis pour le rôle. L’acteur y incarnait Michael Peterson, braqueur devenu Charles Bronson, masse de muscle mortelle détenue en cellule pour trente ans.

Quelques années plus tard, il campe le charismatique Bane, antagoniste de Batman dans le troisième volet de la trilogie de Christopher Nolan. Il succède ainsi au regretté Heath Ledger qui livrait une prestation époustouflante en Joker dans le chapitre précédent. Le Goliath Tom Hardy prend 14 kilos pour le rôle, une mue semblable à celle qu’il effectuait dans Warrior (2011) drame sur fond d’art martial pour lequel il avait également changé d’apparence.

Tom Hardy dans Legend de Brian Helgeland (2015) © StudioCanal
Tom Hardy dans Legend de Brian Helgeland (2015) © StudioCanal

Le succès de Tom Hardy dans Mad Max : Fury Road, Inception et The Revenant

Mais l’acteur britannique n’est pas qu’une brute épaisse qui encaisse les coups, Tom Hardy se dédouble dans Legend et rend compte de son talent d’acteur sous la caméra de Brian Helgeland. Si la violence qui caractérisait ses rôles est omniprésente, son interprétation des jumeaux Kray, gangsters mythiques des années 1960, lui vaut mille louanges. Sa prestation déjantée est saluée mais le film ne fait pas consensus.

Le public adoube définitivement Tom Hardy avec l’époustouflant Mad Max: Fury Road, road-trip apocalyptique aussi jouissif que nerveux. Approché pour incarner John Connor dans la suite de Terminator, il préfère arpenter le désert de long en large à 200 km/h épaulé par Charlize Theron, grimée en Furiosa.

Le réalisateur du film, George Miller, justifiait son choix de casting en soulignant l’imprévisibilité du britannique capable d’être “accessible et en même temps mystérieux, dur et aussi vulnérable”. Honoré, l’acteur reprend le rôle de Mel Gibson et réinvente le personnage. Loin de galvauder sa réputation, le charismatique Tom Hardy ne se cantonne pas à un registre, il n’a pas toujours joué des poings.

Les débuts de Tom Hardy dans La Chute du faucon noir

Issu du Drama Centre de Londres, l’acteur lance sa carrière sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale dans la série Frères d’armes produite par Steven Spielberg en 2001. Cet univers militaire semble lui coller à la peau puisqu’il poursuit l’expérience et intègre l’incroyable casting de La chute du faucon noir de Ridley Scott aux côtés d’Ewan Mcgregor, Eric Bana et Orlando Bloom.

Dirigé par Sofia Coppola dans Marie-Antoinette (2006) ou Guy Ritchie dans RocknRolla (2008) il explose finalement en 2010 avec Inception, folie onirique de Christopher Nolan dans laquelle il incarne le faussaire Eames et donne la réplique à Leonardo DiCaprio. Outre Mad Max : Fury Road et Inception, son engagement aux côtés d’Alejandro Inarritu dans le western The Revenant paracheve son ascension hollywoodienne.

Proposé à Sean Penn dans un premier temps, le rôle lui est finalement attribué. Tom Hardy abandonne le projet Suicide Squad et se lance dans l’adaptation du roman de Michael Punke avec DiCaprio. Au lendemain d’un tournage éreintant, The Revenant rate de peu l’Oscar du meilleur film derrière Spotlight.

Tom Hardy dans Bronson (2008) de Nicolas Winding Refn
Tom Hardy dans Bronson (2008) de Nicolas Winding Refn.

Tom Hardy, un acteur colossal à l’affiche de Venom : The Last Dance

Tom Hardy est à l’aise dans les salles obscures comme au petit écran. Si l’acteur fait l’unanimité en leader de gang juif dans Peaky Blinders,  il en est de même dans Taboo, la série créée par Steven Knight, Tom Hardy et son père Edward. Dans un Londres victorien, l’acteur campe James Keziah Delaney et s’inspire de Hannibal Lecter et de Sherlock Holmes.

À bien des égards, l’acteur semble captif de certains rôles stéréotypés, prisonnier d’une image de type bourru, brute décomplexée loin d’être subtile. Pourtant, la justesse de Tom Hardy lui permet d’en faire toujours davantage en incarnant ces colosses à la perfection. De Batman à Dunkerque en passant par Mad Max, Hardy est souvent masqué. La frénésie de son regard illustre à elle seule le talent d’un acteur hors pair qui pourrait encore surprendre.

Dans la trilogie de films Venom – dont le troisième opus, The Last Dance, sort en salles ce 30 octobre 2024 – Tom Hardy joue aussi bien un journaliste d’investigation un peu paumé qu’une créature extraterrestre assoiffée de sang. L’interprétation qu’il y livre vaut aux studios Marvel l’un de leurs meilleurs succès au box-office… pour un film catastrophique.

Venom : The Last Dance (2024) avec Tom Hardy, au cinéma le 30 octobre 2024.

La bande-annonce de Venom : The Last Dance (2024).