Josh Hartnett, star du film Trap, est-il l’acteur le plus mésestimé d’Hollywood ?

Avec sa nuque longue, ses lunettes fumées, sa démarche sexy et son blouson en cuir trop court, Josh Hartnett a incarné l’archétype du beau gosse rebelle, mélancolique et mystérieux du lycée. C’est en 2000, dans le très beau Virgin Suicides de Sofia Coppola, qu’on pourra revoir sur Netflix ce mois-ci.

Josh Hartnett, sex-symbol des années 2000 découvert dans Virgin Suicides

Mais cette image était si parfaite (même si portait en fait une perruque), que l’acteur américain a eu du mal à se défaire de l’étiquette de sex-symbol un peu lisse. On le remarque dans The Faculty (1999) de Robert Rodriguez, dans le blockbuster Pearl Harbor (2001) de Michael Bay, aux côtés de Ben Affleck, la comédie romantique 40 jours et 40 nuits (2002) ou encore dans La Chute du faucon noir (2002) de Ridley Scott. Mais malgré un charisme et un talent indéniables, Josh Hartnett ne devient pas vraiment une star.

D’ailleurs, il ne semble pas, à l’instar de Keanu Reeves, vouloir en être une. Il refuse à deux reprises le rôle de Superman. Et ne répond pas vraiment face aux avances de Christopher Nolan rejoindre la trilogie autour de Batman The Dark Knight.

Dans les colonnes du Guardian, il explique à ce sujet : “À l’époque, il y avait l’idée que l’on devait s’y donner tout entier. Et on voyait bien ce qui arrivait à certaines personnes. Elles finissaient oblitérées par tout ça. Ce n’était pas ce que je voulais pour moi.” Il ajoute : “L’attention que les gens me portaient confinait au malsain’. Il y a eu des incidents. Des gens qui venaient devant chez moi. Des gens qui me harcelaient.”

Le héros ténébreux de la série Penny Dreadful

L’acteur décide même de quitter Los Angeles pour le Minnesota. Dans les années 2000, il se sépare aussi de son agent et arrête de travailler pendant 18 mois, avant de revenir au cinéma avec des rôles choisis avec précision. Avec une prédilection pour le cinéma indépendant.

Il brille alors dans Sin City (2005) ou Le Dahlia noir (2006) de Brian De Palma avant de rappeler réellement au public et aux critiques à quel point il peut être fascinant dans la géniale série Penny Dreadful (2014-2016). Aux côtés d’Eva Green, il n’a jamais paru aussi ténébreux, torturé et inquiétant en néo-cowboy de l’époque victorienne.

Ces dernières années, alors que la Gen Z ne sait pas vraiment qui il est, Josh Hartnett opère on retour en force. Il apparaît dans la série Black Mirror (en 2023), dans l’ambitieux et primé Oppenheimer (2023) de Christopher Nolan et prouve l’étendue de son talent en cinq minutes seulement dans la saison 3 de l’excellente série The Bear. On le voit en effet affronter Frank, l’ex-conjoint de sa future femme, Richie (Ebon Moss-Bachrach), dans un dialogue à la fois gêné, bancal, tendre et touchant où la rivalité se mêle au respect.

Un serial killer à double tranchant dans le thriller Trap

Ultime confirmation qu’Hollywood devra reconsidérer Josh Hartnett, âgé de 46 ans, pour des premiers rôles dans des rôles d’envergure ?

Il dévoile l’une des meilleures performances de sa carrière dans le film Trap de M. Night Shyamalan (Sixième Sens, Incassable), qui sort au cinéma ce mercredi 7 août. Un film décrit par l’acteur comme un “Silence des agneaux à un concert de Taylor Swift”.

Loin de l’highschool lover mélancolique, du séducteur (il a fréquenté Scarlett Johansson, Amanda Seyfried et Gisele Bündchen) et du poster boy, il joue un serial killer pris au piège par la police lors d’un concert. Mais le personnage n’est pas qu’un tueur effroyable, c’est aussi un père affectueux qui emmène sa fille adolescente voir une pop star se produire en live.

Un rôle complexe, riche et dérangeant – il a l’air d’être à la fois un psychopathe et quelqu’un de charmant – qui pourrait lui ouvrir encore d’autres portes à Hollywood. Même s’il vit aujourd’hui loin de l’effervescence de LA, dans la campagne anglaise (Hampshire), avec sa femme, ses quatre enfants et beaucoup d’animaux…

Trap (2024) de M. Night Shyamalan, avec Josh Hartnett, au cinéma le 7 août 2024.